géoLAGON : le préfet émet des réserves quant à l’aspect financier du projet
Le projet de geoLAGON Charlevoix . Photo courtoisie
Plusieurs élus étaient présents à la présentation du rapport sur le géoLAGON. Le préfet Pierre Tremblay émet de sérieuses réserves quant à la réalisation du projet alors que le maire de Baie-Saint-Paul continue de croire que la région n’en a pas besoin.
« Nous-mêmes nous ne sommes pas des spécialistes et nous avions tellement de questions. C’était impossible de dire que ce projet est carboneutre. Cela pourrait être le cas, mais il y a énormément d’embûches. On parle de 251 000 pieds carrés de panneaux solaires, il va les mettre où », se questionne Pierre Tremblay.
« Il y a plusieurs drapeaux rouges supplémentaires qui sont levés comme on a pu le constater ce soir. Deuxièmement, il n’y a pas d’accessibilité sociale. Troisièmement, le promoteur nous disait que tout était correct et que c’était comme une lettre à la poste alors que ce que n’est pas ce que nous voyons ce soir (12 avril). Il y a encore pas mal de choses à déposer avant que le projet soit considéré », soutient Michaël Pilote.
Jean-Guy Bouchard, maire de Petite-Rivière-Saint-François, est le seul élu qui croit encore en la possibilité de réaliser le projet. Comme prochaine étape, il renvoie cependant la balle au promoteur Louis Massicotte.
« C’est maintenant le promoteur, qui a des étapes à faire puisque dans l’analyse de la faisabilité du projet, il ne respectait pas le règlement de zonage. C’est à lui de nous dire s’il souhaite poursuivre. Les recommandations permettent de nous guider sur les possibilités, mais il y a encore beaucoup d’éléments quant à l’avancement de ce projet ».
Sur l’acceptabilité sociale du projet, il comprend que les gens se questionnent même si la plupart des personnes présentes étaient contre le projet. « L’alimentation en eau et les enjeux environnementaux nous préoccupent. On est loin de la coupe aux lèvres et la pelle mécanique n’entrera pas demain matin », ajoute M. Bouchard.
Pour Tourisme Charlevoix, le projet tel que présenté ne répond pas aux normes de tourisme durable. « Il manque encore beaucoup d’information. Présentement, il manque des éléments pour prouver l’acceptabilité sociale et les impacts environnementaux. Dans sa forme actuelle, le projet n’est pas conforme. On n’a aucune donnée sur l’aspect social du projet. Son impact sur la pénurie de logements. Comment on va trouver les employés, est-ce qu’on va faire de la cannibalisation en enlevant des employés à des entreprises existantes ? se questionne Mitchell Dion en ajoutant qu’il va continuer de suivre le projet.
Une quinzaine de citoyens ont posé des questions sur le rapport qui comporte certaines limites en raison du manque d’information notamment sur les besoins en eau.
« On a déjà fait un projet audacieux avec le Massif dans les années 70 ». Qu’est-ce que la municipalité de Petite-Rivière-Saint-François entend faire pour que ce projet soit voulu par la population ? se demande Jean-Baptiste Bouchard. Elle a beaucoup de travail à faire pour l’atteindre cette acceptabilité sociale, constate le citoyen et homme d’affaires.
Le promoteur demeure positif
Le promoteur Louis Massicotte avait déjà indiqué qu’il ne serait pas présent à la présentation du rapport. « Le doute est le meilleur ami de la science. C’est pourquoi j’ai fait faire autant d’études scientifiques sur mes projets géoLAGON. Il est donc normal que les gens de la Réserve de la Biosphère émettent des recommandations pour aplanir les doutes. En ce qui concerne les 14 recommandations qu’ils émettent à partir des informations, qui datent malheureusement de l’été 2022, je veux dire à tous les gens de Charlevoix que nous suivrons ces recommandations, car nous les avons tous nous-mêmes déjà identifiées et déjà réglées depuis longtemps dans nos plans », commente-t-il dans un courriel transmis aux médias.
« Inventer de nouveaux chemins en faveur de la transition énergétique n’est évidemment pas chose facile. Mais je suis déterminé à créer notre projet carboneutre et autosuffisant en énergie. Il faut rapidement changer nos façons de faire partout dans le monde en matière d’énergie et Petite-Rivière-Saint-François a l’opportunité d’agir en pionnier avec ce projet », ajoute Louis Massicotte.
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