Des critiques démesurées sur le Web pour deux entreprises de Charlevoix
Catherine Méra Pâtisserie cesse ces activités d'ici la fin du mois d'avril. Photo archives
De guerre lasse, la pâtissière Catherine Méra se voit contrainte de déposer une mise en demeure à l’égard d’un client mécontent qui multiplie les messages virulents sur Internet, non seulement sur les Trip Advisor et autres pages professionnelles de son entreprise, mais jusque dans sa boîte de message personnelle.
Le positionnement sur le Web est devenu la norme pour les entreprises et Mme Méra, dont le commerce a pignon sur rue sur la rue Ambroise-Fafard à Baie-Saint-Paul, a eu tôt fait d’y adhérer. Elle constate cependant que le Web peut conduire à des dérives.
«Réseaux sociaux professionnels, pages touristiques, recommandations Google sont autant de nouveaux moyens d’expression des clients pour évoquer leur expérience au sein d’un commerce. Je réalise que si ces outils peuvent être utilisés dans les règles, certains n’hésitent pas à les détourner à des fins de diffamation, de menace ou de concurrence déloyale », dit-elle.
Si elle accepte les critiques constructives qui sont émises par les internautes, Mme Méra dénonce l’impunité que semble accorder le Web.
« Bien sûr, comme pour toute entreprise, il m’est arrivé de recevoir un avis ou un appel d’un client mécontent ou déçu, mais depuis quelque temps, j’ai reçu un ensemble de messages menaçants et affabulateurs d’un client ayant acheté des pâtisseries chez moi. Des dizaines de messages jusqu’à tard le soir, sur mes comptes professionnels comme personnels. Une tentative de me mettre sous pression en dévoilant des problématiques imaginaires d’hygiène, et ce, à maintes reprises », résume la dame.
Les messages ne font pas dans la dentelle:
« Vous êtes frustré complexer incompétente vous devriez faire un autre métier car vous êtes la honte des artisans boulanger ça leur rendraient services si vous changiez de profession ma pauvre fille inculte et crédule vous faites pitié » (sic), peut-on lire dans l’un d’eux.
Catherine Méra concède qu’un client a le droit d’être mécontent, mais celui-ci va trop loin, selon elle. «Les critiques professionnelles se sont mues en attaques personnelles, sur mon parcours, ma personnalité ou mon équipe. En ce qui nous concerne, nous avons décidé d’agir pour contrer ces pratiques malveillantes. Le dossier est aujourd’hui entre les mains de notre avocate », indique Mme Méra.
La boulangerie À Chacun son pain visée
Une autre entrepreneure de la région a été la cible de l’ire de ce client hargneux. Meggie Tremblay, copropriétaire de la boulangerie À Chacun son pain de Baie-Saint-Paul, a défendu Catherine Méra sur les réseaux sociaux, ce qui lui a valu une volée de bois vert de l’internaute dont le pseudonyme est «Jé Lo ». Joint par le journal, ce dernier n’a pas souhaité être cité ni dévoiler publiquement son identité. Il a cependant assumé pleinement ses commentaires.
« J’ai appelé à la SQ et je vais acheminer une mise en demeure avant de faire une plainte formelle, explique Meggie Tremblay. Je seconde Cathy Méra dans la procédure. On ne souhaite plus le voir dans nos commerces et nous demandons à ce qu’il cesse le harcèlement et la diffamation de nos entreprises sur les réseaux sociaux. »
Elle va plus loin. «J’ai communiqué avec le MAPAQ où j’ai un très bon dossier pour les aviser de ce qui ressemble à une campagne de salissage. J’ai écrit à TripAdvisor pour souligner que c’était inacceptable que quelqu’un puisse mettre des commentaires comme ça impunément. Le harcèlement est non acceptable à l’école, pourquoi le serait-il dans nos milieux de travail? », questionne Meggie Tremblay. « Là, ça dépasse le cadre professionnel. On me harcèle sur mes réseaux personnels. Tout le monde laisse faire tout tout le temps sur Internet, je pense qu’il faut y mettre un holà.»
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