Des arguments en faveur du déménagement du quai de Saint-Joseph-de-la-Rive vers l’ouest

Par Emelie Bernier 4:00 PM - 6 juillet 2021
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Dans la foulée de l’étude d’opportunité sur la réfection des quais de la traverse Saint-Joseph-de-la-Rive/L’Isle-aux-Coudres commandée par le gouvernement du Québec, des arguments en faveur du projet de déménagement du quai continental vers l’ouest refont surface.

Yann Normand est paramédic au sein de la CTAQ. Citoyen engagé de L’Isle-aux-Coudres, il n’a pas hésité à témoigner lorsqu’un journaliste du Soleil l’a contacté la semaine dernière.

«Ce projet de déménagement du quai est une initiative citoyenne dont on parle depuis 2016, 2017 et qui a été présentée aux élus. Je prêche pour ma paroisse. Comme ambulancier, je pense que c’est la seule manière d’améliorer notre service et la sécurité des gens de l’île », indique-t-il.

Lorsque la seule ambulance est sollicitée et doit quitter l’île avec un patient, une découverture s’ensuit. « Oui, les premiers répondants prennent le relais, mais si un cas dépasse leurs compétences, il y a un risque », estime le paramédic qui a vécu cette situation pas plus tard que samedi dernier.

Le temps de transport serait plus rapide si le quai devait être déplacé vers l’est. «Réduire le temps d’intervention de moitié, c’est une avancée magistrale», dit le paramédic qui estime à 45 minutes, dans le meilleur des cas, le délai entre un appel d’urgence et l’arrivée à l’hôpital.

Un ex-capitaine de la Société des traversiers, qui souhaite conserver son anonymat, relève les avantages de l’option « Cap-au-Diable ». «La traversée serait de 7 ou 8 minutes au lieu de 15 à 20. C’est une économie de fuel et de temps. Ce serait moins dur pour la mécanique parce que tu traverses le courant, tu n’as pas besoin de le refouler», dit-il.

Le nouveau circuit permettrait d’éviter un phénomène connu sous le nom de raz de marée. « Ça se produit quand la mer est basse et commence à remontrer. Quand les deux courants se rencontrent, ça peut faire des mers de 10, 15 pieds. Dans ce temps-là, soit on prend la chance d’y aller pareil ou on reste au quai. En ayant le quai vers Baie-Saint-Paul, tu élimines ce « reflux » de courant-là », indique celui qui connaît le fleuve comme le fond de sa poche.

Le bateau pourrait effectuer deux voyages à l’heure la majorité du temps selon le capitaine qui indique que, peu importe la décision finale, les usagers pourront continuer de traverser entre le continent et l’île. « Avec les bateaux qu’on a, le quai de Saint-Joseph-de-la-Rive n’est pas un problème », dit-il.

Front commun des élus

Les maires des Éboulements et de L’Isle-aux-Coudres seront solidaires. «C’est sûr qu’il y a des avantages pour l’île, mais j’ai toujours dit qu’il ne faut pas que ce soit au détriment d’une autre municipalité de notre région. Il faut que ce soit un dossier régional et que tout le monde sorte gagnant de ça, que ce soit L’Isle-aux-Coudres, Les Éboulements ou Baie-Saint-Paul», estime le maire de l’île, Patrice Desgagnés.

Son homologue des Éboulements, Pierre Tremblay, sera vigilant. «La porte n’est pas fermée, mais je ne voudrais pas que Saint-Joseph-de-la-Rive devienne un cul-de-sac. Nous essayeerons de nous tenir sur nos demandes particulières», indique M. Tremblay.

Plusieurs questions demeurent sans réponse à ce jour.

«On parle de construire une route, mais que sait-on des impacts environnementaux? Est-ce qu’il pourrait y avoir une alternative pour les vélos, les piétons, le ski de fond? Qu’est-ce qu’il adviendrait du vieux quai? On va être vigilant, on ne veut pas se faire imposer quelque chose sans avoir notre mot à dire», dit-il, soucieux.

«On ne veut pas présumer de rien, mais oui, on est préoccupés», conclut-il.

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