Le conflit du Manoir Richelieu : un traumatisme social

Par Jean-Baptiste Levêque 12:00 PM - 27 mai 2023
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Des policiers devant le Manoir Richelieu. Photo Pierre Rochette

Le conflit du Manoir Richelieu, qui opposait patron et travailleurs syndiqués de 1985 à 1989, reste un traumatisme dans l’histoire de Charlevoix. Christian Harvey y revient dans son livre Ce n’était pas le temps d’une paix, qui vient d’être réédité.

« C’est le conflit syndical le plus important de Charlevoix. Ça a fait les grosses nouvelles pendant un an, la une du Soleil durant deux, trois mois de suite. Ça a aussi été marquant dans l’histoire syndicale du Québec des années 80 », se rappelle l’auteur et historien de formation.

Les tensions sociales provoquées par le conflit ont mené à plusieurs événements tragiques. On se souviendra d’affrontements avec la police, de bris causés à l’hôtel, de l’explosion d’une bombe dans un motel et surtout de la mort d’un sympathisant des syndiqués, Gaston Harvey.

Les funérailles de Gaston Harvey. Photo Pierre Rochette

Au-delà de ça, le conflit a littéralement envenimé les relations entre Charlevoisiens. « Des familles ne se parlaient plus, la population était déchirée », relate Christian Harvey.

Le propriétaire du Manoir durant les événements, Raymond Malenfant, est aussi un personnage marquant. « C’était une vedette, une sorte de Donald Trump de l’époque. Il a gagné sa cause dans le conflit, mais il a finalement fait faillite en 1991 et est devenu une risée. C’était le retour au point de départ. »

Christian Harvey considère cette « histoire désastreuse. C’est difficile d’y trouver du positif ». Mais il constate que « le temps a soigné les blessures » et qu’une telle situation « ne pourrait pas revenir, il y a maintenant plus de concertation entre employeurs et syndicaux ».

Une manifestation de travailleurs sur le boulevard de Comporté, à La Malbaie. Photo Pierre Rochette

Ce n’était pas le temps d’une paix est le premier livre de l’auteur, paru initialement en 2010. Il était épuisé depuis plusieurs années. Cette réédition à 300 copies bénéficie d’une nouvelle présentation et d’ajouts de photographies signées Pierre Rochette.

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