Temps dur pour les compagnies de transport

Des compagnies de transport ont dû hausser leurs tarifs afin de pallier à l’augmentation de l’essence diesel et du coût de la plupart des pièces des camions.

Les compagnies de transport ont des clauses sur le carburant, mais encore là, le réajustement qu’elles recevront en mai est basé sur les prix en avril.

« Même avec cela, on n’est jamais réajusté à 100 %. La hausse de prix de l’essence nous touche puisque tout augmente. Pour l’essence, le coût a doublé. Les pièces à changer sur les camions coûtent également plus cher. C’est aussi le cas pour les pneus et les assurances. L’urée pour les systèmes antipollution a augmenté. Il y a plusieurs endroits où il y a des impacts. Nous vivons cette situation depuis trois ans », souligne Isabelle Dufour, de Transport Marcel Dufour et Transport Lecram.

Des réajustements doivent être faits, mais la compagnie de transport demeure prudente puisque si les frais sont trop élevés, le client peut décider de moins acheter.

Présentement, les camions ne peuvent être remplis à pleine capacité en raison de la période du dégel.

Rémy Tremblay, copropriétaire de Déménagement Pro-Charlevoix, a 10 camions. Avec la hausse du coût de l’essence diesel, cela représente environ 350 $ de plus par jour pour son entreprise.

« Nous faisons surtout du transport de Montréal-Charlevoix. Nous n’avons pas vraiment de recours. Même si on voulait arrêter manifester par exemple, il faudrait que tout le monde arrête pour que cela fonctionne. Nous n’avons pas eu le choix d’augmenter nos prix sinon on perd notre marge de profit. On remplit nos camions le plus possible. Nous avons subi des hausses sur tout. Cela se répercute aussi sur le coût de la nourriture et de plusieurs biens », commente M. Tremblay.

L’entreprise a cependant réalisé un bon coup en se procurant un véhicule électrique pour effectuer le transport de petits colis.

« C’est vraiment avantageux pour nous puisque notre livreur fait de 300 à 400 kilomètres par jour grâce à ce contrat. Si on compare avec un véhicule à essence cela nous permet d’économiser environ 8000 $ par année », poursuit Rémy Tremblay.

Un des moyens pour diminuer le prix de l’essence serait de diminuer la taxe prélevée par le gouvernement du Québec.
Le premier ministre du Québec, François Legault, a cependant indiqué qu’il n’a pas l’intention de le faire.
Il considère que cette option n’est pas équitable. Il a préféré remettre un montant de 500 $ aux Québécois, qui gagnent moins de 100 000 $ par année pour compenser l’augmentation des coûts.

Le Parti québécois propose pour sa part de plafonner le prix de l’essence à 1, 60 $ du litre.

Travailler autrement

Steeve Tremblay, copropriétaire de Transport Gravel & Tremblay, qui se spécialise dans le transport de fruits et de légumes, croit que son équipe devra modifier certaines façons de travailler afin d’économiser à certains endroits.
« On fait les caprices de nos clients parfois on peut arrêter le camion pour une petite livraison, ce qu’on ne fera plus.

«Lundi dernier, j’avais une livraison à Saint-Urbain pour une petite boîte. Nous avons décidé de la reporter puisque cela ne valait pas la peine de faire l’aller-retour de Baie-Saint-Paul à Saint-Urbain », souligne-t-il.

ll ne souhaite pas augmenter ses frais de livraison pour le moment puisque c’est sa façon de se démarquer des autres entreprises au Québec.

« Je sais qu’à un moment donné, on n’aura pas le choix d’ajouter une surcharge ou d’augmenter nos prix. La rareté de la main-d’œuvre nous touche aussi. On doit augmenter les salaires de nos employés. On en cherche des nouveaux et on n’en trouve pas » conclut M. Tremblay.

En plus de la hausse fulgurante du coût du pétrole, son entreprise subit aussi des augmentations pour le coût des changements d’huile et de la courroie de transmission par exemple tout comme les autres compagnies de transport.

Manifestation des camionneurs indépendants

Une quinzaine de camionneurs indépendants ont manifesté le 9 mai afin que le gouvernement augmente la surcharge octroyée pour le coût de l’essence. ls s’étaient rendus au bureau de la députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré Émilie Foster de Baie-Saint-Paul pour lui remettre une lettre afin de lui faire part de leurs demandes.

Aux camionneurs d’assumer la différence

« C’est nous qui devons compenser les montants puisque le diesel a connu une augmentation importante. », déplore le camionneur Denys Pilote, qui estime la perte quotidienne à 180 $.

D’autres actions pourraient être organisées si cela ne bouge pas, selon M. Pilote. Les camionneurs visent notamment le congrès de la CAQ qui aura lieu à la fin du mois de mai.