Pour observer les oiseaux, il faut de la passion et un guide

Par Michel Paul Côté 11:00 AM - 22 août 2021
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Voici des exemples des applications utilisées.

Sport, sport extrême, métier, science, loisir, distraction, l’observation des oiseaux peut prendre différentes formes. C’est l’activité la plus pratiquée dans les pays développés, deux fois plus que le jardinage. La raison en est assez simple: les oiseaux sont partout autour de nous, en tout temps de l’année. Ils sont bruyants, grouillants de vie, colorés. Et ils font souvent bon voisinage, acceptant volontiers de fréquenter nos mangeoires, des plus sophistiquées aux plus simples.

Même si le nombre de plusieurs espèces d’oiseaux en Amérique du Nord a diminué de plus de 80 %, la variété demeure élevée. Au Québec, on observe près de 400 espèces, en Amérique du Nord, en excluant le Mexique, près de 750 espèces.

Dans Charlevoix, 280 espèces nous visitent. Notre fleuve attire une grande variété d’oiseaux marins et de rivage, nos pâturages les oiseaux des champs. Les hautes montagnes sont survolées par plusieurs espèces de rapaces et nos forêts sont habitées par hiboux, chouettes, bruants, etc etc etc…


Mais comment les identifier ? La tâche semble impossible pour le débutant. C’est ici que les guides d’identification sont très utiles, voire indispensables. Lequel choisir ? Format papier, format électronique ? Québec seulement, Canada, Est de l’Amérique du Nord, Amérique du Nord au complet ?


Les amateurs vous répondront que tous ces choix sont bons. Depuis 60 ans, j’ai accumulé près d’une centaine de guides, et il m’est impossible de résister à l’achat d’un nouveau guide, d’une nouvelle édition. Et pas question de me départir de ces amis qui m’ont accompagné lors de tant de sorties.


Le guide papier est le premier choix. Ils sont nombreux. Le guide Peterson des oiseaux du Québec et de l’Est de l’Amérique du Nord, un classique, demeure probablement l’outil idéal pour le débutant. Les images mettent en évidence les caractéristiques de chaque espèce, le tout accentué par un système de flèche qui pointent les marques distinctives. Bien rédigé, en français, avec des cartes de répartition qui sont utiles et permettent d’éliminer d’un seul regard des espèces improbables dans le secteur où vous vous trouvez. Les illustrations sont le fruit du talent du défunt Roger Toty Peterson, artiste peintre de renommée mondiale, le père de cette activité qui est maintenant la plus pratiquée sur la planète.


L’observateur un peu plus avancé voudra ajouter le guide Sibley, qui met plus d’emphase sur les oiseaux d’automne, plus difficiles à identifier, et qui illustre beaucoup les femelles, plus ternes que les mâles. David Sibley, l’auteur / artiste peintre, possède lui aussi un talent unique pour illustrer ses guides.


Beaucoup d’autres guides sont disponibles. Ils sont généralement tous bons, revus par des comités d’experts. La plupart utilisent des photos au lieu d’illustrations. Les amateurs qui passent beaucoup de temps sur le terrain voudront éventuellement se procurer des guides plus spécialisés. Guide sur les parulines, sur les oiseaux de mer, sur les rapaces, sur les hiboux,…. la liste est longue. Tous ces bouquins, souvent plus volumineux, sont généralement consultés dans le confort de la maison, et finissent par occuper beaucoup d’espace dans la bibliothèque de l’amateur…


Mais que faire lorsque l’on fait une randonnée d’observation ? Mes vieux guides Peterson ont affronté pluie, vents, neige, café renversé, et affichent fièrement ces blessures de guerre.


Depuis quelques années, le guide numérique remplace le guide papier lors des sorties. Tous les guides papiers sont maintenant disponibles sous forme d’applications qui s’installent sur les téléphones intelligents. Ce que la technologie permet maintenant est impressionnant.


Pour chaque espèce: photos, illustrations, descriptions, carte de dispersion géographique par région, plusieurs enregistrements sonores, et outil de comparaison pour les espèces semblables. On peut même pointer son téléphone vers l’oiseau qui chante mais qu’on ne voit pas, et l’application vous dira (généralement….) de quel oiseau il s’agit.


Plusieurs applications sont excellentes: IBirdPro, Sibley’s, Peterson, Audubon… Depuis quelques années, l’université Cornell a développé une application totalement gratuite qui est très complète. Il s’agit de Merlin Bird ID. Fortement recommandée, elle est disponible pour toutes les plateformes. Et on peut changer la langue afin d’avoir les noms d’oiseaux en français.


Pour accompagner Merlin, une autre application gratuite est BirdsEye bird finding guide. On peut trouver les oiseaux qui se situent aux alentours, ceux qui furent aperçus par d’autres observateurs. Ainsi, en choisissant un site sur la carte, BirdsEye vous dressera une liste des oiseaux qui s’y trouvent depuis les derniers 30 jours.


Les deux applications, Merlin et BirdsEye, sont parfaitement complémentaires et accompagnent l’observateur partout en Amérique du Nord.


Nouvelles Ornithologiques de Charlevoix: une très belle colonie d’hirondelles de rivage prospérait depuis fort longtemps sur les berges de la rivière du Gouffre, près du Migneron, à Baie-Saint-Paul. Tristement, la colonie n’existe plus, suite à des glissements de terrain qui ont détruit les cavités ce printemps. Les hirondelles de rivage creusent des cavités dans des berges sablonneuses ayant 60 degrés d’inclinaison. C’est une façon efficace de se mettre à l’abri des prédateurs. La berge a tout juste 45 degrés d’inclinaison maintenant. Les hirondelles se sont déplacées. Si des amateurs ont observé de nouvelles colonies, s’il vous plaît m’en informer à l’adresse: oiseauxcharlevoix@gmail.com Plus de 98% des hirondelles de rivage ont disparu depuis 40 ans, principalement à cause d’un manque de site de nidification…