Pas de miracle pour la pêche au capelan

Julie Gauthier pratique la pêche à la fascine à l'Anse-au-Sac, à Saint-Irénée. Photo archives
Les pêcheurs Robert Mailloux et Julie Gauthier étaient réalistes, mais espéraient quand même leur miracle de Pâques à l’issue du Comité permanent des pêches et des océans du mercredi 13 avril. La ministre Joyce Murray, convoquée par la députée bloquiste Caroline Desbiens, assistait à la première heure de ce comité qui ne s’est pas conclu de la manière espérée pour les pêcheurs. Ceux-ci auraient souhaité obtenir la permission de pêcher le capelan, dont la période de fraie est débutée, dès le 18 avril, date où leurs pêches à la fascine seront opérationnelles.
La ministre Joyce Murray a entendu le plaidoyer bien senti de la députée Desbiens en faveur d’une ouverture hâtive de la pêche, mais a rappelé que les cadres et procédures devaient être respectés. « Sa gestion (de la pêche au capelan) est assurée par un processus consultatif régional auquel participent le Québec et les régions du Golf. La prochaine évaluation des stocks est prévue le 20 avril 2022», a rappelé la ministre. Le comité consultatif sur cette ressource spécifique est prévu par la suite, soit le 25 avril. Le début de la pêche est prévu au 1er mai, mais la ministre n’a toutefois pas fermé la porte à une ouverture de la pêche peu après le comité consultatif.
« La demande des détenteurs sera discutée à la rencontre du comité consultatif du 25 avril dans le cadre de processus en cours », a-t-elle commenté. La ministre a toutefois indiqué que la possibilité de permettre la pêche au 1er avril à partir de 2023 serait évaluée, une demande qui avait été acheminée le 9 avril 2021.
Pendant ce temps, les pêcheurs Robert Mailloux et Julie Gauthier, voient la ressource, et les revenus, leur filer entre les doigts.
« Je ne peux pas dire que je perds automatiquement 10 jours de captures, mais ce sont 10 jours de captures potentielles! Le poisson n’est pas là tous les jours. Desfois il y en a, desfois pas. Ces 10 jours ajoutent des possibilités de jouer avec Dame Nature. Selon les marées, il y a des journées où je ne peux même pas rentrer dans la pêche », explique Mme Gauthier qui a visionné sur la chaîne parlementaire la rencontre de mercredi. Elle y a perçu non seulement la méconnaissance entourant la nature de la pêche qu’elle et M. Mailloux pratiquent, mais également certaines inéquités qui l’ont étonnée et perturbée.
« Au niveau technique, on a indiqué que dans le golfe et à Terre-Neuve, il n’y a pas de dates fixes pour le début de la pêche et que celle-ci dépend des conditions météo et environnementales de chaque année. On demande juste à avoir les mêmes conditions! Pourquoi on nous traite différemment alors que la quantité de poissons que nous capturons est marginale?»
Les deux pêcheurs ont reçu pour la première fois une invitation à participer au comité consultatif spécifique à la ressource « capelan », le 25 avril. Cette rencontre sera l’occasion de défendre leur pêche traditionnelle reconnue comme patrimoine immatériel.
Quoi qu’il en soit, les deux fascines seront installées et prêtes à pêcher dès cette fin de semaine. « On serait bon pour pêcher à partir du 18 avril, tous les deux, mais on va attendre le go, bien sûr», conclut Julie Gauthier.
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