Jean Fortin “tiraillé”, mais décidé à passer le flambeau de la mairie de Baie-Saint-Paul en novembre

Par Emelie Bernier 6:56 AM - 20 janvier 2021
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Une page d’histoire se tourne à Baie-Saint-Paul : après 32 ans en politique municipale, dont 25 à titre de maire, Jean Fortin tirera sa révérence en novembre, ce qu’il a annoncé en préambule de la séance régulière du conseil de ville le lundi 18 janvier.

Jean Fortin, 2003

« J’ai été élu neuf fois, dont deux fois par acclamation et sept comme maire.  Même si on a souvent eu des discussions importantes, dans l’ensemble, je pense qu’on a bien travaillé au sein des conseils. Je suis tiraillé, et encore plus depuis que je l’ai annoncé, mais il est temps de laisser la place aux jeunes et à d’autres personnes », confie-t-il.

Jean Fortin, 2005

Il salue toutes les personnes avec qui il a travaillé et celles avec qui il travaillera jusqu’en novembre. «À peu près tous les employés de la Ville n’ont connu qu’un maire!  Il y en a même qui travaillent comme stagiaire par exemple et qui n’étaient pas nés quand j’ai commencé! C’est spécial.  Tout ça fait partie de la vie, on passe tranquillement à autre chose.»

Jean Fortin, 2010

Jean Fortin ne souhaite pas cultiver les regrets. Toutefois, il admet qu’il aurait aimé voir se réaliser le projet de passerelle dans le secteur près du boisé du Quai et s’attaquer au travail dans le secteur commercial de la 138  plus tôt.

«Il y a des hauts et des bas dans une carrière. On a essayé des choses, on en a manquées, on en a réussies, mais globalement, je suis content de ce qui a été accompli », résume-t-il.

Depuis 1993, Jean Fortin siège à la table de la MRC de Charlevoix. « Je m’y suis fait beaucoup d’amis, des gens avec qui j’ai aimé travailler. Quelle sera la vision régionale du prochain maire  de Baie-Saint-Paul? Comment il va se situer par rapport à la culture, par rapport à l’aménagement? Je suis un maire plus à gauche que la moyenne des ours municipaux », lance-t-il en rigolant.

Deux autres vétérans quitteront la table des maires en novembre, soit la préfète Claudette Simard et le
maire de Petite-Rivière-Saint-François Gérald Maltais.

Jean Fortin, 2013

La « troisième réflexion sérieuse »

Jean Fortin admet avoir eu de « sérieuses réflexions » aux élections de 2013 et 2017. À bientôt 65 ans, il se dit prêt à entreprendre une autre étape.

«Je pense que le confinement a eu un impact sur ma décision. Je trouve ça lourd. Moi, je suis un gars sociable. Déjà que je me trouvais un peu à l’étroit avant le confinement, là, c’est pas à peu près!», admet-il.

Jean Fortin n’a pas, pour l’instant, l’intention de soutenir un candidat à la mairie. «Je n’y ai pas encore réfléchi, mais comme maire sortant, j’ai un devoir de réserve, je pense.»

Il ne souhaite pas non plus jouer les belles-mères. « Je vais me retenir, mais ça va être difficile », lance celui qui ne sait pas encore s’il s’impliquera au sein de quelqu’institution.

« Là, je vais compléter mon mandat. Je ne suis pas mort! Après, on verra. Je vais rester ouvert à toutes sortes de possibilités », dit-il avec un sourire.

Jean Fortin, 2018

L’homme, qu’on sait curieux, ne craint toutefois pas de s’ennuyer.

« Ce sera difficile pour moi de me retirer complètement, même si j’ai plein d’intérêts! Les gens savent que mon champ de curiosité a toujours été vaste. J’ai passé ma vie à me battre avec ça : aimer à la fois la culture l’agriculture, la politique, l’engagement, les arts…  Tout m’intéresse, quasiment! La gamme de mes possibilités est grande. Je vais avoir du temps, je veux le prendre », conclut-il.

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