Le potentiel de la décroissance à Cap-aux-Oies

Par Lisianne Tremblay 12:00 PM - 21 août 2022
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Cette photo illustre une des discussions collectives quotidiennes au camp Le Manoir. Photo courtoisie

Le 29 juin dernier, Le Charlevoisien a publié un article intitulé « Quel est le potentiel de la plage de Cap-aux-Oies? » où il était question d’un groupe d’étudiants du HEC invités à réfléchir collectivement sur les usages d’un secteur de Cap-aux-Oies.


Si l’on en croit la page Facebook du Charlevoisien, l’article a fait beaucoup réagir la communauté, et avec raison. Il laissait supposer que la démarche de ces étudiants aboutirait sur des pistes de projets de développement. Or, ce n’est pas exactement ce qu’il s’est passé.


Ce groupe d’étudiants, c’est nous. Inscrits en maîtrise de gestion de l’innovation sociale et du développement durable à HEC Montréal, nous nous intéressons à toute autre chose qu’aux moyens de faire du profit. Nous sommes venus aux Éboulements accompagnés de notre professeur, Yves-Marie Abraham, avec qui nous avons suivi un cours sur la « décroissance soutenable ». Dans ce cours, nous avons lu et réfléchi sur les moyens de mettre un terme à la destruction de la nature, de réduire les inégalités sociales et de démocratiser nos sociétés.


La décroissance vise à remettre en cause l’idée selon laquelle la croissance économique devrait être l’objectif principal de nos sociétés. En fait, nous croyons plutôt que la croissance illimitée est utopique et que nos sociétés doivent mettre un terme à cette course sans fin à la production de marchandises.


Nous croyons qu’il est urgent de questionner, d’interroger, de remettre en cause l’évidence de la croissance et, avec elle, l’idée selon laquelle cette croissance est une condition nécessaire du bonheur de l’humanité.


Pendant 10 jours, nous avons mené une enquête sur des manières d’habiter Cap-aux-Oies et les alentours qui soient cohérentes avec ces idées.


Nous ne sommes donc pas venus élaborer des stratégies pour faire de l’argent avec cet endroit extraordinaire qu’est Cap-aux-Oies. Nous ne sommes pas non plus venus donner des leçons à quiconque, mais plutôt écouter celles et ceux qui vivent ici et réfléchir avec eux aux moyens de préserver ce lieu, tout en le partageant avec des amoureux de Charlevoix.


D’ailleurs, nous espérons vivement pouvoir revenir dans la région à la fin de l’automne pour partager les résultats de notre enquête avec la communauté des Éboulements et en discuter avec elle. Alors, avis aux intéressés !


Laura Ileana Badino, Bianka Bernier, Alexandra Bienfait, Audrey Busque, Sarah Cailhier, Lucie Chatain, Sandrine Dumouchel Tessier, Marie Emart, Étienne Fugère-Smith, Adien Jean-Pierre, Alexandre Rechnitzer, étudiants à la maîtrise en Innovation sociale et développement durable à HEC Montréal. Et Yves-Marie Abraham, professeur agrégé au département de Management à HEC Montréal.

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