Le Club Vinland tourné dans Charlevoix… et bientôt de retour sur les écrans

Par Emelie Bernier 6:30 AM - 17 avril 2021
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Courtoisie Films Opale.

Lorsque vous visionnerez enfin Le Club Vinland, du réalisateur Benoît Pilon, vous reconnaîtrez très certainement des points de vue familiers. Et pour cause! Charlevoix y crève l’écran.

Le réalisateur Benoît Pilon n’a peut-être tourné que quelques scènes de son film Le Club Vinland dans Charlevoix pour des raisons logistiques, mais celles-ci mettent la région en valeur. D’ailleurs, l’histoire du film est campée ici, en 1949. «L’action se déroule au Collège Saint-Antoine-de-Charlevoix, un collège pour garçons, évidemment fictif», résume M. Pilon.

Le film met en vedette Sébastien Ricard, convaincant dans le rôle du Frère Jean. Courtoisie Films Opale


On y suit le Frère Jean, un frère enseignant progressiste qui veut éveiller la soif d’apprendre de ses élèves en leur partageant notamment sa propre passion pour l’histoire des Vikings. Au Club Vinland, le professeur et ses pupilles étudient la possible présence de la bande de Leif Erikson au Québec, bien avant la découverte du site archéologique de l’Anse-aux-Meadows, à Terre-Neuve, dans les années 1960.

Xavier Huard, Sébastien Ricard et Rémy Girard.

Jugé par ses pairs plus conservateurs, le frère Jean entraîne malgré tout ses jeunes élèves dans sa propre quête, à la recherche d’artefacts qui prouveraient que les Vikings ont bel et bien séjourné dans Charlevoix.
Le film met en vedette Sébastien Ricard, convaincant dans le rôle du Frère Jean, Rémy Girard, Fabien Cloutier et une bande de jeunes comédiens, pour la plupart de nouveaux visages.

Le scénario a interpelé le réalisateur qui y a reconnu un pan de son propre passé. «Je suis allé au Collège Saint-Paul-de-Varennes quelques années et j’ai un professeur qui m’a énormément inspiré. Nous avions monté une pièce de théâtre, j’ai fait la mise en scène et ça a changé ma vie! J’ai découvert le jeu, la direction d’acteurs… Ça été fondateur!», résume M. Pilon.

L’hypothèse de la présence viking sur les côtes du Saint-Laurent n’est pas complètement nouvelle. Le Nord-côtier Napoléon Martin y a déjà consacré un ouvrage. Courtoisie Films Opale

Benoît Pilon a dès le départ aimé les personnages et la thématique de cette histoire émouvante, qui évoque parfois La Société des poètes disparus.

«En fait, on parle de l’importance des enseignants qui peuvent changer la vie des jeunes. Le frère Jean est un personnage lumineux dans un Québec assez sombre, quelqu’un qui voit les possibilités, qui croit en l’importance de faire rêver ses élèves. Il croit fermement que le Québec a besoin que les jeunes aillent au bout de leur potentiel. C’est vrai que les frères enseignants se sont battus pour que les jeunes des classes populaires soient éduqués! Ce n’était pas parfait, mais il y a de belles choses aussi.»

L’hypothèse de la présence viking sur les côtes du Saint-Laurent n’est pas complètement nouvelle. Le nord-côtier Napoléon Martin y a déjà consacré un ouvrage.

Quelques-uns jeunes comédiens lors du tournage dans Charlevoix. Dans l’ordre, Xavier Rivard-Desy, Arnaud Vachon, Alexis Guay et Alexandre Perreault. Courtoisie Films Opale

On doit à Normand Bergeron les prémisses du scénario. Benoît Pilon et Marc Robitaille ont mis la main à la pâte en cours de route. «Normand a positionné l’histoire sur les côtes de Charlevoix. C’est une région qui est très photogénique et nous avons eu beaucoup de plaisir à y tourner», indique le réalisateur.

Le film devait connaître sa grande première médiatique le 17 avril 2020. La pandémie en aura décidé autrement. «Ça été très dur. En plus, on a eu 2 ou 3 dates de sorties, à l’automne, à Noël… Chaque fois, on recommençait à avoir espoir… C’est surtout dommage pour tous les jeunes comédiens qui ne connaîtront pas la frénésie du tapis rouge, de la grande première», confie M. Pilon qui n’en était pas au bout de ses déceptions.

Après quelques semaines sur les écrans et un excellent accueil critique, le film a été retiré des salles le lundi 12 avril en raison du retour du couvre-feu à 20h dans plusieurs secteurs. Le film devait d’ailleurs prendre l’affiche ce vendredi au Cinéma La Malbaie, mais il sera programmé ultérieurement.

« On pense que c’est un film qui est touchant, sensible. Ce sont des thématiques qui vont faire du bien après l’année qu’on vient de passer. L’importance des profs en présentiel, d’avoir accès à des profs inspirants, de vrais humains qui t’amènent à réaliser ton plein potentiel, c’est ça, l’enseignement! Des humains qui ont confiance en toi, qui ont une capacité d’émerveillement et qui la communiquent. En fait, je pense qu’il est plus actuel que jamais, ce film», conclut Benoît Pilon.

Pour visionner la bande annonce, c’est ici.

Un tournage charlevoisien


Durant leurs quelques journées de tournage en terre charlevoisienne, les membres de l’équipe, incluant Rémy Girard, Sébastien Ricard, Xavier Huard et les jeunes comédiens, ont tourné des scènes à Petite-Rivière-Saint-François, Saint-Irénée, les Éboulements, Saint-Hilarion, La Malbaie…

«On voit un Charlevoix différent, je pense. Ce sont des décors vraiment splendides qui donnent une ampleur au film», avance le réalisateur. Il a arpenté la région en long en large et en travers pour dénicher, avec l’aide de ressources locales, les cadres parfaits.


«Le scénario demandait qu’on tourne ici. Je connais bien la région, son potentiel visuel, sa géographie… J’étais emballé a l’idée d’y tourner!» Des images, sans comédiens toutefois, ont également été tournées à Grandes Bergeronnes, un lieu à la géographie singulière. La magie du cinéma y place la bande d’élèves curieux.

L’équipe a bien cherché le bâtiment qui aurait pu servir de décor au collège, mais les ensembles conventuels les plus adéquats étaient en milieu trop urbain pour le scénario.


«On n’a pas trouvé ce qu’on cherchait, mais au moyen d’effets spéciaux, de techniques, il fallait inscrire le collège dans Charlevoix. On est venu tourner à l’automne, en hiver, pour finalement faire le tournage avec les comédiens en été, notamment pour certains passages de véhicules qui sont vraiment de très belles scènes, parmi mes préférées»

A vous maintenant de deviner où celles-ci ont été tournées. Et à vous laisser contaminer par l’enthousiasme du frère Jean et de ses pupilles.

Surveillez l’horaire du Cinéma La Malbaie pour les dates.

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