Baie-Saint-Paul s’attaque à la renouée japonaise

Par Emelie Bernier 1:09 PM - 2 août 2022
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Image tirée du site de Quadra environnement

Sacrée plante ornementale de l’année lors d’un concours horticole à la fin du 19e siècle en Angleterre, la renouée japonaise a perdu de son lustre depuis. Désormais classée dans le camp des espèces nuisibles envahissantes, la renouée donne du fil à retordre à plusieurs citoyens et municipalités.

La Ville de Baie-Saint-Paul  a mandaté la firme Quadra Environnement pour identifier les colonies sur son territoire et éventuellement proposer, dans une seconde phase, certaines interventions pour en contrôler la propagation.

« Cette première étape pourrait être suivie d’une seconde vouée à contrôler  les  colonies les plus problématiques », comme l’explique Nicolas Trottier, président de Quadra Environnement

Son équipe sera à Baie-Saint-Paul durant la seconde semaine d’août pour mener à bien une étude d’opportunité.

« L’étude commandée par la Ville va permettre d’identifier les sites, d’en faire l’inventaire et la caractérisation pour déterminer quelles sont les mesures à prendre. Est-ce qu’on vise une éradication?  C’est un terme avec lequel je suis plus ou moins à l’aise quand on parle de la renouée…  On peut la contrôler, la réduire de façon significative, mais l’éradiquer est difficile. Le but de notre intervention est qu’une invasion biologique demeure sous une seuil acceptable », indique M. Trottier.  

La plante, qui rappelle le bambou et atteint une hauteur de quelques mètres,  est tenace. Ses rhizomes peuvent courir jusqu’à 3 mètres sous la surface du sol et les colonies s’étendent parfois sur plusieurs centaines de mètres carrés.

« La fauche est inefficace contre la Renouée du Japon à cause des réserves énergétiques contenues dans ses rhizomes. L’arrachage avec extraction du rhizome est la seule méthode éprouvée pour une éradication complète », peut-on d’ailleurs lire sur le site de Quadra Environnement.

La Ville de Baie-Saint-Paul invite les citoyens des secteurs du bas-de-la-Baie, du Cap-aux-rets, ou du chemin du vieux- Quai à accueillir les inspecteurs de Quadra Environnement lors de leur prise de données et à signaler les colonies d’indésirables.

Un vice caché?

Preuve s’il en faut que la renouée n’est plus la bienvenue, de nombreuses situations la concernant ont été amenées devant des juges.

« En Angleterre, il y a beaucoup de cas en jurisprudence, des gens incapables d’assurer leur maison ou de renouveler leur hypothèque en raison de la présence de renouée », raconte Nicolas Trottier.  

Plus près de nous, il a lui-même agi à titre d’expert dans des litiges concernant la renouée japonaise.

 « Des nouveaux propriétaires qui découvrent de la renouée sur leur terrain, par exemple et qui poursuive le vendeur, ça arrive que ça va se judiciariser. Dans les cas que je connais, ça s’est réglé hors cours, non sans frais d’avocats faramineux dans certains cas », raconte M. Trottier.

Il n’existe pas de méthode simple pour se débarrasser de l’indésirable.

«Il y a des moyens chimiques, à l’aide d’herbicide, mécanique aussi. On peut mettre des bâches. Ça peut être une combinaison de méthode. L’important est de ne pas disposer des tiges et des racines dans le compost, c’est une matière résiduelle qui doit être acheminée dans un lieu d’enfouissement technique », conclut Nicolas Trottier.

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