Quand vendre son troupeau est la seule solution possible

Par Emelie Bernier 2:00 PM - 26 août 2021
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La pénurie de main d’œuvre n’est qu’un des aléas qui pousse Jimmy Tremblay de Baie-Saint-Paul à vendre son troupeau de brebis. À contrecoeur, il a mis en vente ses bêtes via un avis sur Facebook et espère maintenant trouver preneur.

«Mon entreprise a plusieurs branches. Je fais du transport, j’élève des moutons et des vaches de boucherie. J’ai perdu mes deux employés. Ils faisaient 100 heures par semaine à deux et ils sont partis tous les deux. Ma blonde et moi, on a fait ce qu’on pouvait, mais on n’en peut plus, il faut couper quelque part », explique M. Tremblay.

Qui plus est, une étable de la ferme a été détruite par le feu le 9 juillet 2019, emportant 200 têtes de bétail. Et la reconstruction n’est pas pour demain. «En attendant, j’avais un projet de rénovation dans la porcherie, qui est vide depuis 4 ou 5 ans et où j’aurais pu rapatrier les moutons, mais le contracteur n’a pas le temps et moi non plus. Et on ne parle même pas du coût des matériaux… »

La belle-fille de M. Tremblay, fille de sa conjointe Valérie, a posté l’annonce de la vente du troupeau sur Facebook le 25 août. Le téléphone a sonné de nombreuses fois depuis, mais aucune transaction n’avait été conclue au moment d’écrire ces lignes. Courtoisie.

Depuis l’incendie de l’étable, les brebis sont dans un bâtiment loué de l’ancienne ferme Caprivoix, à Saint-Hilarion. «C’est plusieurs kilomètres par jour, de l’essence, du temps… On n’a même pas le temps d’y aller deux fois par jour, mais elles sont très bien, le bâtiment est neuf », indique-t-il.

La sécheresse est un autre élément qui a convaincu le producteur agricole d’aller de l’avant avec la vente. «On achète 100 000$ de foin par an depuis 6 ans!»

 C’est à regret qu’il se départira du troupeau ovin qu’il exploite depuis environ 7 ans.  « La ferme que je loue est à vendre. Les assurances depuis le feu, c’est toujours compliqué. Les matériaux, la COVID, le prix du foin… tout était réuni pour ne pas que ça fasse.  J’aime mieux les laisser aller et quand je serai prêt, je me repartirai avec un nouveau troupeau. Là, il faut que je délaisse quelque chose parce qu’on n’arrive pas », précise-t-il.

Sa clientèle, composée majoritairement de Musulmans de la grande région métropolitaine, devra acheter ailleurs ses agneaux vivants.  Il songe même à diminuer son troupeau bovin. « Toutes les prairies sont brûlées, il va avoir des coûts liés à ça. Je n’ai plus les reins assez solides, mais faut faire des choix pour survivre. »

Les personnes intéressées à faire l’acquisition de la centaine de brebis et de la trentaine d’agneaux du troupeau de Jimmy Tremblay peuvent le contacter au 418-240-0021.

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