Un homme sauve une mère et sa fille de la noyade à L’Isle-aux-Coudres

Par Karine Dufour-Cauchon 11:01 AM - 27 juillet 2021
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Une mère et sa fille de passage à L’Isle-aux-Coudres auraient bien pu ne jamais revenir de leur promenade sur les battures.

Un résident de l’endroit a saisi son kayak (et son courage) pour leur porter secours alors que le temps était compté. André Moisan, résident et sauveteur d’un jour, et sa femme Hélène Lemay racontent.

Sur la fin d’après-midi le lundi 26 juillet, Mme Lemay travaillait dans sa véranda faisant face au fleuve. Elle a entendu des cris. Elle suspectait alors des enfants jouant à l’extérieur. Lorsqu’elle a discerné finalement les mots «à l’aide», elle a compris qu’il s’agissait-là de personnes en détresse.

La particularité de la grève la rend difficile d’accès pour les grosses embarcations. Courtoisie

Elle apercevait deux silhouettes sur un petit banc de sable entouré d’eau. «J’ai appelé le 911 à 15h31. Je suis ensuite allée réveiller mon conjoint qui faisait une sieste. On est allé chercher des couvertes. Par chance, on avait laissé le kayak sur la plage et on ne l’avait pas rangé derrière la maison», expose d’abord Mme Lemay.

«Calme-toi, fais ce qui a à faire»

M. Moisan a traîné son kayak double sur les roches sur une bonne distance. Il a bravé les vagues et les vents pour aller rejoindre les deux personnes en difficulté. Elles étaient à un kilomètre et demi de la plage.

« Sur le coup, j’ai dû me dire «calme-toi, et fais ce qui a à faire». Il a fallu que je coure dans la bouette un bon bout avant de rejoindre l’eau. La marée était montante, l’eau rentrait dans le kayak. On a eu la chance que le kayak était-là. Maintenant, je laisse mon kayak là en permanence pour les pompiers. On n’est pas toujours à l’île, on a été chanceux cette journée-là. Sinon, elles seraient mortes dans le silence», indique-t-il.

Une fois à bord, la mère et la fille se sont tenues tout le long. Elles étaient sous le choc. Elles ont regagné la rive à 16h00 grâce à M. Moisan.

André Moisan raconte qu’une poussée d’adrénaline lui a permis de mener à bien sa mission sauvetage. Courtoisie

Les deux rescapées avaient de l’eau jusqu’aux genoux au moment d’être secourues, mais pas d’engelure. À part le traumatisme, elles n’ont pas subi de blessures. «Elles ont peut-être mal dormi la nuit passée, mais elles sont en vie», ajoute Mme Lemay.

«Le problème ici, c’est que le fleuve se referme, mais pas également. On se retrouve rapidement coincé dans «un beigne». Même si on voit encore beaucoup de grève devant nous, on se retrouve coincés. Il n’y a aucune issue. C’est ce qui s’est produit dans ce cas-ci», précise la résidente.

Impuissante, la garde côtière

La garde côtière a indiqué ne pas pouvoir se rendre sur ce côté de l’île. «Il n’y a pas assez d’eau pour un bateau, car il peut rester pris dans les roches. Le kayak était vraiment la seule solution. Quand les pompiers sont arrivés avec leur propre embarcation, ils ne pouvaient même pas la mettre à l’eau, car il faut traverser des roches. C’est assez d’eau pour se noyer par contre», ajoute Hélène Lemay, qui a passé plusieurs minutes au téléphone avec les services d’urgence.  

Même si le dénouement de cet événement s’avère heureux, l’été n’est pas terminé, rappelle le couple. Juste pour la troisième semaine de juillet, ils ont averti trois groupes de marcheurs pour leur dire de revenir vers la rive.

Tout est bien qui finit bien, mais l’histoire du 26 juillet doit servir de leçon, espèrent le couple. Courtoisie

«Les gens ne font pas attention, pourtant c’est écrit, il y a des pancartes. On peut aller marcher, mais on doit se préparer. De grâce, le fleuve est beau, mais est extrêmement dangereux. Les eaux sont froides, ça ne pardonne pas. Si vous voulez vous amuser, il faut se préparer», indique finalement le couple à l’unisson.

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