Le conflit du Manoir Richelieu, qui opposait patron et travailleurs syndiqués de 1985 à 1989, reste un traumatisme dans l’histoire de Charlevoix. Christian Harvey y revient dans son livre Ce n’était pas le temps d’une paix, qui vient d’être réédité.
« C’est le conflit syndical le plus important de Charlevoix. Ça a fait les grosses nouvelles pendant un an, la une du Soleil durant deux, trois mois de suite. Ça a aussi été marquant dans l’histoire syndicale du Québec des années 80 », se rappelle l’auteur et historien de formation.
Les tensions sociales provoquées par le conflit ont mené à plusieurs événements tragiques. On se souviendra d’affrontements avec la police, de bris causés à l’hôtel, de l’explosion d’une bombe dans un motel et surtout de la mort d’un sympathisant des syndiqués, Gaston Harvey.
Au-delà de ça, le conflit a littéralement envenimé les relations entre Charlevoisiens. « Des familles ne se parlaient plus, la population était déchirée », relate Christian Harvey.
Le propriétaire du Manoir durant les événements, Raymond Malenfant, est aussi un personnage marquant. « C’était une vedette, une sorte de Donald Trump de l’époque. Il a gagné sa cause dans le conflit, mais il a finalement fait faillite en 1991 et est devenu une risée. C’était le retour au point de départ. »
Christian Harvey considère cette « histoire désastreuse. C’est difficile d’y trouver du positif ». Mais il constate que « le temps a soigné les blessures » et qu’une telle situation « ne pourrait pas revenir, il y a maintenant plus de concertation entre employeurs et syndicaux ».
Ce n’était pas le temps d’une paix est le premier livre de l’auteur, paru initialement en 2010. Il était épuisé depuis plusieurs années. Cette réédition à 300 copies bénéficie d’une nouvelle présentation et d’ajouts de photographies signées Pierre Rochette.