Le Musée sur la route, d’une génération à l’autre

Par Jean-Baptiste Levêque 7:45 AM - 29 janvier 2023
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Marilie Lapointe présentant un artéfact dans une résidence pour aînés. Photo courtoisie

Chaque année, le Musée de Charlevoix propose aux CHSLD, organismes communautaires et écoles de la région le Musée sur la route, une activité utilisant l’histoire comme prétexte pour créer des liens entre les générations. Victime de son succès, le projet prend de plus en plus d’ampleur et reprend dès le mois de février.

« Apprendre des dates historiques…c’est ennuyant! », lance avec humour la responsable de la médiation culturelle du Musée de Charlevoix, Marilie Lapointe. Avec ce projet, elle souhaite « présenter l’histoire du Québec de façon plus concrète, plus humaine, mais surtout créer des liens entre les générations ».

Pour chaque atelier, Marilie Lapointe présente une vingtaine d’artéfacts de différentes époques. La première phase débute avec les aînés puisque ce sont eux, ou leurs parents et grands-parents, qui les ont bien connus. La médiatrice culturelle en profite alors pour récolter leurs anecdotes.

L’atelier est ainsi l’occasion pour les personnes âgées de travailler leur mémoire à long terme. « Après la pandémie, on constate que beaucoup d’aînés sont demeurés reclus. L’atelier aide aussi à contrer leur isolement », ajoute Mme Lapointe.

« D’entrée de jeu, on indique aux aînés que ce sont eux les professeurs d’histoire. On leur explique que toutes les informations qu’ils donneront iront aux écoles de la région. La participation est très grande puisque ceux-ci comprennent qu’ils sont la clé de la réussite du projet! », explique Marilie Lapointe.

Par la suite, ces mêmes artéfacts sont amenés dans les écoles primaires. Les jeunes sont alors questionnés sur ce à quoi pouvaient bien servir ces objets, dont certains ont plus de 70 ans. La responsable de l’activité les présente alors un à un à l’aide des informations des aînés.

Différents vêtements d’époque présentés comme artéfacts. Photo courtoisie

« Madame Thérèse, une dame de 104 ans de Clermont, a longtemps utilisé un joug comme celui-ci pour transporter le lait de l’étable vers la maison, pour ensuite en faire du beurre. Elle nous a également confié que le joug était souvent utilisé par les femmes puisque ce sont elles qui cuisinaient, faisaient le ménage et la lessive, donc elles avaient besoin de l’eau du puits et du lait des vaches! Le joug facilitait le transport des seaux », donne-t-on en exemple.

À l’aide de gants de coton, aînés et élèves peuvent manipuler avec soin les artéfacts. Une poupée des années 1940, une planche à laver ou un téléphone à cadran en sont quelques exemples. Le Musée propose maintenant quatre ateliers différents présentant des outils d’anciens métiers, des vêtements ou des objets du quotidien.

Selon Marilie Lapointe, la formule réussit à capter l’attention des jeunes. « Ils embarquent vraiment! », confirme-t-elle. « Ça leur démontre aussi que leurs ancêtres avaient des idées écologiques. Ils récupéraient beaucoup de matériaux et les réutilisaient. Les jeunes peuvent les prendre en exemple. Nos ancêtres étaient zéro déchet! », conclut-elle.

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