L’agriculture charlevoisienne au fil du temps

Par Jean-Baptiste Levêque 5:00 AM - 3 novembre 2022
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Des initiatives sont financées pour soutenir le secteur agricole et agroalimentaire. Photo Émélie Bernier

L’auteur et historien Normand Perron a écrit et participé à de nombreuses publications sur l’histoire de Charlevoix. Dans son dernier livre, L’agriculture au Charlevoix, il offre un survol historique de l’agriculture d’ici, initialement moribonde, puis devenue au fil du temps une véritable économie régionale associée au tourisme.

L’historien n’en est pas à ses premiers écrits sur le sujet. Il a même obtenu un doctorat de l’Université Laval portant sur l’histoire agricole de Charlevoix. Mais son nouvel ouvrage n’est pas une étude et s’adresse au grand public. Il met cette fois en perspective les attentes qu’il y avait envers ce secteur, en fonction des besoins de la population et des possibilités de la région.

Avec son climat frais et ses terres sablonneuses, Charlevoix offrait à priori peu de potentiel agricole aux premiers colons. « Les agriculteurs d’antan n’étaient pas très dynamiques, mais il faut comprendre leurs conditions », explique Normand Perron. « C’étaient des petites fermes. Elles devaient seulement fournir l’essentiel pour leur subsistance. »

« Au 19e siècle, on cultivait majoritairement du blé. Vers 1850, il y a eu l’avènement de l’industrie du lait. Puis après 1950, l’agriculture est devenue industrielle », poursuit M. Perron. Mais cette évolution ne s’est pas faite au même rythme pour tout le monde.

« Le nombre de fermes a commencé à décroitre au 20e siècle. Avant 1950, les fermiers avaient peu de connaissances et leur résistance au changement les condamnait à l’échec. Ceux qui ont adopté l’amélioration des méthodes et le savoir-faire agronome ont finalement permis à l’agriculture charlevoisienne de mériter sa réputation actuelle », constate l’historien.

Le résumé du livre mentionne justement que « de nos jours, l’agriculture charlevoisienne, et plus largement son industrie agro-alimentaire, évoque une image très positive avec ses produits et ses saveurs du terroir, avec ses aliments biologiques, avec sa contribution à la renommée culinaire de la région. »

Normand Perron croit que cette bonne réputation est méritée et qu’elle témoigne d’un réel effort des agriculteurs pour se distinguer. Il prend pour exemple l’appellation Agneau de Charlevoix, la première indication géographique protégée provenant du Québec.

L’auteur affirme enfin que l’agriculture charlevoisienne a gagné sa réputation par une importante mise en valeur. « Les activités artistiques comme Pays’Art, les restaurants qui portent une attention particulière aux produits locaux, la réputation touristique de la région… Il y a un réel effort de marketing. »

Le livre de 154 pages, publié aux Éditions Charlevoix, est disponible dès maintenant en librairie.

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