Procès de Katia Trudel : le verdict connu au plus tôt en mai

Par Dave Kidd 12:54 PM - 16 janvier 2023
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Me Jimmy Simard menait le dossier pour la poursuite

La Couronne et la Défense ont présenté leurs plaidoiries au procès de Katia Trudel accusé d’avoir allumé l’incendie du 100, rue John-Nairn, en mai 2020.

La Défense demande au tribunal l’acquittement de Katia Trudel. L’accusée s’est retrouvée, « par un concours de circonstances », mêlée à cette histoire.

La Couronne voit les choses d’un autre œil se disant convaincu qu’elle « avait les raisons d’en vouloir au propriétaire de l’immeuble et au locataire » grièvement blessé dans l’incendie du 25 mai 2020.

Me Guillaume Lafleur Marcotte (photo ci-haut) a livré une plaidoirie de 90 minutes qui   interrogeait la fiabilité et la crédibilité des témoins entendus au procès. « Le tribunal doit tenir compte aussi des alternatives réalistes qui ont été avancées comme le va-et-vient de personne avant le début de l’incendie. L’abondance de mégots de cigarettes, la présence de cendriers sur des balcons, les lumières de Noël dans un buisson et la présence d’une rallonge électrique », ont aussi été rappelées par l’avocat.

L’avocat de Katia Trudel a rappelé le contexte dans lequel Réal Simard, témoin principal de la Couronne avait produit sa déclaration au sergent-détective Bernard Desbiens. « Il était confus et apeuré en raison d’un autre dossier qui s’est produit au 100, rue John-Nairne impliquant Katia Trudel et lui-même. Il craignait d’être inculpé », a soutenu Me Lafleur-Marcotte.

« L’exactitude des aveux ou propos rapportés demande également une prudence au tribunal. L’enquête policière influe aussi à la baisse la preuve », croit aussi l’avocat de la Défense.

Me Jimmy Simard, pour la poursuite, affirme que les témoignages de « Réal Simard et Raymond Jobin sont fiables et crédibles. D’ailleurs, si vous acceptez le témoignage de Réal Simard, il n’y a pas d’autre théorie », a-t-il soumis au juge.

« Il explique comment le feu a été allumé. Aucun autre témoin n’a vu personne d’autre mettre le feu. Il a présenté un récit clair. Si vous retenez son témoignage, la preuve est faite hors de tout doute », a continué Me Simard.

Pour le représentant du ministère public, Katia Trudel « avait des raisons d’en vouloir au propriétaire du 100, rue John-Nairne et à Raymond Jobin. Le premier lui a envoyé une mise en demeure lui interdisant de se trouver sur les lieux et le second l’a expulsé de son appartement lors d’une visite avec Réal Simard dans les heures qui ont précédé le feu », a soutenu Me Simard.

L’avocat de la Couronne a aussi souligné dans sa plaidoirie de 60 minutes que « les trois coups frappés à la porte de l’appartement de Raymond Jobin démontrent bien que le feu est d’une cause humaine ». Il a également mentionné que le feu « avait bel et bien pris à l’extérieur ».

Il a également que les images des caméras de surveillance en particulier celle de l’hôpital de La Malbaie tendent à démontrer ses déplacements après avoir allumé l’incendie. « Ses déplacements concordent avec ce que des témoins ont dit . En plus, il y a absence de collusion entre les témoins, c’est frappant ce qu’ils ont déclaré. Pour nous, la preuve est faite», a terminé Me Simard.

Katia Trudel n’a pas témoigné à son procès. Elle a assisté à toutes les journées d’audience sans laisser paraître ses émotions. Raymond Jobin l’homme qui a été blessé dans l’incendie a assisté à des parties du procès et au début des plaidoiries.

Le juge Stéphane Poulin de la Cour du Québec a pris la cause en délibéré. Il ne prévoit pas rendre son verdict avant le mois de mai. La cause reviendra devant la cour le 27 avril pour fixer une date pour le jugement.

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