Quand Charlevoix crève l’écran

Par Émélie Bernier 11:52 AM - 18 janvier 2023
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Charlevoix est entrée dans le cœur et les yeux des centaines de milliers de Québécois grâce à la télésérie Le temps d’une paix, mais l’épopée pastorale de Rose-Anna, Joseph-Arthur, Ti-Coune, Mémère Bouchard et consorts n’est pas la seule production audiovisuelle campée dans les décors hautement photogéniques de Charlevoix. La région a fait 1001 fois la belle devant les caméras, des bijoux du cinéma direct signés par le duo Brault/Perrault à l’audacieux Nulle trace du réalisateur de Petite-Rivière-Saint-François Simon Lavoie, en passant par une panoplie de films grand public plus ou moins réussis (qui se souvient du navet Battlefield Earth ou du soporifiqueDuo?)

Voici cinq suggestions où Charlevoix vole la vedette… ou presque!


Terre de nos Aïeux

Tourné aux Éboulements en 1943, ce touchant court métrage documentaire témoigne d’un passé révolu, celui des grandes tablées entourées d’enfants, du pain cuit au four à bois, des couvertures que l’on tisse et du constant labeur de la terre, gage de survie durant les interminables hivers éboulois! Pour l’anecdote, on y découvre d’ailleurs que François Legault n’est pas le seul à embrasser tout bonnement sa sœur sur la bouche…. (Réalisation : Jane Marsh. À visionner gratuitement sur onf.ca)


La trilogie de L’Isle-aux-Coudres

Sur la ligne du temps de l’histoire du cinéma, il y a un « avant » et un « après » la Trilogie de L’Isle-aux-Coudres. L’œuvre, monumentale, est signée Michel Brault et Pierre Perrault. Le premier est souvent cité à titre de père du cinéma direct, ou cinéma-vérité,  avec son film court Les raquetteurs. Le second, homme aux multiples chapeaux (cinéaste, auteur, animateur…) tomba tour à tour sous le charme d’une fille du pays, Yolande Simard et du pays lui-même. Pour la suite du monde, premier opus de la trilogie, fit le voyage jusqu’au Festival de Cannes,  une première pour un film canadien.  À écouter pour le baby doll à 4 piastres et 25 à l’encan des âmes du purgatoire, pour l’anecdote truculente de la couenne d’une certaine Mi-Carême et pour la fièvre qui s’empare des hommes « plus fins que le marsouin » quand la première pêche tendue en 30 ans capture un béluga. Et pour la sagesse de foi trempée et la langue fleurie de Grand Louis et consorts. (Réalisation : Pierre Perrault et Michel Brault, à visionner gratuitement sur onf.ca)

Photo archives, Musée de Charlevoix


Le temps d’une paix

Impossible de passer sous silence cette mémorable série québécoise dont le premier épisode fut diffusé en 1980 et qui roule toujours en boucle sur quelque « canal nostalgie »… Nicole Leblanc y incarne une femme de tête qui lave son linge à la mitaine et sarcle des rangs d’un mil tout en menant son petit monde à travers les moments phares d’une décennie de chambardements.  La plupart des scènes extérieures du quotidien sur la ferme ont été tournées dans le rang Saint-Jean-Baptiste à Saint-Urbain. La « ferme à Rose-Anna » y subsiste toujours. L’été dernier, Charlevoisiens et visiteurs ont pu la redécouvrir lors d’une exceptionnelle journée portes ouvertes. Denys Paris, interprète du mémorable Ti-Coune, était de la partie. (Réalisation: Yvon Trudel)

Photo : Jean Demers, Les Productions La Fête


La guerre des tuques

Premier de la foisonnante série de Contes pour tous, La guerre des tuques porte sans contredit le sceau de film culte. « La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal » et «t’as un trou dans ta mitaine » ne sont que quelques-unes des répliques célèbres de l’œuvre conjointe des regrettés producteur Roch Demers et réalisateur André Melançon, un duo de grands cœurs complices. Tourné à Baie-Saint-Paul et à Saint-Urbain, le film préféré de toute une génération d’adolescents québécois a étonnamment bien vieilli et son visionnement est un plan parfait pour une petite soirée d’hiver près du feu au chalet ou collés sous la couette en famille! (Réalisation : André Melançon)

Photo : courtoisie Films Opale


Le Club Vinland

Le Collège Saint-Antoine-de-Charlevoix, fictif, est un collège pour garçons où se déploie la trame narrative du Club Vinland. On y suit le Frère Jean, un frère enseignant progressiste qui veut éveiller la soif d’apprendre de ses élèves en leur partageant notamment sa propre passion pour l’histoire des Vikings. Au Club Vinland, le professeur et ses pupilles étudient la possible présence de la bande de Leif Erikson au Québec, bien avant la découverte du site archéologique de l’Anse-aux-Meadows, à Terre-Neuve, dans les années 1960. Jugé par ses pairs plus conservateurs, le frère Jean entraîne malgré tout ses jeunes élèves dans sa propre quête, à la recherche d’artefacts qui prouveraient que les Vikings ont bel et bien séjourné dans Charlevoix… Le film met en vedette Sébastien Ricard, convaincant dans le rôle du Frère Jean, Rémy Girard, Fabien Cloutier et une bande de jeunes comédiens, pour la plupart de nouveaux visages. (Réalisation : Benoît Pilon)

Vous en voulez plus? Amusez-vous à dénicher les paysages de Charlevoix dans les films, séries et documentaires suivants.

-Laurence Anyways
-Cap Tourmente
-Père et fils
-De Père en flic
-Avant qu’on explose
-Malenfant
-Nulle trace
-Le règne de la beauté
-L’esprit des lieux
-Le Mirage
-Nouvelle-France
-X-Men, Future of the Past
-La fille du cratère
-Le sens de l’humour
-If looks could kill
-Duo
-Deux nuits
-Mémoires vives
-Battlefield Earth

(Et cette liste n’est pas exhaustive!)

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