Un nouveau bœuf 100% Charlevoix, et éventuellement certifié bio, s’apprête à faire sa place sur les menus des restaurants d’ici et d’ailleurs. Ce bœuf est élevé sur les plateaux de Notre-Dame-des-Monts et sera commercialisé par Bovins Charlevoix.
Bovins Charlevoix, c’est l’entreprise de Marie-Frédérick Lemelin, étudiante en agronomie, et Félix Girard, copropriétaire des Viandes Bio de Charlevoix. « Un bœuf nourri à l’herbe et aux céréales sans maïs. Viande vieillie 28 jours ». C’est la marque de commerce de la nouvelle entreprise.
Pour y arriver, l’entreprise compte sur le savoir-faire de la Ferme Simon Gagnon. C’est dans les champs de ce producteur que les veaux seront élevés. « C’est une association gagnant-gagnant qui en plus m’offre un prix fixe. À l’encan d’animaux, on ne connaît pas le prix d’avance. Et, ce n’est pas négociable », dit Simon Gagnon. Cette aventure lui permet d’envisager l’avenir de sa ferme avec plus d’optimisme.
L’éleveur est également heureux de pouvoir, comme bien des consommateurs le demandent, suivre la traçabilité de la viande. Elle ne sera pas gênante à suivre parce « qu’on veut une qualité exceptionnelle », souligne Félix Girard. « C’est aussi un bœuf équitable pour les deux entreprises », ajoute-t-il.
Félix Girard a eu l’idée de produire ce bœuf à partir de son propre petit élevage dans un champ situé derrière sa résidence. « Les commentaires reçus m’ont encouragé. Les responsables de la Ferme Lufa m’ont dit que la viande avait un goût exceptionnel », dit-il.
Les trois taureaux de la Ferme Simon Gagnon assurent la génétique de son troupeau de 300 têtes. L’un d’eux, Ferdinand, a été un prolifique auteur cette année avec ses 85 reproductions. À le regarder, il n’a même pas l’air fatigué!
Pour la première année, 52 bouvillons devraient être commercialisés par Bovins Charlevoix.
Les prévisions sont de doubler ce chiffre à l’an deux. De 10 à 12 mois seront nécessaires pour obtenir un bouvillon de 900 à 950 livres. L’alimentation sans maïs produira une viande avec un « gras ferme qui lui donnera une meilleure texture en bouche et un beau persillage. Une viande plus intéressante pour la charcuterie », avance Félix Girard.
« Une fois sevré, le veau sera nourri avec un mélange de céréales qu’on a élaboré à partir de grains d’ici et produit par Meunerie Charlevoix », continue le transformateur. Le prix demandé se situera à mi-chemin entre celui du bœuf traditionnel et du bœuf bio.
« Le prix n’est pas vraiment un enjeu pour un produit de cette qualité. Quand les consommateurs l’aiment, ils l’achètent. Et en plus, quand tu vois le nom Charlevoix, c’est un gage de qualité », poursuit Félix Girard.
« Le bien-être animal et l’achat local sont aussi des facteurs considérés », ajoute Marie-Frédérick Lemelin, qui étudie justement en production animale. « C’est très intéressant pour notre ferme de savoir où sera vendue notre production », ajoute Jessy Tremblay de la Ferme Simon Gagnon.
Ce bœuf made in Charlevoix sera produit par une entreprise et une association humaine.
« Chaque fois qu’on se voit pour une rencontre de 30 minutes, ça dure 2 heures », dit Marie-Frédérick Lemelin en riant, ce qui illustre que les deux couples partagent sensiblement les mêmes valeurs.
Les premiers quartiers de viande de Bovins Charlevoix seront vendus fin novembre ou début décembre.
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