De la détresse au bout du fil chez Mouvement Action Chômage Charlevoix

Par Karine Dufour-Cauchon 11:00 AM - 8 février 2022
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Julie Brassard directrice générale du mouvement Action-Chômage Charlevoix. Photo archive

Des prestataires de chômage n’ont pas eu de prestations d’assurance emploi depuis décembre, novembre, même parfois octobre 2021. La détresse se fait sentir au bout du fil chez Mouvement Action Chômage (MAC) de Charlevoix.

De l’autre bout de la ligne, Julie Brassard, directrice de l’organisme d’accompagnement de prestataires, est «découragée». Elle partage l’irritation que vivent les personnes ayant fait une demande de chômage à l’automne. Celles-ci étaient suite à un départ non volontaire de leur travail, soit en raison de la pandémie ou en raison d’un travail saisonnier.

L’appareil fédéral de Service Canada est débordé de cas de fraude et de vol d’identité. Les dossiers connaissent d’importants retards, puisque les fonctionnaires sont «pris dans une structure inflexible, qui manque de communication», déplore-t-elle. 

Les deux intervenantes sont débordées : un peu comme le système de santé, elles «font du délestage» pour mettre certains dossiers de l’avant.

«Après les fêtes, on a eu 482 appels de gens qui pour la plupart ont fait des demandes d’assurance-emploi depuis novembre et qui n’ont pas encore été payés. C’est fou. Il y a des gens qui pleurent, qui sont pratiquement en dépression. On s’inquiète pour les enfants dans certains cas. On le sait, quand les parents stressent trop, les enfants ne sont pas bien. Avec la pandémie, c’est la goutte qui fait déborder le vase», commente d’abord la directrice.

Des pressions auprès de Service Canada, en partenariat avec le Conseil National des Chômeurs (CNC) et le bureau de la députée Caroline Desbiens, auraient porté fruit. De nouvelles ressources devraient arriver chez Service Canada pour aider aux dossiers bloqués, ou en enquête en raison d’une fraude.

« On espère que ce sera le cas», indique Mme Brassard. Elle qui est au MAC Charlevoix depuis 2016 qualifie la situation de «jamais vu».

Pour ceux qui sont en attente de prestations, elle demande de s’armer de patience. Elle ajoute que certains ont pris des emplois temps partiel pour combler le manque de revenus.

«Appelez-nous pour valider. Si vous êtes en attente et que ça fait longtemps que vous n’avez rien eu, nous allons faire un appel pour savoir dans quelle mesure on pourra le faire avancer plus rapidement. S’il y a eu une fraude, c’est sûr que nous sommes impuissants. L’enquête doit avoir lieu pour être sûre que l’argent aille à la bonne personne», déclare-t-elle finalement.

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