Comment les animaux peuvent aider les aînés

Par Lisianne Tremblay 5:00 AM - 28 février 2023
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Les aînés apprécient le contact avec les animaux. Photo courtoisie Photo courtoisie

En plus d’être propriétaire d’une ferme, Marie-Noëlle Beaulieu a plus d’une corde à son arc. Elle transmet sa passion envers les animaux. Elle se rend depuis cet automne dans les CHSLD et les résidences pour aînés avec ses animaux pour distraire les personnes âgées.

C’est une forme de zoothérapie pour eux. « Je voulais en faire depuis longtemps. Avant la COVID, j’avais contacté toutes les personnes ressources pour entrer dans les CHSLD, mais elles n’avaient pas de budget. La pandémie a permis de voir que les personnes âgées n’avaient pas grand-chose comme activité. Des budgets pour la zoothérapie ont été octroyés par le gouvernement. Les Bâtisseurs m’ont appelé et de fil en aiguille ils m’ont tous rappelé », précise Mme Beaulieu.


Les animaux de compagnie à quatre pattes l’accompagnent ainsi qu’une poule, des poussins et des lapins. Elle se rend jusqu’à Saint-Siméon et aussi à L’Isle-aux-Coudres. « J’ai aussi apporté des cochons d’Inde. Lorsque j’ai des naissances, j’amène des bébés chèvres et même un cochon en laisse. Pour les réactions, je vois de tout. Il y en a qui me partagent leurs recettes de l’ancien temps avec leurs animaux. D’autres me parlent de comment cela se passait quand ils étaient petits. J’en vois aussi qui sont émus et me partagent leurs souvenirs », ajoute-t-elle.


L’enseignement est naturel pour Mme Beaulieu, qui a également eu une garderie durant plusieurs années. Ces visites lui permettent de diversifier ses activités en hiver en plus de desservir une autre clientèle.


La propriétaire s’est rendue dans tous les établissements pour aînés en janvier. Elle s’apprête à effectuer d’autres visites en mars.


« Je n’ai pas de formation en zoothérapie, mais j’observe beaucoup les gens. Je suis très sensible aux autres. Je vois aussi des changements pour les personnes qui ont des pertes cognitives. Au contact de l’animal, on voit qu’ils allument. C’est un peu comme les arts et la musique. J’en ai vu qui avaient le regard dans le vide. Lorsque les animaux sont là, ils en sont conscients. On dirait que les animaux le ressentent aussi puisqu’ils les collent. Ils sont doux et fins avec eux. »

Les animaux domestiques ont toujours la cote et c’est le cas aussi pour les personnes âgées. Photo courtoisie


Ludger Tremblay est un bel exemple de l’importance du contact avec les animaux. Il est résident à l’OMH de Baie-Saint-Paul où un poulailler a été mis en place l’été dernier. « Avant qu’il ne soit au courant du projet de l’installation du poulailler, il se laissait aller et il avait de la misère à marcher. C’est lui qui nourrit les poules depuis le début et il fait même visiter le poulailler aux gens. Il ne voulait pas s’en départir à l’automne. Ses poules sont déjà réservées pour l’été prochain. Pour les aînés, l’animal devient un intérêt de se lever le matin. »

Des cours de dessin à l’école

Marie-Noëlle Beaulieu a également donné des cours de dessin et de peinture aux élèves de première à sixième année à l’école Dominique-Savio de Saint-Urbain. Cela fait partie des activités pour les écoliers du service de garde. Les cours ont été appréciés par les enfants.


« J’ai un cours en dessin et en graphisme. J’avais monté un programme avant la pandémie, mais je n’ai pas pu donner le cours vu que les activités parascolaires ont été annulées. L’école m’a appelé cet automne et j’ai commencé les cours en janvier. Les enfants sont même déçus que je parte en raison des travaux qui s’en viennent. Je vais pouvoir les reprendre à l’automne. »


Pour les familles qui s’ennuient des animaux, il sera possible de venir les nourrir durant la semaine de relâche à la ferme, située sur le chemin Saint-Laurent à Baie-Saint-Paul.

Passez un été différent à la ferme

Marie-Noëlle Beaulieu a également plusieurs idées pour la deuxième année du Camp de jour. Elle accueillera les enfants du 26 juillet au 11 août. Certains campeurs ont déjà réservé leur séjour.


« Cette année, je vais leur faire un élevage de vers de terre. Ils vont pouvoir apprendre comment les vers de terre se reproduisent et dans quel milieu. Il y aura aussi une semaine sur les oiseaux. Ils apprendront entre autres à faire un nid d’oiseau. Je vais inviter un artiste une autre semaine pour que les enfants puissent faire de l’art, mais avec ce que l’on retrouve dans la nature. Ils vont notamment utiliser l’argile. La routine de la ferme demeure présente. Ils aident à ramasser les œufs et à nourrir les animaux. »


Mme Beaulieu a transmis la passion pour les animaux à ses quatre enfants. Son fils William a commencé les visites de la ferme à l’âge de 10 ans. « Il s’implique encore à 17 ans. Il a été moniteur l’an passé et il a vraiment aimé ça. Il va poursuivre cet été comme moniteur. Mes enfants sont tous du bon monde. »

Les campeurs ont du plaisir avec les animaux. Photo courtoisie