Le Bloc prédit un hiver catastrophique en raison de l’assurance-emploi

Par Dave Kidd 11:58 AM - 17 octobre 2022
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Fanny Bouchard, Julie Brassard, Caroline Desbiens et Denis-Alain Perreault ont présenté les effets pernicieux de l’actuel régime d’assurance-emploi

La fin des mesures transitoires du régime d’assurance-emploi aura des conséquences « potentiellement catastrophiques pour la région ».

Les 700 heures exigées pour obtenir des prestations font en sorte que plusieurs travailleurs occupant un emploi saisonnier ne pourront pas se qualifier. Cette situation met même en péril la survie d’entreprises. «On a à se rassembler pour faire bouger les choses », a lancé la députée Caroline Desbiens.

« On n’est pas loin de la panique. Les petits bas de laine vont se vider », prévoit la députée. « C’est la pire année de toutes. Au moins 300 des 1500 travailleurs saisonniers seront privés de revenu pendant quatre mois . Les gens pleurent au bout du fil», renchérit Julie Brassard, coordonnatrice du Mouvement Action-Chômage.

Elle a récemment eu l’occasion de discuter avec la ministre de l’Emploi et du Développement de la main-d’œuvre et de l’inclusion des personnes en situation de handicap, Carla Qualtrough, qui n’avait d’autre réponse « qu’on est en train de travailler là-dessus ».

Le Bloc québécois réclame de nouveau un statut particulier pour les travailleurs saisonniers. « L’offre de travail est saisonnière, pas le travailleur », répète Caroline Desbiens. « La ministre ne comprend pas la situation ou ne veut pas l’entendre », poursuit-elle.

La bonne performance du marché de l’emploi n’a rien pour aider. Le taux de chômage est très bas ce qui vient influencer le nombre d’heures pour se qualifier au régime. « On a eu deux ans de répit avec la pandémie », analyse la coordonnatrice du Mouvement Action-Chômage.

Julie Brassard et Caroline Desbiens ont expliqué en réponse aux entrepreneurs , qui peinent à trouver des travailleurs et qui critiquent le combat pour un meilleur régime d’assurance-emploi continue, « qu’une mère monoparentale qui travaillait dans une auberge ne peut pas devenir préposée aux bénéficiaires de nuit. Le marché du travail est complexe. Dans l’industrie de l’hébergement notamment, les travailleurs ont un certain âge et la réalité de Charlevoix est ce qu’elle est. Même les épiciers envoient des gens au chômage en basse saison », disent-elles.

Fanny Bouchard , copropriétaire de l’auberge la Grande Maison de Baie-Saint-Paul confirme que malgré une saison plus que respectable aucun de ses travailleurs ne va se qualifier à l’assurance-emploi. « Ils vont avoir de trois à quatre mois de « trou noir ». La survie des entreprises est en jeu. On ne travaille plus à préparer une saison touristique, on travaille à faire survivre une entreprise », dit-elle.

Denis-Alain Perreault qui travaille à la Grande Maison et au Massif de Charlevoix n’est pas capable de faire 700 heures. « Suivre une formation dans une épicerie pour dire ensuite que je retourne où j’étais ça n’intéresse personne. Nous sommes beaucoup en restauration et en hébergement qui doivent occuper deux ou trois emplois », a-t-il témoigné.

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