Jeunes travailleurs à la rescousse

Par Lisianne Tremblay 10:56 AM - 12 juillet 2022
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Les jeunes donnent un coup de main dans la cuisine au nouveau restaurant Kahlo.

Avec la pénurie de main-d’œuvre qui sévit, les entreprises charlevoisiennes engagent des travailleurs plus jeunes afin de les aider. Cependant, certains sont loin d’engager suffisamment d’employés pour combler leur équipe.

Au Mc Donald’s de Baie-Saint-Paul, il manque plus de 25 employés pour permettre au restaurant d’ouvrir sa salle à manger en tout temps.


« Nous avons quelques jeunes âgés de 13 et 14 ans. Ce n’est pas facile puisque notre équipe n’est pas tout le temps stable. On a des jeunes qui viennent porter leur CV, mais ils ne veulent pas travailler les soirs ni les fins de semaine. Ils ne peuvent pas passer avant mes employés fidèles », précise la gérante Kathy Tremblay, qui ouvre la salle à manger lorsqu’elle le peut.


Certains employés ont commencé à 13 ans il y a cinq ans et sont toujours en poste. La situation n’est pas plus facile dans les épiceries.


« Pour le moment, nous n’avons pas de jeunes de 14 ans, mais on en a déjà engagé. Ce n’était pas facile pour eux aux caisses. À cet âge, ils sont encore timides. À 15 ans, ils ont déjà plus de facilité et d’entregent avec le public. On a réussi à engager quelques jeunes cet été pour remplacer nos employés qui sont en vacances. Les jeunes ont aussi des vacances prévues avec leurs parents, donc on s’organise. On fait avec ceux qu’on a puisqu’on a encore des besoins, mais on reçoit très peu de CV », constate le gérant Jean-Denis Ruel.


Le nouveau restaurant de cuisine mexicaine Kahlo a pour sa part embauché trois jeunes âgés de 12 et 13 ans.
« Ils sont super motivés et travaillants. Ils se relaient dans la cuisine. Ça se passe bien. Ils venaient à la Patrona. C’est eux qui se sont greffés à nous et on est bien fiers de ça. Cela démontre que les jeunes s’identifient à notre projet et à la cuisine mexicaine », souligne Lyne Tremblay, qui s’occupe du restaurant avec Jorge Sanchez Martinez.


Dans les parcs de la Sépaq, plusieurs jeunes employés font partie de l’équipe. « Nos plus jeunes employés ont peut-être 15 ans. Ce n’est pas nouveau. Même avant la pénurie de main-d’œuvre, on avait des adolescents dans l’équipe. Ce qui est intéressant, c’est que plusieurs vont vieillir avec nous. On les voit grandir, s’épanouir!», commente le directeur général de parcs des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie et des Grands-Jardins, Daniel Groleau.


Certains, comme Érika Tremblay sont entrés en poste à l’adolescence et sont toujours là, presque 20 ans plus tard.


Au restaurant Le Corylus, à la Biscuiterie Aux fruits du Biscuitier et à la Cidrerie des Vergers Pedneault, à L’Isle-aux-Coudres, plusieurs jeunes sont engagés aussi.


« C’est la solution, parce que sinon tu n’en as pas [des employés] », affirme le copropriétaire de ces entreprises, Éric Desgagnés.


Depuis quelques années, l’employeur engage les jeunes qui viennent porter leur curriculum vitae, dont plusieurs âgés de 14 ans. Cela vient avec une collaboration avec les parents et le respect d’un nombre d’heures pas trop élevé, explique M. Desgagnés.


« De plus en plus, les jeunes viennent nous voir parce que ce sont de beaux jobs d’été et ils savent par leurs amis que ça se passe bien et qu’on est conciliants », ajoute-t-il.


Ces entreprises engagent aussi des jeunes de l’extérieur pour combler le manque de main-d’œuvre. Ils sont logés par l’employeur.


Cependant, ce sont des cégépiens, ce qui crée un vide dans l’équipe au recommencement des classes.


« À la mi-août, c’est là que le trou se creuse », exprime M. Desgagnés. Les heures doivent généralement être réduites lorsque les jeunes employés retournent à l’école.

Avec la collaboration de Maxim Villeneuve

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