Deux aînés d’hier à aujourd’hui

Par Alexandre Caputo 6:00 AM - 29 septembre 2022 Initiative de journalisme local
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Comme le veut la tradition, c’est le 1er octobre que sera célébrée la Journée nationale des aînés. Photo Pixabay

La Journée nationale des aînés, soulignée le 1er octobre de chaque année, est le moment de célébrer les précieuses contributions des personnes âgées dans la société. C’est l’occasion de prendre conscience qu’ils ont participé à forger notre présent. Tous et chacun ont réalisé quelque chose qui a un impact sur notre vie d’aujourd’hui. Pour l’occasion, voici le portrait de deux aînés inspirants qui nous racontent une partie de leur vie.

«Je me suis fait enlever à ma famille» – Thérèse Tshernish

(AC) Brutalement arrachée de sa famille à l’âge de 6 ans pour être envoyée au pensionnat autochtone de Maliotenam, Thérèse Tshernish a généreusement accepté de revenir sur son enfance douloureuse, mais également sur la brillante carrière qu’elle a connue comme enseignante de la langue Innue, ainsi que sur le rôle qu’occupent maintenant les aînés auprès de la communauté.

«Je me suis fait enlever à ma famille par le curé alors que nous revenions du bois, à l’automne, pour venir se refaire des provisions. Il m’a prise à mes parents sans rien dire et il m’a amenée dans un gros dortoir. J’ai retrouvé des sœurs que je n’avais jamais connues, car elles avaient été enlevées avant moi», se remémore la femme maintenant âgée de 72 ans.

Mme Tshernish est demeurée captive de l’Église catholique pour environ sept ans et les souvenirs des techniques extrêmes d’évangélisation lui sont encore très frais en mémoire.

Malgré les atrocités qu’elle a vécues, la principale intéressée considère qu’il est primordial de partager ces histoires, car cette sombre époque fait partie intégrale de l’histoire des autochtones au pays.

Le rôle des aînés s’effrite

Avec une carrière de près de 20 ans en enseignement de sa langue natale, Mme Tshernish a été à même de constater que les aînés n’ont plus le même rôle dans sa communauté.

« En début de carrière, j’invitais des aînés dans mes classes pour raconter des légendes et enseigner des techniques ancestrales aux jeunes. Les jeunes étaient captivés. Les aînés allaient aussi partager leur expérience au conseil de bande, mais tout ça est de plus en plus rare », déplore-t-elle.

Selon la nouvelle retraitée, l’écart grandissant entre les classes sociales, les avancées technologiques ainsi que les réformes gouvernementales font en sorte que les jeunes des communautés ne considèrent plus les aînés aussi pertinents qu’auparavant.

Mme Thérèse Tshernish

« C’était une belle vie, pas riche, mais belle » – Valmont Godin

(MEP) Valmont Godin, 86 ans, a grandi dans une famille nombreuse de neuf garçons et trois filles.

Tout jeune, il effectuait la traite des vaches et cordait le bois.

Il a fait une longue carrière de menuisier jusqu’à l’âge de 75 ans.

Il a travaillé sur divers chantiers de construction, comme lors de la construction de barrages tels que Carillon et SM3.

Il a travaillé à Montréal, au Nouveau-Brunswick et un peu partout au Québec.

Malgré la retraite, il continue à son rythme d’effectuer quelques travaux ici et là pour le plaisir.

« J’aurais travaillé encore plusieurs années mais la douleur et l’âge font qu’on n’a pas vraiment le choix », dit-il.

L’homme marié depuis 1967, père d’un enfant et grand-père de trois petites filles, profite de la vie.

M. Valmont Godin à l’âge de 31 ans.
M. Valmont Godin actuellement.

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