Acquisition de l’église de Saint-Irénée par le Domaine Forget: une entente « gagnant-gagnant »

Par Emelie Bernier 6:00 AM - 21 avril 2021
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Solange Boudreault et Ginette Gauthier.

Le Domaine Forget prendra bientôt en main les rênes de la destinée de l’église de Saint-Irénée. Si cette transition implique un deuil pour certains, elle permet d’assurer la pérennité du lieu de culte et de maintenir les services à la communauté chrétienne de la municipalité.

Solange Boudreault, représentante de la communauté chrétienne de Saint-Irénée au sein de la Fabrique Saint Laurent de Charlevoix, a assisté aux négociations avec le Domaine Forget depuis le jour 1. Les premiers échanges datent de mars 2019.

Solange Boudreault et Ginette Gauthier dans l’enceinte de l’église qui sera désacralisée, mais pourra accueillir des offices religieux.

L’aboutissement de plus de deux ans de travail est désormais à portée de main. « On a travaillé en étroite collaboration avec le Domaine Forget depuis que le projet a commencé à poindre à l’horizon.

L’immeuble comme tel va demeurer à Saint-Irénée dans un projet culturel, dans un dessein patrimonial aussi. Le projet nous a plu d’emblée. On ne peut pas demander mieux », indique Mme Boudreault.

Pour la communauté chrétienne, le maintien d’un lieu de culte dans l’enceinte de l’église était une priorité. Oui, l’église sera désacralisée la veille de la transaction qui fera du Domaine Forget son nouveau propriétaire, mais des cérémonies religieuses pourront toujours s’y tenir.

« L’intérieur subira des modifications, bien sûr, mais on va être capable de répondre aux besoins des paroissiens, de leur donner des services. C’est ce qui nous anime depuis le début», ajoute Mme Boudreault.

Un deuil, une opportunité

Une telle décision ne pouvait se prendre sans l’aval de la communauté chrétienne. En février 2020, une assemblée s’est tenue à laquelle plus de 150 personnes ont assisté, malgré une tempête de neige. « On a expliqué aux gens que l’église, ce n’est pas une bâtisse. Ce sont les gens qui croient, qui ont une foi commune, une pratique religieuse. On n’a pas besoin d’être propriétaire d’un immeuble pour ça», résume Mme Boudreault.

Certains paroissiens avalent plus difficilement la pilule, admet-elle. « Oui, il y a des membres dans la communauté qui sont tristes et qui devront faire leur deuil. Ce ne sera plus pareil, mais les services vont continuer de se donner et les gens ont compris que nous étions rendus là », indique-t-elle.

La situation financière de l’église exigeait une action concrète, plus tôt que tard. Le Domaine Forget l’a offerte sur un plateau.

Ginette Gauthier et Solange Boudreault.

« La participation de moins en moins grande aux offices et à la contribution volontaire annuelle (CVA) a un impact. La pandémie aussi. Il y a une décroissance de la participation. Des paroissiens rattachés au culte comme tel, il y en a de moins en moins. Oui, il y aura une nostalgie, un peu de peine de ne plus voir l’enceinte de la nef comme elle est, mais il faut voir plus loin. La majorité comprend que c’est pour le mieux. L’immeuble ne disparaît pas, le patrimoine religieux non plus! »

Les autres devront se faire à l’idée. «C’est gagnant-gagnant. Nous gardons notre lieu de culte, eux vont pouvoir davantage déployer leurs activités. Oui, évidemment, des gens s’y opposent, mais quoi y faire? Les gens qui vont vouloir pratiquer, exprimer leur foi, auront la chance de le faire! C’est la meilleure solution dans le contexte », réitère Solange Boudreault.

Crucifix, calice et cie


Crucifix, statues, prie-Dieu, missels… Les nombreux objets religieux qu’on retrouve dans l’église à l’heure actuelle ne pourront évidemment pas tous y rester puisqu’il faudra faire de la place à la nouvelle vocation des lieux. « On a préservé certains objets pour continuer à offrir les services pastoraux comme les funérailles, les baptêmes… Tout ce qui va servir à ces dispensations de service nous est réservé et protégé », indique Solange Boudreault.

Le « superflu » a été en partie offert à la grande Fabrique Saint-Laurent et en partie aux membres de la communauté chrétienne de Saint-Irénée. « Les bancs ont été offerts aux paroissiens et ils ont tous trouvé preneur, conditionnel à un don pour le maintien du culte », précise Mme Boudreault. D’autres objets ont été offerts aux paroissiens qui en ont fait la demande, comme des crucifix ou des images saintes, par exemple. L’église de La Malbaie a hérité de plusieurs objets, pour l’aménagement de coins prière dans son enceinte.

Plusieurs objets pourront demeurer dans l’église, dont les statues, par exemple. « Ce qui est dans l’église appartient aux paroissiens et le Domaine Forget fait partie de la communauté. C’est un ami, un paroissien, moral, mais un paroissien qui a un intérêt à préserver ce milieu! », croit fermement Solange Boudreault.

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