24 avril 2024
Selon un nouveau rapport du Centre canadien d’excellence pour les aidants, un Canadien sur quatre est un proche aidant et un sur deux le deviendra. Un grand nombre de personnes donnent donc de leur temps pour prendre soin d’un proche. Des organismes communautaires de Charlevoix ont tenu à leur offrir une reconnaissance méritée en cette semaine nationale des personnes proches aidantes.
En septembre dernier, le comité organisateur de la semaine a invité les Charlevoisiens à soumettre la candidature d’un proche aidant. 130 personnes ont été nominées et ont reçu une carte de remerciements avec des illustrations de l’artiste Carol-Anne Pedneault, résidente de l’Isle-aux-Coudres et elle-même proche aidante.
14 personnes, une par municipalité et TNO de Charlevoix, ont également été tirées au sort et ont eu la surprise de se voir offrir un panier-cadeau d’une valeur approximative de 250 $, remis en mains propres par leur maire.
C’était le cas de Danielle Tremblay, de Baie-Saint-Paul, chez qui le maire Michaël Pilote est venu porter le panier. « Si les proches aidants n’étaient pas là, il y aurait beaucoup de personnes dans le besoin. Au nom des 7 371 citoyens de Baie-Saint-Paul, on vous remercie! », lui a-t-il déclaré.
Mme Tremblay a fait le choix de revenir à Baie-Saint-Paul après 30 ans d’absence pour s’occuper à temps plein de ses proches. Malgré la nécessité de déménager et de quitter son emploi, son choix était très clair. « Je l’ai fait sans hésitation », affirme-t-elle.
Danielle Tremblay a d’abord accompagné sa mère jusqu’à son décès. « À la fin, c’était du 24 h sur 24. Les derniers jours étaient épuisants », confie-t-elle. Puis elle s’est aussi occupée de son beau-père et maintenant de sa belle-mère. Elle donne même du temps pour un couple d’amis.
« Je suis heureuse de mon choix, j’aime aider le monde. J’ai le sentiment que je peux faire une différence », explique-t-elle, même si la tâche est exigeante, physiquement et mentalement. « On apprend à se protéger avec les années, à mettre ses limites. »
Renée-Claude Laroche, intervenante auprès de proches aidants au Centre d’action bénévole de Charlevoix, précise que « si on aide seulement par devoir, on finit par s’épuiser. Si on le fait par choix, ça prend aussi des prédispositions. »
C’est le cas de Danielle Tremblay qui affirme « avoir ça dans le sang ». Depuis qu’elle a accompagné malgré elle son père et sa mère en fin de vie, elle a suivi un cours pour le faire également avec d’autres personnes qui ne sont pas nécessairement dans son entourage.
Présente lors de la remise du panier, Renée-Claude Laroche a souligné que « sa grande disponibilité et son souhait d’être là pour ceux qui en ont besoin sont remarquables. »
Un apprentissage imprévu, mais naturel
Ému, Jean-Claude Otis a ressenti une grande fierté quand le maire de Clermont, Luc Cauchon, est venu lui remettre en mains propres un panier de produits régionaux, témoignant de son engagement comme aidant naturel. « Jamais je ne pensais recevoir un grand honneur comme ça », a-t-il avoué.
Après 33 ans à travailler à l’usine de Clermont, M. Otis ne pensait pas qu’un défi encore plus grand allait se présenter. « Ginette (son épouse) s’occupait de tout et là, j’ai dû tout apprendre », raconte-t-il. Il a pris soin d’elle alors qu’elle était aux prises avec un cancer, puis a soutenu sa fille, qui a accouché de jumeaux.
« Tu as appris à faire des tâches, que ce soit dans la maison ou pour moi directement, que tu n’avais jamais fait auparavant. Merci tellement d’être là pour moi », lui a dit sa femme avec tendresse, arrachant une larme à son mari, qui dit avoir effectué ses tâches avec naturel et amour à la fois.
