À table avec nos préfets : Bilan d’une année bien remplie

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 28 Décembre 2021
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Pierre Tremblay, maire des Éboulements, n’est pas inquiet de l’audit qui sera fait auprès de sa municipalité.

La fusion entre les MRC de Charlevoix et de Charlevoix-Est n’est pas pour demain matin. Toutefois, les deux préfets s’entendent pour que la collaboration entre les deux entités régionales continue sur sa lancée. Retour sur 2021 avec nos élus et fenêtre sur les grands enjeux qui retiendront l’attention en 2022.

«L’ouest» tend la main

Une future fusion entre la MRC de Charlevoix et celle de Charlevoix-Est n’est pas impossible, mais n’est pas la seule avenue de collaboration, déclare le maire des Éboulements et préfet Pierre Tremblay. L’esprit de collaboration est déjà fort entre sa municipalité et son bon voisin Saint-Irénée, citant les camps estivaux et un comité touristique commun.
À l’échelle régionale, il entend tendre la main.

«Moi, j’ai l’intention de créer des rencontres. Il y a déjà eu des intentions, mais ça ne s’est jamais réalisé. Je veux recréer de la synergie entre nos deux MRC. Je crois aussi qu’il faut créer une synergie avec la Côte-de-Beaupré aussi, et travailler dans le forum des élus dans la Capitale», envisage-t-il.

Et la fusion? «Ce n’est pas négatif, la fusion. Mais avant d’en arriver là, il faut travailler en synergie sur nos projets communs. C’est ce qu’il faut au départ pour créer un climat de confiance. Il faut recommencer cette synergie-là, qui est tombée peut-être à plat depuis quelques années. Moi, j’ai l’intention de la relancer» soutient M. Tremblay.

Un nouveau poste

Pierre Tremblay n’est pas préfet depuis bien longtemps, mais il estime que les nouveaux élus en poste depuis novembre 2021 s’acclimatent bien à la table de la MRC de Charlevoix.

«Trois nouveaux maires à la MRC, c’est un point tournant. On vit un changement avec le nouveau conseil et on doit s’apprivoiser. Notre thème «innover, c’est collaborer» est notre ligne directrice des 10 prochaines années. On va discuter de notre planification stratégique et la réviser avec tous les conseils municipaux pour qu’ils en prennent connaissance et que l’on développe de nouvelles stratégies», dit-il.

Il soutient que l’ambiance est déjà signe d’ouverture et de «débats sains et valables». «On devrait faire une bonne équipe pour les quatre prochaines années», complète le préfet.

Les quais dans la mire

Le transport collectif et le logement abordable seront sur la table en 2022. Un autre gros dossier retiendra particulièrement l’attention et l’énergie du préfet, également maire des Éboulements.

«Quand j’ai entendu le premier ministre François Legault dire qu’il pourrait y avoir des compensations s’il y a un éventuel déménagement du quai de Saint-Joseph-de-la-Rive à Baie-Saint-Paul, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd», déclare-t-il.

«Est-ce qu’on prendra position avant de recevoir cette étude? Nous allons analyser cela à la MRC et entre les municipalités visées par ce projet. On sait que c’est un dossier qui prendra du temps et on veut y aller progressivement. Les citoyens aussi veulent être entendus sur la question et il y a beaucoup d’études à faire là-dedans», termine l’élu.

Rappelons qu’une étude d’opportunités est en cours pour la réfection des deux quais de la traverse Isle-aux-Coudres/Saint-Joseph-de-la-Rive. Les résultats devraient être connus à l’été 2022.

Odile Comeau, mairesse de Saint-Irénée, entame un autre mandat comme préfète de la MRC de Charlevoix-Est.

De l’aide pour passer à travers

Comme toute épreuve difficile, la pandémie aura eu de bons côtés. Mis à part la tragédie de santé publique, les préfets s’entendent pour dire que 2021 aura redonné du dynamisme à la communauté d’affaires régionale.

La préfète Comeau rapporte que 2,6 millions $ ont été octroyés en début janvier par Québec à 85 entreprises du territoire est, avec 135 prêts effectués. «Ces entreprises-là, ça leur a permis de passer l’année et de se maintenir en santé. On termine l’année avec des entreprises dont la situation financière s’est maintenue et ne s’est pas détériorée», déclare-t-elle.

