Alstom a beaucoup d’ambition pour son train à hydrogène vert

Par Dave Kidd 5:00 AM - 6 juin 2023
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Denis Bergeron d’Alstom

« Le Québec, le Canada et l’Amérique sont prêts pour des trains à l’hydrogène. C’est ça qu’on veut démontrer cet été », lance Denis Bergeron d’Alstom. Les ambitions sont grandes pour l’ensemble des partenaires du train à l’hydrogène vert qui circulera sur les rails de Chemin de fer Charlevoix cet été.

Les premiers tests ont été effectués le 31 mai entre Baie-Saint-Paul et Petite-Rivière-Saint-François. Il reste 10 jours à l’équipe de Denis Bergeron pour préparer le Coradia iLint pour qu’il épate les instances gouvernementales et celles du milieu ferroviaire et les passagers.

Alstom a envoyé un de ses meilleurs éléments dans la mêlée pour mener à bien le projet. Denis Bergeron a notamment dirigé la phase 2 du Métro de Montréal et l’implantation du métro de surface de Kuala Lumpur. Dans le cas qui nous intéresse, il est chargé de projet.

Lors de notre visite à l’atelier ferroviaire de Réseau Charlevoix, l’ingénieur parlait d’un sprint d’ici le premier départ. « Sur le plan technologique, il n’y a pas de surprise. On en vend partout dans le monde. Ce sont cependant toutes des premières qu’on réalise ici. Ce train-là n’avait jamais pris le bateau », fait-il remarquer en parlant d’un projet « emballant » qui se développe dans la région.

Ce qui est vraiment nouveau pour Alstom et ses partenaires est l’environnement qui est créé de A à Z pour faire fonctionner le train. « Une station de remplissage a été inventée pour approvisionner le train en hydrogène. 

Personne ne courait sur le site même si les travailleurs sont dans un sprint. Sur le plan technologique, la maitrise semble totale. » Nous sommes en train de finir de préparer les deux piles à l’hydrogène. Il faut aussi adapter ce train européen qui doit répondre aux normes québécoises et canadiennes. Ça passe par des tests de freinage, adapter le klaxon et le système d’éclairage. Les boites noires doivent également satisfaire aux exigences de Transports Québec « , énumère Denis Bergeron.

Le Coradia iLint est doté de deux systèmes complets. Il y a donc dans chaque locomotive une pile électrolytique, une batterie de propulsion, un moteur électrique et bien entendu un réservoir pour l’hydrogène vert. Ce train peut se comparer à un véhicule hybride. » C’est un train électrique. La pile à l’hydrogène fourni de l’électricité au moteur électrique. En parallèle, il y a une batterie de propulsion qui contribue lorsque les besoins en énergie sont plus élevés. À l’inverse lorsqu’il y a décélération ou freinage, le système retourne de l’énergie aux piles « , explique-t-il.

Alstom est le premier fabricant de train à l’hydrogène. Des voitures et des charriots élévateurs fonctionnent avec une technologie similaire. On sait que nos compétiteurs s’en viennent avec des produits. Mais, pour nous, ça roule depuis cinq ans.

Si plusieurs veulent essayer le train d’Alstom pour une balade dans Charlevoix, le fabricant a déjà des rendez-vous avec des représentants de ses clients qui veulent en apprendre plus sur ce qui est testé ici. » Des représentants d’associations des États-Unis et du Canada ont déjà confirmé leur présence. Il y a un grand intérêt pour le train, mais aussi pour l’écosystème qui est créé et tout ce qui concerne l’hydrogène « , indique l’ingénieur.

L’UQTR et McGill s’intéressent aussi au projet. » Il y a beaucoup de premières, comme je le disais, et c’est important que le projet soit analysé. Des éléments du projet doivent ressortir pour permettre aux autres autorités en Amérique de faire des pas vers la décarbonisation en lien avec l’utilisation de l’hydrogène « , termine Denis Bergeron.

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