Vincent Dufresne, un chef à la montagne

Par Emelie Bernier 6:03 AM - 13 avril 2021
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Vincent Dufresne. Courtoisie

Vincent Dufresne a quitté une vie politique trépidante pour revenir à ses anciennes amours, le tourisme. Le nouveau chef de montagne du Massif de Charlevoix endosse un rôle aux multiples déclinaisons et il souhaite que les Charlevoisiens le suivent dans cette nouvelle aventure.

Difficile d’éluder la question de la hausse fulgurante des prix des abonnements saisonniers qui ont fait couler tant d’encre numérique dans les dernières semaines… mais le nouveau chef de montagne offre une réponse plus latérale que frontale.

«Voyons plutôt les améliorations, l’offre bonifiée. Le boulon qu’il faut changer sur la remontée coûte cher et on veut offrir les meilleures conditions pour tous, tant les skieurs que les employés», indique-t-il, adroit.

Vincent Dufresne a quitté le conseil de ville de Québec moins d’un an avant la fin de son mandat. Photo tirée du site web d’Équipe Labeaume.

Vincent Dufresne était jusqu’à tout récemment conseiller municipal sur l’équipe Labeaume à Québec. Le politicien n’est pas bien loin.

«Je me promenais sur la montagne pour me présenter aux membres de l’équipe et un moment, j’ai eu l’impression d’être en campagne électorale!», rigole-t-il.

L’expérience municipale lui a offert de précieux atouts. «Jamais je n’aurais pensé que je pourrais aller plus loin qu’en hôtellerie et tourisme en ce qui a trait au niveau de service. Quand le citoyen t’appelle, c’est maintenant, qu’il faut l’aider. En politique, tu es toujours en mode de solution rapide.»

Son passage à l’hôtel de ville de Québec lui a permis de développer ses habiletés en gestion des budgets et d’apprendre les rouages du monde municipal.

Ex-directeur de l’Hôtel Pur, il a également œuvré 8 ans au Manoir Richelieu au détour des années 2000.
«Chef de montagne, c’est un titre que je trouve vraiment cool, un clin d’œil qui reflète l’ensemble des tâches qui vont de la planification à la direction de l’équipe au contrôle de la qualité, tout ce qui touche le volet opérationnel, sur quatre saisons. Il me semble que parler à un chef de montagne, c’est plus facile que de parler à un directeur général. Et mon bureau est sur la montagne!», rigole-t-il.

Vincent Dufresne. Courtoisie.

Cette montagne, d’ailleurs, est l’argument massue qui l’a convaincu de changer de carrière. «Je suis passionné de ski et je connais bien le Massif. J’adore skier la montagne! Le plus beau terrain de jeu!»

Une équipe à bâtir

L’épineux défi recrutement des ressources humaines (RH) ne l’effraie pas. Le passage aux opérations sur quatre saisons est un argument pour séduire les travailleurs, selon Vincent Dufresne.
«Les RH, c’était déjà un défi à l’époque où j’étais au Manoir, mais je crois qu’au Massif, on a un pouvoir d’attraction exceptionnel. Et à court terme, on va être en mesure d’offrir des emplois à l’année.»

D’ailleurs, il profite de la tribune pour lancer une invitation. «Je salue tous ceux et celles que j’ai eu la chance de connaître durant ces 8 merveilleuses et je les invite à venir me voir au Massif. Tout le monde qui ont le bonheur facile, qui aime le plein air le ski, le vélo on vous veut chez nous!», dit celui qui compte bien, une fois son nouveau boulot apprivoiser, s’impliquer dans la région.

Pour l’anecdote, alors qu’il habitait Charlevoix, Vincent Dufresne a déjà animé les Jeux des pompiers… «Je suis vraiment content de retrouver la convivialité des Charlevoisiens!»

Une montagne qui vaut le coût


Vincent Dufresne dit souhaiter que les Charlevoisiens fassent du Massif leur montagne. Certes, cette montagne a un prix, mais elle le vaut, selon lui.

«Il faut voir ce que le Massif a à offrir. Pour arriver à ça, des investissements sont faits depuis des années. Quand on investit, ça crée une valeur, il faut la quantifier en prix et il n’y a pas 18 000 façons de procéder. On se donne une valeur collective!», lance-t-il, bien au fait du récent tollé soulevé par l’augmentation des coûts d’abonnement.

À son dire, l’offre du Massif est incomparable. «Le Massif est unique en son genre et si on veut assurer la pérennité, ça prend du développement. Ça se construit, ça bouge! On est rendu ailleurs, j’invite les gens à venir voir, venir essayer et ensuite ils pourront juger!»

Les investissements majeurs en enneigement artificiel permettront d’assurer une saison de ski complète et l’ajout du volet «vélo de montagne» dès cet été est un gros plus, selon le chef de montagne.

Il voit le Club Med comme un gros «wow». «C’est un atout pour Charlevoix et pour la Capitale-Nationale! C’est exceptionnel, la vitrine mondiale qu’on se donne. Ce n’est que du positif qui va bénéficier au développement touristique de l’ensemble de la région!»
Visiblement, Vincent Dufresne est à sa place au cœur de l’action. «On est dans un beau tournant. Les rêves dont on entendait parler sont en cours de réalisation», conclut le chef de montagne.

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