«Tout-inclus» pour venir travailler à Baie-Saint-Paul: l’histoire de Louis-Simon

Par Karine Dufour-Cauchon 6:00 AM - 5 août 2021
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Louis-Simon Leroux, 33 ans de Montréal, a été séduit par l’opération de recrutement des gens d’Affaires de Baie-Saint-Paul.


Alors que Louis-Simon Leroux «scrollait» sur Instagram, une publication affichant «Destination Baie-Saint-Paul» a attiré son attention. En cliquant sur celle-ci, il ignorait qu’il deviendrait une recrue de la Maison Otis dès la semaine suivante.

Il a suffi d’une publication sur les réseaux sociaux pour changer les plans estivaux de ce Montréalais de 33 ans. Il y a un mois, il était assis chez lui, dans son appartement de Villeray. Lui qui cherchait à se déraciner a été servi, alors que l’Association des gens d’affaires de Baie-Saint-Paul avait tout préparé pour des cas comme lui.

De l’autre côté de l’écran, on l’invitait à venir travailler à Baie-Saint-Paul en lui offrant bien plus qu’un salaire. Tout était inclus pour combler l’adulte en quête d’aventure : un logis, des passes pour le Festif!, des escapades au Train de Charlevoix, des descentes en kayak de rivière et une panoplie d’autres avantages. Attiré par l’offre alléchante, Louis-Simon n’a pas hésité à envoyer son C.V.!

Quelques heures plus tard, il recevait un appel pour évaluer son intérêt. Le lendemain matin, son entrevue était déjà complétée avec son nouvel employeur, la Maison Otis. En l’espace d’une semaine, il sous-louait son appartement et déménageait vers une région où il n’avait jamais mis les pieds.

Si vous allez au restaurant la Tavola de la Maison Otis, vous y croiserez sûrement Louis-Simon Leroux, un Montréalais recruté de façon originale par l’Association des gens d’affaires de Baie-Saint-Paul.

C’est grâce à un programme «jamais vu» de recrutement de l’Association des gens d’affaires de Baie-Saint-Paul que la Maison Otis s’est trouvé un nouveau serveur. Devant la criante pénurie de main-d’œuvre dans le milieu de la restauration, il fallait sortir des sentiers battus, estime Kristina Rourke, chargée de projets pour l’association. Et que reste-t-il une fois que le salaire ne convainc plus? Les «à-côtés» que Charlevoix a offrir, explique-t-elle.

«On s’est vraiment lancés dans le vide. On réalise et on apprend avec ce projet-pilote. En tout, huit participants se sont joints au programme. Ils sont logés à Maison-Mère et sont comme une petite famille. L’année prochaine, on veut commencer le recrutement tôt dans la saison. Considérant que nous avons commencé dans la deuxième semaine de juin, la réponse est bonne», soutient Mme Rourke.

En plus de la Maison Otis, le Café des Artistes, le Mouton Noir et le Mousse Café participent au programme de jumelage. Une vingtaine de postes étaient à pourvoir.

Des regroupements de la Gaspésie sont entrés en contact avec le groupe de commerçants de Charlevoix pour entamer des discussions. Ils trouvent le projet intéressant et comptent s’en inspirer. Mme Kourke espère que l’initiative s’étende dans tout Charlevoix à long terme. Le programme a bénéficié de fonds de la Société d’aide au développement de la collectivité (SADC), de la MRC de Charlevoix et d’Emploi Québec.

Partir à l’aventure

Le marché de la main-d’œuvre n’est plus ce qu’il était. Aujourd’hui, les travailleurs ne cherchent pas seulement un salaire mais des conditions, des avantages et de la diversité.

La chargée de projet spécialisée en recrutement Kristina Kourke estime qu’il y a de nombreux travailleurs comme Louis-Simon Leroux. Ce dernier explique que c’est la destination qui l’a convaincu.

«Je suis quelqu’un qui n’a pas vraiment visité le Québec dans ma vie. Mes amis racontaient qu’ils visitaientles régions avec leurs parents, ou qu’ils sont partis en road trip, et moi j’avais fait plutôt les États-Unis, l’Amérique centrale et l’Europe. Je n’ai pas vu encore Tadoussac, Baie-Saint-Paul, la Gaspésie… J’étais rendu à un moment où je voulais un nouveau défi, rencontrer du nouveau monde», témoigne le participant.

Lui qui s’était reconverti dans la rénovation a décidé de retourner à ses vieilles amours pour la restauration et le service à la clientèle. Au moment de publier ces lignes, Louis-Simon en était à sa troisième semaine de travail à la Maison Otis de la rue Saint-Jean-Baptiste à Baie-Saint-Paul.

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