Frénésie jamais vue dans la construction

Par Emelie Bernier 9:34 AM - 19 mai 2021
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Claudie Dufour, copropriétaire et chargée de projets chez Construction Éclair, n’a jamais connu une telle effervescence ni un tel casse-tête. Courtoisie.

Matériaux plus chers et plus rares, qualité qui décline, rareté de la main d’œuvre professionnelle, soumissions à respecter malgré l’explosion des coûts des matériaux, hausse fulgurante de la demande… La construction connaît un boom sans précédent dans Charlevoix, mais le secteur doit faire place à de nombreux défis.

Copropriétaire de Cons-truction Éclair, Claudie Dufour est chargée de projets pour tous les mandats de l’entreprise. Et ce, dans un contexte extraordinairement complexe. Comme plusieurs de ses compatriotes, elle en a long à dire sur la situation qui prévaut dans le secteur de la construction.
« C’est le bordel », lance-t-elle, mi blagueuse, mi sérieuse.

Le coût des matériaux est le premier facteur qui perturbe l’industrie, selon elle.
«On doit respecter les prix qu’on a soumissionnés alors il faut absorber les hausses des prix des matériaux. On parle d’une moyenne de 30% sur les matériaux, mais de 50% de hausse pour tout ce qui est bois de charpente.»

La disponibilité, un autre souci

« Ça a été la folie dans les matériaux, un peu comme pour le papier de toilette! Ils ont annoncé une pénurie alors les gens ont commandé en quantité pour entreposer au printemps par peur d’en manquer. La planification des commandes est un défi, il faut se prendre d’avance! »

Pour tenter de respecter le plus possible les prévisions budgétaires, l’entreprise a elle même acheté d’avance beaucoup plus de bois que d’habitude pour ses chantiers des mois à venir. «Heureusement qu’on est en bonne santé financière, car il a fallu tout payé pour assurer l’approvisionnement.»
Certains fournisseurs en profitent pour hausser les prix de façon subite et excessive, « même si les cours à bois des scieries sont pleines! », selon l’entrepreneure.

Perte de qualité

Qui plus est, la qualité des matériaux est souvent moindre, ce que déplore Mme Dufour.
« On reçoit, littéralement, de la « scrap »! J’ai dû retourner un plein camion de panneaux de contreplaqués. On n’accepte pas ça, c’est notre nom qui est en jeu.» L’entreprise tient à sa réputation.
Les clients se bousculent d’ailleurs au portillon.

«On a refusé beaucoup de clients. On ne peut pas inventer de la main d’œuvre, ni sur les chantiers ni au bureau », dit celle qui peine à engager des chargés de projet et des professionnels.
Le carnet de commandes de Construction Éclair compte pas moins de 8 M$ de contrats.
Parmi ceux-ci, le Projet La Malbaie, un défi en soi, et le nouveau domaine récréotouristique Territoire Charlevoix.

Avis aux intéressés, il est encore possible d’envisager un chantier avec Construction Éclair en 2021…
«Il reste quelques places à l’automne, mais il faut faire vite», conclut Mme Dufour.

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