Moi, mon Festif! m’fait beaucoup voyager…

Par Emelie Bernier 4:00 PM - 26 juillet 2022
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J’ai ri, hurlé de joie et pleuré. J’ai dansé sous la pluie. J’ai vu plein de shows, j’en ai manqué beaucoup trop. Je me suis trimballée aux quatre coins de la ville à vélo. J’ai caché une bouteille de vin dans une pot de fleurs géant, comme une ado*. J’ai écouté du rap, du rock, du folk et du folklore, du métal, des cuivres, du planant, du décapant, portés par des musiciens suisses, américains, italiens, autochtones, montréalais, québécois, bleuets, acadiens… J’ai pas beaucoup dormi, mais j’ai bien vécu. Et toi, ton Festif?

Ça a commencé avec Edith Butler au parc de la Virevolte, la plus jolie scène du Festif ! à mon goût très subjectif. Pimpante comme une jeunesse, l’Acadienne aux « quatre fois vingt ans » avait du gros plaisir sur scène et elle a mis bellement la table à ces quatre jours de festivités. Jamais je n’aurais cru apprendre qu’après une mastectomie, elle a choisi un sein « à son goût » dans un catalogue, même s’il n’avait rien à voir avec celui qui était resté en place… Et elle a chanté Paquetville.

J’ai adoré voir Pierre Kwenders se déhancher, je n’ai pas très bien supporté les fausses notes à Bran Van 3000 (mais 100% pour l’énergie et l’effort !), j’ai filé à l’anglaise pour aller gigoter avec mes chouchous les Hôtesses d’Hilaire dans la litière à chat (c’est ainsi que Serge Brideau a qualifié la « plage » sous nos pas à la scène de la MicroBrasserie Charlevoix), j’ai manqué LE show que je voulais voir (Mattiel, annulé puis ressuscité, mais j’étais rendu au sec dans ma maison trop loin)…

Samedi midi. Quai de Baie-Saint-Paul. Lou-Adriane Cassidy. Ça vaudrait tous les mots que je pourrais caser dans ce carreau. Cette fille… Du talent, du front, de la grâce, de l’énergie, de l’émotion. LE show de mon Festif!. La belle nous a confié comme à des amis qu’elle était en plein épisode de cyberintimidation. Une histoire de nuisette de satin scandaleuse pour les grenouilles de bénitier et les fashionistas du catalogue Sears. La vague d’amour et le vent du fleuve l’ont fait pleurer. La robe s’est envolée. La vraie et symboliquement, la honnie. C’était transcendant, beau et bon.

Il faisait chaud. Je ne pensais jamais faire ça, mais j’ai nagé jusqu’à un spectacle. Dans le fleuve. Je n’étais pas la seule créature à sortir de la mer pour grimper dans les roches limoneuses et m’asseoir dans l’aura bienfaisante du pianiste Federico Albanese puis à accueillir avec des vivats Vincent Roberge aka Les louanges. Un autre moment magique signé Festif!…


Dans l’ordre et le désordre, il y a eu le groove de Naya Ali, le feu de Bon Enfant, la tonne de brique d’Hubert Lenoir (quoi que vous en pensiez, ce gars-là est un artiste avec un grand A, un grand R, un grand T…), la douce caresse de Basia Bulat, les Hay Babies avant le déluge…

Et P’tit Belliveau dans l’eau. Ma première expérience sur une chambre à air à la scène flottante. Franchement rigolo. Et on aime « P’tit Bell » comme un cousin qu’on ne voit pas assez souvent. Y’avait de l’eau qui éclaboussait, des enfants qui dansaient, une pieuvre rose qui veillait et probablement beaucoup de pipi dans l’eau, mais c’était BEAU !

Mon Festif ! s’est conclu sur un tête-à-tête intimiste avec la grande Diane Tell. Le dernier show des 50 de sa tournée Haïku, un disque surprenant réalisé par un autre artiste invité au Festif !, le musicalement surdoué Fred Fortin (non, je ne suis pas allée me déboîter dans le « mush pit » à Gros Mené… ). La voix comme à ses 20 ans, le petit swing jazz en plus, la plus Française des Abitibiennes (ou la plus Abitibienne des Françaises?) a livré un tour de chant impeccable, malgré l’émotion qui lui nouait la gorge. On a eu droit à TOUS les classiques, même ceux qu’on avait oubliés… De l’extraordinaire « Si j’étais un homme » (ne jugez pas, réécouter-la !) à la kitschy « Légende de Jimmy » en passant par les pièces délicates de Haïku, le bouquet était parfait !

Je suis rentrée chez nous alors que des centaines de festivaliers déjà trempés attendaient l’ouverture de la scène Desjardins pour aller se déhancher sur les beats de Sarahmée, Koriass, Loud et consorts.

Les festivaliers du Festif ! sont des guerriers, mais matante Bernier était fatiguée…

Édith, dis, c’est quoi, le secret, donc, pour vivre les 3e et 4e 20 ans avec l’énergie des 2 premiers?

Tiens, on se laisse là dessus…Fanfare battle nocturne downtown Baie-Saint-Paul! Mine de rien, ce clip a été tourné vers 1h30 du matin!


*Elle y est peut-être encore, la trouverez-vous?

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