Vaccination : les personnes avec un handicap physique ou mental auraient dû être vaccinées en priorité

Par Lisianne Tremblay 4:17 PM - 21 avril 2021
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Les personnes avec un handicap physique ou mental ont hâte d’être vaccinées.

Plusieurs citoyens et responsables de ressources de type familial ont de la difficulté à comprendre pourquoi les personnes avec un handicap physique ou mental ne font pas partie des groupes prioritaires pour obtenir un vaccin contre la COVID-19.

Le ministre de la Santé et des services sociaux Christian Dubé a soutenu lors du point de presse du 20 avril que les personnes ayant des maladies chroniques et celles qui vivent avec un handicap physique ou intellectuel seront priorisées avant la population en général, qui est le groupe 10.

La mère de Francis Higgins, Ginette Higgins considère que son fils, qui est autiste, aurait dû être vacciné bien avant en plus qu’il travaille pour un service essentiel, au supermarché Maxi de Baie-Saint-Paul. « On va le croire quand ce sera fait puisque c’est effrayant de constater que cette clientèle n’ait pas été priorisée. Il n’y a personne qui parle pour eux. J’ai fait des démarches auprès du CIUSSS de la Capitale-Nationale et je me suis fait dire qu’il n’était pas dans les groupes prioritaires », précise-t-elle.

Mme Higgins et son conjoint ont été vaccinés. « C’est aberrant cela aurait été beaucoup plus simple de vacciner notre bulle familiale au complet. Je me suis fait dire qu’il devait attendre son tour. Avec le fonctionnement par groupe prioritaire, ça devient infantilisant comme si nous étions tous des enfants du primaire. Ils sont laissés pour compte et lésés depuis un an, déplore Mme Higgins. Si on ne se bat pas, on n’a pas de services », déplore-t-elle.

Denise Girard, qui est responsable d’une ressource de tyoe familial et présidente du SCFP 4950, a pour sa part obtenu son rendez-vous pour son vaccin alors qu’une infirmière est venu vacciner les six personnes dont elle s’occupe. « Ça pris du temps et c’est vraiment compliqué. Certaines responsables m’appellent pour me dire qu’elles doivent se déplacer dans un centre de vaccination pour se faire vacciner alors que c’est déjà très difficile de se trouver des remplaçants. Certains doivent aussi se rendre avec leurs clients dans les centres de vaccination, ce qui rend l’opération encore plus complexe. »

Elle constate également que plusieurs responsables sont à bout de souffle. « La pandémie a changé les habitudes. Certaines personnes ne peuvent plus se rendre sur les plateaux de travail ou au centre de jour. Cela devient très exigeant pour les responsables. J’en ai référé plusieurs à un programme d’aide », poursuit Mme Girard.

Les familles de personnes vivant avec une déficience physique ou intellectuelle sont venues à bout de leur patience. Cinq d’entre elles ont fait d’ailleurs parvenir une mise en demeure au gouvernement le 16 avril, afin d’exiger que leurs proches ayant un handicap soient vaccinés dès maintenant, selon La Presse.

À la fin février, l’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées (AQRIPH), la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN), la Fédération québécoise de l’autisme (FQA), le Réseau communautaire en santé mentale (COSME) et la Société québécoise de la déficience intellectuelle avaient demandé au premier ministre du Québec, François Legault de les vacciner en priorité.

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