Le pont du Saguenay devrait-il s’appeler Honguedo?

Par Jean-Baptiste Levêque 4:44 PM - 21 février 2023
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Une modélisation hypothétique du projet de pont sur le Saguenay. Photo Société du pont sur le Saguenay

On n’aura peut-être jamais été aussi proche de voir le projet de pont sur le Saguenay se concrétiser. C’est ce que croit Guy Lamarre, auteur d’études et de recherches toponymiques, qui propose déjà un nom pour le futur pont : Honguedo.

M. Lamarre connait bien la région de Charlevoix et les alentours du Fjord du Saguenay. Il a notamment travaillé pour la Commission de toponymie pour laquelle il a écrit à propos de noms de lieux de Charlevoix, de la Côte-de-Beaupré et de l’Île d’Orléans.

C’est en consultant des documents cartographiques datant de 1569 qu’il aperçoit ce nom indiqué du côté de Tadoussac, plus précisément vers le cap de la Boule. « Cinq cartes différentes localisent cet endroit sous le nom Honguedo », constate-t-il.

Or c’est aussi au 16e siècle qu’un certain navigateur nommé Jacques Cartier découvre le Canada. « Ses écrits datant de 1535 mentionnent le nom d’Honguedo pour désigner l’actuelle Gaspésie. Quatre siècles plus tard, soit en 1935, on nomme le passage du golfe du Saint-Laurent entre la péninsule de la Gaspésie et l’île d’Anticosti le détroit d’Honguedo », explique M. Lamarre.

La signification de ce nom chargé d’histoire est pourtant ambiguë. La Commission de toponymie du Québec écrit sur son site que « selon certains, Honguedo serait un mot micmac signifiant ″lieu de rassemblement″. D’autres prétendent qu’il s’agit plutôt d’un nom iroquois; dans le vocabulaire recueilli par Jacques Cartier, on trouve le mot hehonguesto, ″son propre nez″, qui serait à rapprocher de honguedo. »

Peu importe le sens exact, Guy Lamarre avance qu’il est historiquement associé au passage. C’est cette notion qui rejoint le rôle d’un pont reliant Charlevoix à la Haute-Côte-Nord, où des traces historiques mentionnent également le nom d’Honguedo.

Même si le projet est discuté depuis les années 1970, M. Lamarre croit que l’on est dans une bonne conjoncture pour qu’il se concrétise enfin. « Il ne manque pas grand-chose pour que ça débouche! », plaisante le spécialiste. Et la Commission de toponymie entendra sûrement parler de lui si cela arrive.

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