Accident mortel à Baie-des-Rochers: Il faut parler de sécurité nautique
Sébastien Savard. Courtoisie.
Le décès, mardi, d’un jeune amateur de planche à pagaie dans le secteur de Baie-des-Rochers ravive la nécessité de parler de sécurité nautique, estime le directeur général et fondateur de l’entreprise Katabatik, Sébastien Savard. Sans vouloir présumer des causes du décès, puisque l’enquête qui les déterminera n’est pas encore terminée, M. Savard rappelle quelques principes de base lorsque vient le temps de s’aventurer sur un plan d’eau.
«Ce qui est arrivé à Baie-des-Rochers est un tragique accident et j’ai une grande empathie pour la famille, les proches. Je ne veux pas commenter ce cas-là en particulier », précise-t-il d’emblée.
Toutefois, il admet qu’il ne tombe pas des nues. «Ça fait un an que je dis que ça va arriver. La popularité de la planche à pagaie, le paddle board, a explosé, c’est un sport intéressant, mais où tu es en position de fragilité, totalement exposé. Il faut choisir des bonnes conditions et acquérir les connaissances de base avant de se lancer », dit-il.
Le gestionnaire d’entreprise écotouristique n’hésite pas à parler d’un «problème général de sécurité nautique », accentué par la pandémie.
«Depuis la pandémie, il y a eu beaucoup d’achats d’embarcations de tout types : SUP (stand up paddle ou planches à pagaie), kayaks… La plupart des pôles d’acheteurs et de vendeurs sont dans des secteurs de lacs et de rivières, d’eau douce à 18 degrés, pas très exposés au vent. La game sur le Saint-Laurent à la hauteur de l’estuaire et plus bas, c’est vraiment autre chose!»
Eau à quatre degrés, courant de marée et vent peuvent prendre les sportifs mal informés par surprise.
« Sur une planche à pagaie, tu es comme une petite feuille dans le vent! Si tu ne considères pas ce contexte-là, c’est comme se lancer en plongée avec un équipement désuet. Tu t’exposes à un danger! »
Katabatik offre depuis cette année la location de planches à pagaie, mais seulement lorsque les conditions sont sans danger pour les usagers et avec une préparation adéquate.
«Statistiquement, on annule de 30 à 40% des sorties en paddle board, comparativement à 10 à 20% pour le kayak et peut-être une fois dans l’été sur la rivière du Gouffre. Il y a des journées où on doit s’abstenir et faire autre chose que du SUP parce que les conditions ne permettent pas une pratique sécuritaire », indique-t-il.
Le principal péril dans les eaux du fleuve demeure l’hypothermie. « Même si tu portes un veste de flottaison, si tu es à 400 mètres du large, après 20 minutes, c’est terminé si tu n’as pas tous les filets de sécurité comme le vêtement isothermique, la sangle qui te retient à ta planche, un VHF ou un cellulaire pour appeler… Si sur 5 à 6 éléments qui peuvent prolonger ta vie, tu en négliges, 2, 3 ou 4, tu augmentes les risques. Et pourquoi les gens sortent encore seuls? Là, tu t’enlèves une grosse chance de t’en sortir! »
Selon les statistiques, dans 50% des noyades de l’année 2020, les victimes étaient seules au moment du drame. L’année 2020 a été marquée par une hausse de 56 % des décès reliés à la navigation de plaisance par rapport à 2019, selon Nautisme Québec.
Sébastien Savard invite les usagers à consulter les sites de la Fédération québécoise de canot et kayak et Pagaie Canada et à faire affaire avec des membres accrédités d’Aventure écotourisme Québec pour apprendre les bases de la pratique sécuritaire de tout sport nautique.
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