La magie du Manoir

Par Dave Kidd 5:05 AM - 24 août 2022
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Fairmont Le Manoir Richelieu a été parmi les premiers à proposer des « expériences » à ses clients. Le « château » de La Malbaie et sa force surnaturelle permettent aussi aux 450 travailleurs de vivre des moments magiques.

Le Manoir est depuis longtemps l’emblème de la région. Son magnétisme charme depuis plus de 123 ans. Des couples ont choisi l’hôtel pour unir leurs destinées. On y a tourné des scènes de plusieurs films. Loto-Québec a même implanté un casino sur ce site.


On craque pour le vénérable établissement. On craque pour les bonnes raisons.


Comme toutes les entreprises, l’hôtel recherche des travailleurs depuis des années. De l’imagination, l’équipe des ressources humaines en avait. Imaginer maintenant ce que celle Talent et Culture est capable de faire pour expliquer que la vie de château n’est pas que seulement celle qu’on paie avec Visa!


C’est ce qui se vit à l’intérieur qui le rend si attractif. Un hôtel, ça reste un hôtel. L’âme du Fairmont Le Manoir Richelieu est inclusive à la fois pour les clients et pour les travailleurs. « L’hôtellerie de luxe s’est beaucoup démocratisée. Le client qui porte une cravate ne reçoit pas plus d’attention que celui qui arrive en jeans », illustre Karim Ikrimah, directeur général intérimaire (photo).


Le plus grand hôtel de Charlevoix a des pratiques en ressources humaines – même si on n’utilise plus cette dénomination – bien de son temps. L’expression consacrée du milieu du travail voulant que « ma porte soit toujours ouverte » est appliquée à la lettre dans l’établissement de la rue Richelieu. Les portes des bureaux des cadres sont toutes ouvertes!


L’hôtel a majoré les salaires de 29 % sur 5 ans des employés des cuisines et de la plonge. Les employés des autres classifications syndiqués aux Travailleurs unis de l’alimentation et du commerce toucheront une hausse salariale de 22 % pour la même période.


« On devait bouger pour demeurer compétitif. C’est un signal positif qu’on envoie en investissant dans l’humain qui est le cœur de notre métier. Les hausses vont aider à la rétention. Il faut aussi prendre soin des gens qui sont ici alors que les établissements se cannibalisent entre eux. Les augmentations ne sont pas une surenchère. Il y avait une demande syndicale », résume le directeur général intérimaire du Fairmont Le Manoir Richelieu.


Un comité sur l’inclusion et la diversité existe. Il n’est absolument pas né de problèmes. Disons qu’en matière d’accueil, il est bien difficile d’en faire plus. Un gym et une salle de réflexion ont été aménagés. D’autres espaces pour augmenter le confort des employés le seront dans un avenir prochain.


Un employé de l’hôtel n’en est pas un. C’est un collègue. « Je ne suis pas le grand patron. Je suis un collègue », insiste Karim Ikrimah. « Le vrai grand patron est celui qui est à l’accueil. C’est lui qui déterminera si le client passera un bon séjour. Ce n’est pas dans les bureaux que ça se joue », ajoute-t-il en précisant que c’est la philosophie introduite par Jean-Jacques Etcheberrigaray.

Steeven Tremblay travaille au Fairmont le Manoir Richelieu depuis 33 ans


Il sait très bien que les efforts et les investissements consentis pour rendre l’hôtel encore plus attractif pour « les collègues » sont analysés par d’autres. « Nous, en général, être les premiers ça ne nous dérange pas vraiment », glisse-t-il sourire en coin avant d’ajouter que de « donner le goût à des jeunes de la région de faire des études en hôtellerie demeure un autre objectif ».


La valorisation du travail en hébergement et restauration n’est pas une phrase creuse que le directeur général du Fairmont Le Manoir Richelieu lance chaque fois qu’il peut pour se faire aimer.


« Un plongeur ne fait pas que laver la vaisselle. Il est garant de l’hygiène et de la salubrité des lieux. Il protège les employés et clients de la contamination. Une préposée aux chambres ne fait pas que le ménage. Elle veille à la sécurité des biens des clients et qui protège les clients dans les chambres. On doit travailler sur le fond du problème et présenter les emplois tels qu’ils sont et leur donner de la valeur et non les réduire à ce que l’opinion en dit », plaide Karim Ikrimah.

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