Entre masques, Zoom et grèves, une année à oublier

Par William Tremblay 3:00 PM - 1 juillet 2021
Temps de lecture :

La majorité des étudiants ont dû suivre leurs cours en ligne cette année.

Plusieurs aspects de la vie des étudiants ont été bouleversés cette année.
Des  méthodes d’apprentissage à la vie sociale, en passant par les évaluations, le quotidien des étudiants n’a pas été épargné par la pandémie.

Comment les étudiants du cégep et de l’université ont-ils vécu cette année hors du commun ? 

Entre les cours en présence ou à distance, les cœurs ont balancé. 

«Je préfère vraiment les cours en présentiel puisque j’ai besoin du côté social que l’école apporte en temps normal. C’est vraiment le fait de rencontrer de nouvelles personnes et de me faire des amis qui me motive et qui,  je trouve, rend les cours moins le fun un peu plus le fun», confie Jules Boudreault qui s’est exilé pour étudier  la musique au Cégep Saint-Laurent. 

D’autres préfèrent les cours à distance, dont Élie-Maude Tremblay, qui peut ainsi «s’isoler et se concentrer» sur son cours, selon ses dires. Plusieurs étudiants universitaires estiment que les cours à distance leur évitent de perdre du temps précieux en transports

Dommages collatéraux

Plusieurs des étudiants interrogés estiment que les mesures sanitaires et autres contraintes liées à la COVID-19 ont eu des impacts négatifs sur leurs apprentissages. La santé mentale n’a pas été épargnée. 

L’anxiété, un sentiment d’isolement et le stress sont les trois conséquences nommées le plus souvent.

Plusieurs ont aussi vu leur motivation et leurs notes chuter quand les restrictions sont devenues plus sévères.

Des grèves pendant les examens

Au collégial, le corps enseignant et le personnel de soutien ont tenu des grèves en mai. Pour plusieurs, ces grèves se sont déroulées durant ou juste avant la semaine des examens, ce qui a eu pour incidence de rallonger la session des étudiants.

Plusieurs élèves ont ressenti de la frustration quant aux dates choisies pour les grèves.

«Les grèves ont créé un stress majeur chez les étudiants. La communication entre le syndicat des
enseignants, la direction ainsi que l’association étudiante n’était pas adéquate», affirme Marie Lebrun, membre de l’Association étudiante du Cégep de Jonquière.  

Lors de la première grève, les informations changeaient sans cesse, dit-elle. «Les étudiants n’ont pas su avant 12h45 s’il y avait des cours à 13h. Ce stress n’a pas vraiment eu d’impacts sur moi, mais énormément sur plusieurs dizaines, voire centaines d’étudiants de notre établissement!» 

Malgré cela, la majorité des étudiants se disent en accord avec les revendications des enseignants. 

«Je trouve qu’ils ne sont pas assez bien rémunérés et qu’ils devraient travailler dans de meilleures conditions!», explique Margot Gélinas, étudiante en publicité à Jonquière.

De l’espoir pour septembre

Le 31 mai, le gouvernement Legault a annoncé un retour en classe en septembre sans distanciation si 75% des 16 à 29 ans ont reçu deux doses. 

Les étudiants sont majoritairement fébriles face à cette annonce, mais plusieurs demeurent tout de même prudents. 

«Je suis contente, car je vais enfin pouvoir vivre l’expérience ATM à 100% et rencontrer plus de gens dans ma technique. Ça me stresse un peu de devoir être toujours à l’école à cause de mes problèmes d’anxiété et de dépression. Quand j’avais une mauvaise journée de santé mentale, c’était rassurant  de pouvoir être chez moi», confie Maxim Villeneuve, étudiante en journalisme.

Point de vue enseignant

(WT) Robert Rutkowski, prof d’anglais au Centre d’études collégiales en Charlevoix,  a vécu cette année sur la ligne de front. 

L’enseignement à distance a été particulièrement difficile pour M. Rutkowski. Non qu’il ait eu de la difficulté à s’adapter, mais il adore le contact avec ses étudiants et il aime faire des activités avec eux pour les motiver. Malheureusement, c’est plutôt difficile à distance.  

«Je n’aime pas être trop strict avec les étudiants et les forcer à ouvrir leur caméra en cours, par exemple. Je passais donc la plupart de mes cours devant un écran vide.» 

Malgré ces critiques, M. Rutkowski souhaite préciser qu’il est conscient que dans la situation actuelle, ces mesures étaient nécessaires. Son plus grand souhait est une rentrée «normale» à l’automne. 

«J’ai vraiment hâte de retrouver l’ambiance de la salle de classe avec la gang», dit-il.

M. Rutkowski a hâte de retourner en présentiel pour donner ses cours.

Partager cet article