La protection du caribou fait l’unanimité aux audiences de la Commission tenues à Baie-Saint-Paul

Par Dave Kidd 8:56 PM - 19 avril 2022
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La Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards n’aura pas à réfléchir bien longtemps sur ce qui s’est dit à ses consultations tenues à Baie-Saint-Paul. Tous les mémoires présentés soutenaient fortement la conservation du cervidé et étaient assortis de quelques flèches à l’endroit du gouvernement actuel et de ceux qui l’ont précédé.

Serge Couturier a été le premier à se faire entendre. Biologiste à la retraite, il a dénoncé le retard pris depuis 20 ans par les gouvernements dans les stratégies de conservation du caribou.  Il aurait préféré que la Commission ne focalise pas seulement sur les impacts économiques. Il a déploré l’absence d’un biologiste sur la Commission.

Serge Couturier, biologiste

Le biologiste, qui a passé 27 ans à étudier les caribous, a mentionné que l’habitat de celui de Charlevoix est perturbé à 90%. Il a également indiqué que sans un plan de retour à la nature, les enclos du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs seront des « mouroirs » ajoutant « qu’on est proche de l’extinction ».

Il mentionne aussi que « le caribou n’est pas le pire problème des forestières. Les droits compensatoires imposés par les États-Unis sont bien pires ».

Pour lui, il faut arrêter de parler d’équilibre entre caribou et économie. « On doit revoir le modèle économique et se sortir de l’ère de Duplessis ».

Le biologiste a aussi parlé d’un projet réalisé en partenariat avec le « Bioparc de la Gaspésie. Ce jardin zoologique garde des caribous en captivité et relâche les juvéniles à l’âge de 11 mois. « Ça pourrait se faire ailleurs », croit-il.

Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec, estime que le scénario « qui ferait disparaitre les caribous ne devrait même pas être présentée ». Elle a aussi déploré « l’absence d’un scénario favorable au caribou et que la perte du cervidé et celle de son habitat ne soient pas aussi bien documentée que les pertes économiques ».

Elle souhaite une « stratégie ambitieuse » pour la conservation du caribou. La directrice générale de Nature Québec a également rappelé que « la prise de mesures extrêmes » est forcée par le laisser-aller des gouvernements passés.

Le directeur général adjoint du Conseil régional en environnement de la Capitale-Nationale s’est présenté pour venir dire que « La Commission est une mascarade pour gagner du temps afin de retarder la mise en place de mesures de protection du caribou. On repousse toujours le moment pour intervenir. On agit tard. », a dit David Viens.

Il a remis en doute les données sur les impacts de futures mesures protection sur le secteur foret. « On ne parle pas de perte d’emploi dans Charlevoix. Et en plus, la MRC de Charlevoix ne mise pas sur cette industrie dans son plan de développement. S’empêcher de protéger le caribou est plus nocif que de tout faire pour le protéger », a-t-il aussi indiqué. 

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