Les enfants de Charlevoix-Est accusent un retard quant à leurs capacités à « survivre dans l’eau». C’est l’un des constats de Simon Fortin, sauveteur et professeur d’éducation physique de Charlevoix. Un projet-pilote s’attaque au problème.
La Société de sauvetage du Québec a accordé une aide financière de 6 000$ au Centre de services scolaire de Charlevoix pour administrer le programme Nager pour survivre. À l’aube d’une sortie de pandémie, les instructeurs vont de l’avant avec un groupe d’une centaine d’élèves des 3e et 4e années du primaire de l’école Marguerite d’Youville de La Malbaie.
Les efforts des instructeurs de natation sont concentrés dans l’est, puisqu’au Centre éducatif Saint-Aubin de Baie-Saint-Paul, les élèves passent par deux étapes de natation dès leur arrivée au secondaire. Simon Fortin, éducateur physique et sauveteur, est responsable du programme de Nager pour survivre.

«J’ai été professeur de natation pendant longtemps. Je trouve que malheureusement, il y en a trop de jeunes qui ne savent pas nager, ou qui ont vraiment peur de l’eau. C’est une tendance surtout du côté de l’est, où il n’y a pas de programme de natation établi comme à Baie-Saint-Paul. J’ai été quand même surpris. En plus, on est à La Malbaie, où il y a le complexe sportif. J’ai hâte de voir l’état de la situation à Clermont, Saint-Fidèle, Saint-Siméon… Est-ce que ça va diminuer en raison de l’éloignement de la piscine? Ce sont toutes de petites choses qui seront intéressantes à surveiller», déclare-t-il.
Trois étapes pour survivre
Le 25 février, les élèves d’une première cohorte du programme Nager pour survivre ont reçu leur diplôme.
Le test comprend trois étapes. Il faut que l’enfant fasse une culbute à l’eau avec une roulade avant. Ensuite, il doit être apte à faire une minute de nage sur place et à nager sur une distance de 50 mètres (deux longueurs de piscine).
«La Société de sauvetage a déterminé que si le jeune est capable de faire ces trois choses, il peut survivre», déclare Simon Fortin.
Le taux de succès n’est pas parfait, mais encourageant, indique l’instructeur de natation. Du travail reste à accomplir, soutient-il.
«C’est bien parti. Les parents donnent plus de bons commentaires que de mauvais. Beaucoup nous remercient, mais certains n’envoient pas leurs enfants puisqu’ils ont peur de l’eau. On a vraiment un éventail immense. On en a qui sont pratiquement prêts à nager le papillon, et d’autres qui ne mettent pas encore la tête dans l’eau».
«Le rêve, ce serait de débloquer une ressource qui serait capable d’accueillir des jeunes à la piscine et qui serait arrimée avec le Centre de services scolaire de Charlevoix. C’est déjà entamé. Il faut dire qu’entre le dire et le faire, il y a beaucoup de logistique. Pour les huit sorties, c’est quand même de l’organisation : l’autobus, les trois moniteurs, on part deux périodes donc il y a changement dans l’horaire. Pour tout arrimer ça, ce n’est pas simple, mais ça se fait», déclare l’enseignant d’éducation physique.

Et votre enfant ?
Qu’en est-il de votre enfant ? Pourrait-il survivre s’il venait à chuter à l’eau ? C’est l’une des questions que se pose l’enseignant en éducation physique et sauveteur Simon Fortin.
En collaboration avec le Centre de services scolaire de Charlevoix, il a fait parvenir à tous les parents des élèves de 2e et 3e années un sondage afin de dresser un portrait plus clair des habiletés de natation des jeunes de la région.
«On veut savoir quelle est la situation. Là, on envoie ce sondage pour connaître le besoin en matière de cours, ou au moins connaître le niveau, combien savent nager, combien ont peur de l’eau… On veut revivre le programme Nager pour survivre l’an prochain et l’étendre à d’autres villages pour s’assurer qu’on aille toucher tous les jeunes. On est sur le point de donner le programme pour les 5e et 6e années de Marguerite d’Youville», indique M. Fortin.
Selon les résultats du sondage, les données récoltées pourraient être utiles pour faire des demandes de subvention auprès de la Société de sauvetage.
Des changements auront aussi lieu pour les formations des sauveteurs. En fait, la Société de sauvetage prend en charge le dossier.
La formation ne comprendra plus seulement un bagage de sauveteur, mais aussi d’instructeur de natation. Raynald Hawkins, directeur général de l’organisme provincial, soutient que c’est une solution qui permettra de s’attaquer à la pénurie de sauveteurs à travers le Québec.
«On ne veut surtout pas se retrouver dans une situation problématique où nous allons laisser les gens aller se baigner dans des plages sans surveillance ou en venir à fermer des piscines, car il n’y a pas de surveillance par un sauveteur. Pour nous, c’est fondamental de repartir ces formations le plus rapidement possible» soutient M. Hawkins en complément.




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