L’interconnexion vue par cinq artistes du Symposium international d’art contemporain

Par Maxim Villeneuve 11:29 AM - 24 août 2022
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Le duo Syllad, , formé de la sculpteure Sylvie Rochette et du photographe Ladislas Kadyszewski,

L’organisation du 40e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul a choisi « connecté-interconnecté : le monde numérique en question » comme thème.

De la connexion à la terre et entre des humains, jusqu’à celles que l’on fait en ligne ainsi que celles entre les technologies et l’art, les artistes invités ont tous une vision différente de ce que veut dire l’interconnexion.

Patricia Lortie : retourner à sa forme première
Patricia Lortie a connecté avec le public pour son projet « L’Ancêtre » sur lequel elle travaille depuis le début du Symposium.


Elle réalise un arbre en carton qui sera entièrement fait de morceaux recyclés.« Tout le carton qui est ici, les gens sont venus me le porter et j’ai travaillé seulement avec ça », affirme-t-elle.


Le processus de son projet représente aussi l’interconnexion, car elle fabrique un arbre avec un matériel dérivé du bois. Ainsi, elle « le retourne à sa condition première ».

Michel Boulanger : du numérique à la réalité

Michel Boulanger s’est inspiré de la partie numérique du thème pour son projet au Symposium. Il crée un modèle 3D comme il peut le faire à l’aide de logiciels, mais il le fait en bois.
Cette technique représente un défi de taille. « Si je construis quelque chose dans mon logiciel, tout tombe en place tandis que là c’est un combat avec chaque morceau. J’aime cette espèce de contraste là », exprime l’artiste.

Hédy Gobaa : tisser des liens

Quand on entre dans l’atelier d’Hédy Gobaa, on est frappé par une toile d’un navire de charge. Un bateau que les Charlevoisiens voient passer tous les jours sur le fleuve devant chez eux.


Cette fois, il ne se trouve pas sur fleuve Saint-Laurent, mais bien au milieu d’un dégradé orange brulé.
Hédy Gobaa vient de la Tunisie et il a immigré à Montréal en 2013. L’idée de l’interconnectivité a rejoint le peintre dans sa quête de trouver des images qui lui sont familières dans son nouveau pays.


« On est bien dans les paysages dans lesquels on a grandi », explique-t-il. « Du coup, je voulais trouver un moyen de créer un lien affectif avec les paysages du Québec. Alors je me suis dit, pourquoi pas m’imaginer des éléments du paysage tunisien au milieu de ceux du Québec ».

Sylvie Laplante : connecter l’immatériel au matériel
Pour Sylvie Laplante, l’interconnectivité c’est le lien qu’elle fait entre un médium immatériel et un médium matériel. C’est-à-dire qu’elle travaille avec le son, qui n’est pas matériel.


Elle l’enregistre pour le travailler dans son ordinateur, où il prend une forme visible. Puis, elle le transforme pour le rendre immatériel à nouveau et le faire écouter au public. « Ce que je dis, c’est que moi, je fais de l’art visuel et que je passe par le son pour générer des images », explique-t-elle.


Cette vision de l’art peut être différente de celle d’autres artistes visuels. C’est un sujet sur lequel Mme Laplante aime échanger avec les participants du Symposium. L’événement représente ainsi un lieu de partage riche pour l’artiste.

Le duo Syllad : l’arbre comme symbole
Le duo Syllad, formé de la sculpteure Sylvie Rochette et du photographe Ladislas Kadyszewski, décrit son œuvre comme étant formée de « beaucoup de lumière et d’un peu de matière ».
Parmi les différents projets qu’ils ont conçus pour le Symposium, l’arbre est la figure centrale qui connecte toutes les idées ensemble.


Un de leurs projets rassemble les Baie-Saint-Paulois, le paysage et des sculptures de Mme Rochette.
« J’appelle ça un raciel, parce que c’est connecté de la racine au ciel », explique-t-elle.


Syllad demande à des gens de la place de choisir un arbre qui est important leurs yeux. Ils sélectionnent ensuite une branche d’arbre pour en faire un « raciel ». Puis, Ladislas Kadyszewski prend un cliché des gens qui tiennent la sculpture devant l’arbre.


Finalement, la collection de photos devient un arbre elle-même sur le mur de la classe de Syllad.
Une connexion est aussi faite avec les Petites Franciscaines de Marie, qui est le couvent de sœurs de Baie-Saint-Paul.


Le baobab est un arbre que Syllab utilise beaucoup dans son œuvre. Cet arbre provient de Madagascar, où les sœurs ont une mission depuis 50 ans.

Le Symposium international d’art contemporain se poursuit jusqu’au 28 août.

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