Du côté ouest, le Service de développement économique (SDLE) de la MRC de Charlevoix a dépensé près d’un million $ en aide aux entreprises du territoire, et engendré près de 4 millions $ en investissements. «On s’en tire assez bien économiquement dans la MRC de Charlevoix», estime l’homologue de Mme Comeau, Pierre Tremblay.

« Ça a éveillé un esprit de corps local et très prometteur. L’aide aux entreprises a été une partie importante des réalisations de 2021. Les paliers de gouvernements fédéraux et provinciaux ont multiplié les programmes pour aider les entreprises à survivre où stimuler une relance. Ça a créé un bon boom. Ça a permis aux entreprises de passer à travers, sans compter nos fonds locaux qui servent aussi de leviers », soutient Pierre Tremblay.

«Ça a été une année encore particulière en raison de la pandémie. Comme en 2020, l’équipe de la MRC a été en mesure de faire son travail, d’entreprendre de nouveaux chantiers tout en s’accommodant les exigences sanitaires. Nous avons une solide équipe d’agents de développement en lien avec le programme Accès entreprise Québec», ajoute Mme Comeau.

Mentalités changeantes

Odile Comeau s’entend avec son homologue de l’ouest pour dire qu’il faut entretenir la collaboration existante entre les deux MRC. Toutefois, une fusion formelle n’est pas envisagée pour l’année à venir.

«Je pense qu’il y a des usages en place, un historique qu’il faut comprendre. Par contre, je crois qu’il faut regarder à l’avant, là où c’est possible de maximiser nos interventions, réduire des coûts, en faire davantage pour la population, je pense que nous avons tout intérêt à le faire. Nos responsables de dossiers respectifs, nos administrations et nos professionnels travaillent déjà étroitement dans plusieurs dossiers. Ça fait la démonstration que c’est possible quand nous avons des objectifs communs», déclare-t-elle.

Elle ajoute que depuis quelques semaines, l’idée de collaborer entre les deux secteurs charlevoisiens refait surface lors de réunions publiques ou de séances de travail.

«Il y a des gens, des citoyens et des intervenants qui affichent leur opinion publiquement sur ce sujet-là. On sent un changement de génération», soutient Mme Comeau.
Avant d’entamer des discussions plus avancées, elle entend laisser le temps aux nouveaux élus de se familiariser.

La paperasse, c’est gagnant!

Si elle avait une leçon à retenir de cette année mouvementée, c’est que la paperasse, c’est gagnant.

«Je suis en politique municipale depuis un certain temps maintenant. Ce que je voulais instaurer, autant à Saint-Irénée qu’à la MRC, c’est que je crois en la planification. Je sais que c’est important de brasser un peu de papier avant de se lancer dans des projets. C’est la meilleure façon pour être efficace et connaître les vrais coûts de nos interventions. Brasser du papier, ça coûte pas mal moins cher que de faire des essais-erreurs et de recommencer. Pour moi, c’est un accomplissement, autant avec notre planification stratégique qu’avec notre plan de vitalisation», confie l’élue en politique municipale pour un deuxième mandat.

L’aéroport et cie

L’étude de marché pour l’aéroport en poche, la MRC continuera sur sa lancée en 2022. «On a obtenu du financement pour des investissements avec un calendrier assez rapide. On sait que cet investissement-là a créé de l’intérêt de la part d’opérateurs. On va continuer à travailler sur le développement de lignes aériennes», indique la préfète.

La table doit être mise pour que tous commencent à composter avec la «troisième voie», soit le bac brun. Il fera son arrivée dans les foyers de l’est d’ici l’automne 2022, et la collecte doit être opérationnelle pour janvier 2023.

Autre gros dossier qui doit se conclure l’an prochain : le branchement de tous les foyers à l’Internet haute vitesse. «On travaille avec tous les acteurs pour s’assurer que tous les orphelins du 50 mégabits/secondes soient bien desservis par le projet en cours», termine-t-elle.

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