Plaidoyer unanime des médecins pour l’IRM mobile

Par Dave Kidd 5:00 AM - 21 mars 2023
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Photo : IStock

Jamais dans les 30 dernières années, on aura vu pareille démonstration de collaboration et de solidarité entre les médecins des hôpitaux de Baie-Saint-Paul et de La Malbaie. L’ensemble des équipes médicales des établissements de santé appuie l’option de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) mobile.

Les médecins qui ont échangé avec le Charlevoisien n’étaient pas là pour faire de la politique. Au contraire. Ils sont restés au-dessus de la mêlée pour affirmer d’une même voix leur volonté d’améliorer les soins et l’accessibilité à ceux-ci. Ils étaient tellement unis qu’on se serait cru en présence des médecins du même hôpital!


L’image était puissante : 18 médecins sont sortis pour rappeler que l’imagerie par résonance magnétique mobile « est un projet pertinent et inclusif pour toute la population de Charlevoix », a soutenu la chirurgienne Karina Rollin.


« Nous avons écouté les besoins de la population avec un tour de roue d’évidences scientifiques en ce qui concerne les modalités. On a fait un travail aussi rigoureux et minutieux dans ce dossier-là que celui avec lequel on soigne nos patients dans le quotidien dans les hôpitaux », a souligné docteur Myriam Landry .


« Nous avons posé des questions dans les milieux équipés d’une IRM mobile et personne n’a soutenu que c’était une mauvaise option », dit-elle avant d’ajouter que les modalités de l’IRM ont évolué de telle sorte que « c’est la même machine, qu’elle soit fixe ou mobile. C’est la même image, même qualité. Une IRM mobile est rattachée à un hôpital. Personne ne se promènera en jaquette à l’extérieur pour aller subir l’examen », poursuit-elle.


En remontant le fil des événements des trois dernières années, Dr Alexandre Laurin a indiqué « que la graine a germé pas pire », pour illustrer le chemin parcouru par le dossier. « Au départ, nous avons travaillé dans l’ombre parce que le CIUSSS n’était pas favorable à une IRM dans la région. Si le projet a avancé, c’est parce que les médecins ont travaillé en unicité. On n’était surtout pas dans la mentalité d’aider un pôle ou l’autre, mais bien de placer la population au centre », rappelle-t-il.


« Toutes les options et possibilités ont été analysées. De longues listes des pour et des contre ont été rédigées pour chacune. À la fin, ce qu’on a gardé à cœur c’est qu’on veut faire de la médecine de proximité. Nos patients ont besoin d’avoir accès à des soins près de chez eux », a indiqué Dre Karina Rollin.


Une fois la nécessité du précieux appareil démontrée au CIUSSS, par l’entremise d’une étude d’intérêt, l’ancien PDG du CIUSSS, Michel Delamarre, a appuyé le projet d’une IRM dans Charlevoix. « On ne parlait même pas de mobile ou de fixe à ce moment. On discutait de la pertinence de l’appareil : est-ce que Charlevoix a besoin d’une IRM? », a continué Dr Laurin.


« Une fois le projet présenté au CIUSSS, la réponse a dépassé nos espérances. Notre argumentaire était solide et à la fin de la présentation, le PDG a appuyé le projet en disant qu’il le porterait au ministère. La réception a été extrêmement positive alors qu’on partait de loin», a rappelé Dre Landry.


En plus d’un service de proximité, la résonance magnétique pourrait inciter un radiologiste à s’installer dans Charlevoix. « On a beaucoup de découvertures. Les nouveaux radiologistes qui montrent de l’intérêt pour Charlevoix demandent s’il y a une IRM ici. Actuellement, la réponse est non. Qu’elle soit fixe ou mobile, pour eux ça n’a pas d’importance. Les radiologistes travaillent déjà dans les deux pôles », a conclu Dr Laurin.


« La cardiologie et la pneumologie sont dans les deux pôles. Au lieu de séparer les plateaux techniques, des soins peuvent être dispensés dans les deux hôpitaux pour faciliter l’accès. C’est donc une suite logique l’IRM mobile », ajoute Dre Rollin.


Elle a aussi précisé qu’une IRM n’est pas essentielle au fonctionnement de l’urgence d’un hôpital. « Les gens oublient un peu que c’est le scan la modalité à l’urgence. L’IRM c’est un ajout, mais c’est rarement en urgence », renchérit-elle.


Les médecins des deux hôpitaux disent avoir « effectué leur travail » et ils l’ont expliqué clairement. La démonstration était éloquente. Même si elle ne convainc pas ceux qui tiennent à une IRM fixe à La Malbaie à tout prix, elle aura eu le mérite de faire connaitre la nouvelle réalité médicale unifiée de Charlevoix. Les médecins n’ont peut-être pas de remèdes pour les chicanes de clochers, mais on ne pourra pas leur reprocher de prêcher par l’exemple.

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