Sur la route avec les oiseaux

Par Michel Paul Côté 9:15 AM - 22 mai 2022
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Photo courtoisie

L’observation des oiseaux est une activité qui devient rapidement, pour plusieurs, une habitude de vie, un réflexe, même une forme de thérapie bienfaisante. Ces mouvements et ces sons qui nous entourent deviennent des compagnons, une sorte d’assurance que la vie poursuit son cours, naturellement, au-delà des absurdités humaines toujours omniprésentes au téléjournal de soirée.

Dernièrement, nous nous sommes rendus au sud des États-Unis pour profiter un peu de la chaleur et, bien évidemment, observer la migration des oiseaux qui se dirigent lentement vers le Canada et le Québec pour la période de nidification.


Lorsque mes amis de Saint-Irénée ont confirmé que la neige disparaissait rapidement, nous avons décidé qu’il était temps de revenir, nous aussi.


2000km à parcourir…


Pour l’observateur d’oiseaux, les déplacements en auto ou en motorisé ne sont jamais monotones.


Il suffit de quitter les grandes autoroutes fédérales et d’emprunter les chemins parallèles des différents états ou provinces pour retrouver des milieux naturels où abondent les oiseaux.


Ils sont partout, dans les champs, au sommet des arbres, dans les marécages, sur les étangs, sur les piquets de clôture, même sur le bord de la route en train de nettoyer une carcasse.


L’observateur voit tout, surtout s’ il roule à 90 kilomètres-heure ou moins.


Mais l’observation est brève, furtive. Souvent le vol ondulé typique du pic qui traverse la route, l’épaulette orangée du carouge sur la clôture, la blancheur de l’aigrette dans le marais, le vol plané d’un escadron de pélicans qui longent la mer.


La silhouette de la buse est souvent aperçue, perchée sur une branche d’un arbre mort sur le bord de la route. Elle guette sa proie dans le champ.


Dans les airs, les vautours et urubus semblent immobiles, suspendus dans le vide.


Inévitablement, vous croiserez des refuges d’oiseaux. Il suffit de consulter les sites WEB pour identifier les nombreux endroits, le long de votre route, qui permettent de faire de belles observations.


L’application gratuite Birdseye est particulièrement efficace pour vous indiquer les principaux points d’intérêt sur votre route, ainsi que les espèces qui y furent observées depuis quelques jours.


Pourquoi parcourir 600km par jour quand on peut en parcourir 400?


De toute façon, il est recommandé de se délier les jambes toutes les 120 minutes de conduite. Ou est-ce 60 minutes, je ne sais plus trop?


Tout observateur qui se respecte garde toujours une paire de jumelles à portée de main, ainsi qu’un guide d’identification.


L’observateur obsessif peut même se distraire avec des défis: combien de temps pour identifier 10 espèces différentes?
Combien d’espèces seront identifiées en traversant le Maryland, le Delaware, la Georgie, ou entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie, etc.


Évidemment, il est intéressant de pouvoir compter sur la complicité du copilote qui note le tout dans un calepin, et qui démontre le même intérêt…


Les routes ont leur spécialités


Certaines routes sont d’un intérêt particulier selon la saison.


Au Québec, au printemps, la route 40 présente un spectacle inoubliable dans les champs inondés près du lac Saint-Pierre.


Des dizaines de milliers d’oies blanches… Et de dizaines de buses dans les arbres, qui se régalent des souris qui ont dû quitter la protection de leurs terriers.


L’hiver, les routes qui longent la 20 entre Montmagny et Rivière-du-Loup permettront d’observer de nombreux harfangs des neiges.


L’été, une tournée du lac Saint-Jean nous fait croiser régulièrement la grue du Canada.


La route du fleuve en Gaspésie: goélands, mouettes, macreuses, eiders, cormorans, pygargues sont partout.
Chez nous, la route du fleuve nous offre de plus en plus souvent la présence du merlebleu.


Tous les quais permettent d’observer de nombreux oiseaux de mer, et ce tous les jours de l’année, peu importe la saison.


Bref, chaque déplacement en voiture peut devenir une aventure, une découverte. Même un aller-retour rapide au dépanneur est une occasion de jeter un coup d’œil rapide à la mangeoire d’un voisin, au petit lac, au quai, au parc… Il suffit de regarder.

Code d’éthique de l’automobiliste ornithologue

En conduisant, on aperçoit du coin de l’œil, on n’observe pas.

  • On n’arrête jamais sur la route pour observer un oiseau. On se range au prochain endroit sécuritaire.
  • Jumelles et volant ne font jamais bon ménage….
  • Jamais une bonne idée de freiner brusquement lorsqu’on pense avoir vu une rareté.
  • Les routes indiquent les vitesses maximales à respecter. Mais il y a aussi des vitesses minimales que les policiers font parfois respecter. Je parle d’expérience, mais c’est une autre histoire…
    Bonne route!

Des nouvelles de la Société d’horticulture et d’écologie de Charlevoix

Le dimanche 8 mai se tenait l’assemblée générale annuelle de la Société d’horticulture et d’écologie de Charlevoix ( shecharlevoix.com ). La salle était pleine, de nombreux nouveaux membres s’étant joints à la SHEC dans les derniers mois. La conférence sur les oiseaux de Charlevoix, donnée par Norbert Lacroix, fut grandement appréciée par tous.

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