Diplomation au secondaire : que s’est-il passé en 2020-2021?

Par Karine Dufour-Cauchon 8:00 AM - 27 février 2022
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L’École Secondaire du Plateau

De moins en moins d’élèves doublent lors de leur parcours au primaire. Les élèves avec des besoins particuliers graduent de plus en plus. L’écart entre les garçons et les filles se rétrécit et quatre jeunes sur cinq obtiennent leur diplôme en fin de parcours. Ce portrait des écoles de Charlevoix est «réjouissant», mais va-t-il le demeurer? Tour d’horizon de la situation 2020-2021.

Les gars rattrapent les filles


La disparité entre les garçons et les filles inquiétait le Centre de services scolaire de Charlevoix. Au début de sa planification stratégique actuelle en 2018, un écart se dessinait dans les taux de diplomation selon le sexe des élèves.
En 2018, 69,4 % des garçons diplômaient leur secondaire contre 87% chez les filles. Ces données ont changé «pour le mieux» dans le dernier portrait recensé. En juin 2020, 77% des garçons ont eu leur diplôme contre 85,8% chez les filles.
«On a une amélioration particulière chez les garçons, commente la directrice générale Martine Vallée lors de l’assemblée de présentation du 23 février. Ça, il faut en être vraiment fiers. Ona fait de beaux gains. Par contre, on remarque que les filles sont en recul. Ce n’est pas majeurcomme écart. Il faut dire que c’était un de nos grands enjeux. C’est une bonne nouvelle», commenteMme Vallée.
Pour l’ensemble des élèves, le taux de diplomation est de 81%. Un pour cent de plus et la cible du Centre de services scolaire de Charlevoix serait atteinte.

Moins d’échecs


Les enfants doublent de moins en moins une année au primaire. Pour le mesurer, les gestionnaires regardent le nombre d’élèves arrivant au secondaire à 13 ans au lieu de 12 ans. En 2020, on remarquait que près d’un élève sur 10 (9%) avait dû reprendre une année. En 2018, cette proportion était de 13,3 % au début.
Il faut dépister les élèves à risque dès le primaire, croit le centre de services. Pource faire, à la fin du premier cycle du primaire (soit la deuxième année), le ministère de l’Éducation évalue les aptitudes en français, avec l’écrit et la lecture.
Le constat partagé pour les années 2020-2021 est que les compétences d’écriture s’améliorent, mais ne rencontre pas les objectifs. En mathématiques, on atteint un sommet de difficultés depuis 2018 : ce sont environ 15% des enfants du premier cycle qui y sont considérés comme à risque.
«Nous ne sommes pas encore dans l’atteinte de nos cibles. (…) Les maternelles 4 ans devraient aider à cet effet», avance Mme Vallée.

Des élèves mieux intégrés

Les élèves handicapés ou en difficultés d’adaptation et d’apprentissage (HDAA) sont de plus en plus intégrés avec les élèves du régulier. Les chiffres sont éloquents quant à leur progression au sein des groupes «normaux».
En 2018, un élève HDAA sur deux faisait partie d’une classe régulière. En 2021, cette proportion passe à près de trois élèves sur quatre (74 %).
«Notre souhait c’était de les intégrer de plus en plus avec le reste de la clientèle. Oui, ça prend des mesures d’adaptation et de l’accompagnement, mais ils rejoignent leurs amis des groupes classes ordinaires. Il faut lever notre chapeau au personnel qui accompagne ces élèves-là. Au secondaire, on est davantage cohérent avec ce qui se faisait au primaire. Ils étaient déjà intégrés avec les classes ordinaires», ajoute la directrice générale.

Moins d’intimidation pendant la COVID

Chaque année, les établissements scolaires passent un sondage à leurs élèves à savoir s’ils se sentent en sécurité dans milieu d’apprentissage. En raison de la pandémie de COVID-19, ce sondage n’a pas eu lieu.
Un constat ressort tout de même selon Martine Valée, directrice générale, dans cette année scolaire de bouleversements. Selon les échos des corps enseignants, les bulles-classes et la structure serrée, des mesures sanitaires auront réduit l’intimidation.
«Les écoles nous ont rapporté moins d’incidents en lien avec la violence et l’intimidation , considérant que les élèves étaient accompagnés dans leur déplacement, leur dîner, c’était extrêmement structuré l’année dernière», précise-t-elle.

Défavorisés? Les chances [presque] les mêmes

Les écoles situées en zone défavorisée de la région doivent donner les mêmes chances de réussir à décrocher un diplôme d’études secondaires. C’est ce vers quoi se dirige de plus en plus le centre de services scolaire.
Les dernières données publiées par l’organisation démontrent que 2% de moins d’élèves des écoles défavorisées diplôment comparativement avec d’autres élèves d’une école situéedans une autre zone. L’École secondaire du Plateau est l’une des écoles qui performent en dépit de son statut défavorisé.
Martine Vallée confirme: «Chez nous, l’enjeu de la défavorisation prend de moins en moins d’impact sur la diplomation de nos élèves. Il faut dire que la situation ailleurs dans la province était plus critique que celle de Charlevoix».

60 minutes de sport par jour

Le centre de service voulait donner 60 minutes d’activités physiques à ses élèves quotidiennement, tel que le recommande Santé Canada.
Au primaire, on souhaiterait que ce soit 75% des enfants qui pratiquent une activité physique pendant une heure. La proportion réelle pour 2020-2021 est que 49,8% des écoliers y sont parvenus. Le contexte de pandémie a joué sur cette performance.
Au secondaire, on dépasse le seuil attendu. Ce sont 56 % des élèves qui pratiquent leur heure active au quotidien, tandis que l’objectif est de 50%
Le Centre de services scolaire a d’ailleurs l’intention de mettre la barre plus haute lors de leur nouveau plan d’action à établir pour 2022.

Et les finances?

On quitte la vie étudiante pour se diriger maintenant vers les finances. Tel qu’annoncé lors de ces états financiers de l’automne, le Centre de services scolaire ressort de l’année scolaire 2020-2021 avec un surplus, une première depuis longtemps. Cela veut dire que le déficit structurel de 1,3 M$ s’améliore.
«On tend vers l’équilibre budgétaire, indique Stéphanie Marcotte, directrice des ressources matérielles du CSSC. Dans notre cas, ça veut dire que nous entrons dans le déficit autorisé par le ministère de l’Éducation.»

États financiers
Dépenses : 58 490 319 $
Revenus : 58 825 365
Surplus de l’exercice financier au 30 juin 2021 : 335 037$

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