Charlevoix participera à un projet pilote pour armer les conducteurs de chien de sang

Par Emelie Bernier 1:07 PM - 6 mai 2022
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Jimmy Duchesne et Charles Bouchard avec leurs chiens Léia et Choko. Courtoisie

50 conducteurs de chien de sang de la province participeront à un projet pilote visant à définir les balises d’un éventuel projet de loi pour qu’ils puissent être armés lors de leurs recherches. Pour Jimmy Duchesne, qui pratique la conduite de chien de sang depuis 8 ans, il s’agit d’une excellente nouvelle. Les conducteurs de chien de sang en font la demande depuis plusieurs années. «Dans les faits, on va pouvoir abréger les souffrances des animaux blessés plus rapidement,  récupérer plus de gibiers blessés, diminuer le double abattage et diminuer les risques d’être blessées lors de recherches », indique-t-il.

Les participants au projet pilote ont été sélectionnés dans toutes les régions du Québec et les conducteurs de chien de sang de Charlevoix sont heureux d’être du nombre. « On est bien content. Ils ont essayé de répartir ça dans toutes les régions du Québec. Ici, on est une place de chasse, il y a beaucoup de pourvoiries, beaucoup de chasseurs et ça fait des années qu’on set sur le terrain. On voit les opportunités où si on avait été armé, ça aurait été différent », indique M. Duchesne.  

Le fait d’être armé évite, notamment, de mettre une plus grosse pression sur la ressource. « On évite le double abattage parce que si une personne blesse un animal, mais ne le retrouve pas, il va en chasser un autre. Mais le premier va probablement mourir aussi. En étant armé, on augmente nos chances de récupération et donc, il y a moins d’impact sur la population », indique le conducteur de chien de sang.

Abréger les souffrances de l’animal le plus rapidement possible est un des buts du projet de loi. « C’est plate de voir l’animal souffrir, le regarder râler. C’est illogique de laisser un animal souffrir des heures de temps! On a  souvent plusieurs appels en même temps, ça va permettre d’accélérer le processus et on va éviter du gaspillage. Le temps d’attente pour laisser agoniser la bête va être sauvé, ça va être beaucoup plus efficace.»

S’il peut être armé, Jimmy Duchesne compte offrir de nouveau ses services aux chasseurs d’ours, ce qu’il avait cessé de faire depuis quelques années. «J’ai eu de mauvaises expériences avec des orignaux. C’est comme un gros cheval blessé que tu relèves. Plus tu le relèves souvent, un moment,  il ne se pousse plus, il fait face au danger. C’est dangereux, mais un ours, tu ne peux pas te défendre contre ça. Ça peut te blesser sérieusement. Avec une arme, on se protège, on protège le chien, les chasseurs. Je fais 60-70 recherches par automne et j’ai plus que 500 recherches à mon actif. J’en ai vu des situations dangereuses qui l’auraient été beaucoup moins si j’avais eu une arme », poursuit-il.

Le projet pilote pourrait permettre de pérenniser la pratique. «Il va falloir faire ça comme du monde. On a des rapports exhaustifs à produire à chaque sortie.  Ça va être prenant pour les participants du projet pilote, mais tu le fais pour le collectif et on est content d’avoir été choisi. »

Potentielle collaboration avec le ministère des Transports du Québec

Jimmy Duchesne et son homologue Charles Bouchard pourraient offrir leurs services au MTQ lorsque des animaux sont blessés dans des collisions et qu’elles s’enfuient, par exemple. « On aimerait être une ressource et pouvoir intervenir et abréger les souffrances de la bête quand il y a des accidents et que des animaux sont blessés.  Présentement, la bête qui se sauve va aller mourir dans le bois. Il peut vivre 2 ou 3 semaines avec les pattes cassées, mais il va finir par mourir de faim, ou se faire prendre par un prédateur », illustre M. Duchesne. Le fait d’abattre rapidement la bête pourrait permettre d’en récupérer la viande. « Si la bête est comestible, on la fait débiter et on l’offre à des organismes. On évite le gaspillage, encore une fois », conclut Jimmy Duchesne.

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