Nouveau directeur artistique du Domaine Forget: Mathieu Lussier, le plaisir et la musique

Par Emelie Bernier 4:00 PM - 10 juillet 2022
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Mathieu Lussier. Photo courtoisie

Stagiaire, musicien, chef, enseignant, spectateur et bientôt directeur artistique, Mathieu Lussier aura occupé à peu près tous les sièges au Domaine Forget de Charlevoix. Le défi qui l’attend dès la fin de l’été réunit ses principales passions, la musique et la pédagogie, dans un écrin des plus beaux qui soient.

Mathieu Lussier remplacera Paul Fortin à la direction du Domaine Forget et envisage le défi avec enthousiasme.
«J’espère avoir du plaisir! En 1995, j’ai fait le stage des bois à titre de bassoniste. Après 1995, je suis revenue régulièrement. Comme bassoniste avec mon quintette, avec les Violons du Roy où j’ai été associé et chef en résidence, avec l’Ensemble Arion, comme professeur de basson et au stage d’orchestre de chambre des Violons. J’ai fait des disques dans la salle… Disons que j’ai beaucoup de visites et de rôles différents au compteur. La direction artistique vient boucler la boucle. Après, forcément, je ne peux pas aller plus haut», lance en rigolant la sympathique recrue.
Son prédécesseur aura tenu la barre durant 11 ans.

Comment redéployer la place de la musique de concert dans les habitudes de consommation des gens?

À 49 ans, Mathieu Lussier voit son engagement au Domaine Forget comme une union durable. «Je pense que ce n’est pas un engagement à court terme. Le Domaine est une histoire de famille, Ginette (Gauthier) est là depuis le début, Édith Allaire depuis longtemps, plusieurs membres de l’équipe aussi… Je rejoins une famille et j’ai énormément de respect et d’humilité devant le travail qui a été fait jusqu’ici», commente-t-il. La direction artistique chapeaute à la fois le Festival international et l’Académie internationale de musique et de danse. Les deux défis emballent Mathieu Lussier.


L’Académie de tous les possibles


L’enseignant de carrière a des visées pour l’académie. «Notre défi est de préparer les jeunes musiciens aux réalités du métier qui sont beaucoup plus plurielles qu’avant. Les jeunes se projettent comme soliste, dans un poste d’orchestre, mais le nombre de postes est limité et pour plusieurs, ce ne sera pas ça la réalité, mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de belles carrières!», avance-t-il.
Celui qui admet un faible pour le répertoire baroque et la musique ancienne dont le répertoire français «notre patrimoine culturel», aimerait qu’ils aient droit de cité à l’Académie.

Faire tomber les barrières

Remplir la salle de concert est évidemment un autre défi. «Comment redéployer la place de la musique de concert dans les habitudes de consommation des gens? On a probablement la meilleure salle de concert au Québec sur le site et beaucoup d’autres attraits qui peuvent nous servir à développer cet appétit, cette curiosité! Le Domaine a acquis l’église pour en faire un lieu d’enseignement et de diffusion, le jardin de sculpture peut servir de lieu pour des activités extra musicales, du yoga, plein d’autres projets… Si la mission est précise, le cadre multiplie les possibilités de la remplir. Mon défi est de communiquer cette passion, cette curiosité, cet enthousiasme pour que les gens finissent de se débarrasser des a priori face à la musique classique qui n’est pas difficile d’accès, au contraire! Ça me motive beaucoup», confie-t-il.
S’il n’a pas l’intention de «changer le cap», il a tout de même des idées et des angles qu’il aimerait explorer.

«Je ne suis pas là pour casser la baraque, je ne suis pas un réformateur, mais j’ai de la facilité et du plaisir à communiquer et je me suis rendu compte que ça pouvait être contagieux. J’ai envie d’être autant un directeur artistique qu’un porte-parole. Je veux mettre l’énergie que j’ai à faire vivre la musique dans un des plus beaux endroits au monde!”, conclut-il.

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