Ce lundi 28 juin, la Boulangerie À Chacun son pain ouvre… sans pain

Par Emelie Bernier 6:30 AM - 28 juin 2021
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La clientèle est nombreuse à la Boulangerie À Chacun son pain alors qu’une saison touristique précoce bat son plein.

La pénurie de personnel frappe de plein fouet à la Boulangerie À Chacun son pain. Ce lundi 28 Juin, la succursale de Baie-Saint-Paul ouvrira pour la première fois en 10 ans sans pain frais du jour dans ses étalages. La copropriétaire Meggie Pilote est n’en revient pas de devoir en faire l’annonce. «On avait le choix entre ouvrir sans pain, mais en offrant les heures promises à nos employés, ou fermer complètement pour la journée. Le choix est vite fait », explique Meggie Pilote.

La pénurie de main d’œuvre est sur toutes les lèvres, mais pour Meggie Tremblay et l’équipe d’A Chacun son pain, elle n’a jamais été aussi réelle. « La pénurie de main d’œuvre nous affecte énormément depuis plusieurs mois! À la succursale de Baie-Saint-Paul, mais également au centre de production situé à Maison-Mère, et aux deux autres succursales. À Beaupré, notre succursale est fermée tous les lundis et mardis de l’été pour la même raison », indique Mme Tremblay.

Quatre postes temps plein à l’année, avec des horaires stables et des conditions qu’elle estime avantageuses sont affichés depuis plusieurs mois. « Je ne reçois aucun CV, sauf des jeunes de moins de 14 ans et des retraités, qui veulent faire quelques heures. Entre ces deux pôles, rien! », lance la femme d’affaires. L’entreprise a même fait appel à des chercheurs de tête à l’international pour recruter. «Des gens qui désirent travailler venir ici pour travailler, il y en a plein, mais c’est extrêmement dispendieux comme procédé et on doit y mettre énormément de temps. Où sont les Québécois sans emploi? », questionne-t-elle.

Comble de l’ironie, des « candidats » lui ont remis leur CV, mais sans désirer l’emploi offert. «Quand j’ai appelé certains candidats pour voir leurs disponibilités, j’ai eu droit à « je vous ai donné mon CV, mais c’est seulement pour satisfaire le chômage dans ma recherche d’emploi, je ne désire pas travailler»! Mot pour mot! On est rendu là? »

Elle sait que son entreprise n’est pas la seule dans cette situation qu’elle dénonce haut et fort. «À quand la fin de la PCU,  de la PCRE ou n’importe quelles lettres que l’on donne à l’argent trop facilement gagné présentement? Je comprends le défi du gouvernement avec la relance économique. Mais, je suis loin d’être la seule dans ce bateau … Trouvez un restaurant dans Charlevoix qui a tous ses employés… Le touriste québécois est plus présent que jamais et le manque de main d’œuvre nous oblige à lui fermer la porte ou à brûler la chandelle de notre personnel par les deux bouts », conclut-elle, saluant son équipe dévouée au passage.

Du pain frais devrait être disponible mardi, mais Meggie Tremblay envisage de devoir opérer deux jours/semaine sans pain si elle ne réussit pas à combler quelques postes. «La pénurie de main d’œuvre nous enlève le pain de la bouche, littéralement… » 

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