Tourisme : quand la main-d’oeuvre retourne à l’école

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 23 août 2021
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Les étudiants sont une ressource humaine essentielle pour les entreprises oeuvrant dans le tourisme.

Septembre pointe à l’horizon, ce qui rime avec un retour sur les bancs d’école pour les employés en tourisme. Après une saison estivale avec un achalandage touristique record et un creux dans la disponibilité de la main-d’œuvre, des entreprises prévoient réduire leurs opérations.

Avant les mauvaises nouvelles viennent les bonnes: Charlevoix a été l’une des destinations les plus prisées des Québécois cet été. Une saison phénoménale en termes d’achalandage touristique est sur le point de se terminer, à la grande satisfaction du directeur général de Tourisme Charlevoix, Mitchell Dion.

Concernant les mesures de santé publique, il estime que le calendrier de déconfinement du gouvernement a aidé les entreprises en tourisme. Elles savaient à quoi s’attendre et «étaient rodées».

La saison estivale a aussi été marquée par un début hâtif et plus prononcé. Au lieu d’arriver seulement aux vacances de la construction, les touristes étaient déjà bien présents au début juillet.

Alors que tout était là pour passer un été record, la pénurie de main-d’œuvre est venue noircir le tableau. Des étudiants qui étaient venus prêter main-forte aux restaurateurs, aux hôteliers et aux entreprises récréatives retourneront en classe en septembre.

Avec le contexte de main-d’œuvre négatif, la rentrée scolaire donnera-t-elle davantage de maux de tête aux gestionnaires en tourisme?

M. Dion entend des inquiétudes à ce niveau. Comme ils le font depuis le début de cette crise de rareté de ressources humaines, les employeurs s’adapteront, croit-il.

«C’est sûr qu’en septembre et en octobre, nous n’avons pas les mêmes volumes de touristes qu’en juillet ou en août. Par contre, ça reste une période qui est très achalandée, entre autres avec les visiteurs hors Québec. Cette année, sans dire qu’il n’y en aura pas, il y en aura moins. Ceci dit, ça reste très préoccupant pour la main-d’œuvre. Ce que j’entends des entreprises, c’est qu’ils devront encore s’adapter en termes d’heures d’ouverture, de jours d’ouverture», partage M. Dion.

Travailler en tourisme, choix par défaut?

«On sent que les gens croient que d’avoir un emploi en tourisme, c’est de ne pas avoir d’autres choix», déplore le représentant de l’association touristique régionale, Mitchell Dion. Son organisation ne baisse pas les bras pour autant et tente de changer cette mentalité par le biais d’une campagne de communications.

La campagne «Mon emploi en tourisme» lancée en début de saison visait à valoriser les emplois dans le domaine». Comme le soutient M. Dion, travailler en tourisme est un «art» avant tout. «Il faut savoir recevoir les gens, bien les accueillir. Ça demande une panoplie de compétences pour travailler en tourisme».

La culture de la population n’est toutefois pas le seul frein au recrutement. Il ne cache pas que la Prestation Canadienne d’urgence (PCU), aujourd’hui Prestation Canadienne de la Relance économique (PCRE), nuit au marché du travail.

Pour s’en sortir, il faudra plus qu’une campagne de communications. Le directeur cite en exemple la récente initiative de l’association des gens d’affaires de Baie-Saint-Paul: offrir de l’hébergement et plein d’à-côtés pourrait bien être la réponse à ce «mal de la décennie»: la pénurie de main-d’œuvre.

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