Chronique: Les grandes espérances

Par Émélie Bernier 7:00 AM - 1 janvier 2021
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L’année 2020 en aura laissé plusieurs pantois. Confinement, isolement, quarantaine, pandémie, solitude et ennui ont teinté de gris le quotidien de bien des Charlevoisiens. Les promesses de 2021 feront-elles oublier le chemin de croix sur un tapis de clou de 2020? Souhaitons-le! Pour vous inspirer, nous avons déniché quelques compatriotes qui entrevoient l’année naissante avec optimisme!

Construire le rêve d’une  maison autonome!

Alexandre Girard

À 24 ans seulement, Alexandre Girard possède sa propre compagnie, Charlevoix écoconstruction. Le plus étonnant? Celle-ci a été incorporée le 22 mars, en plein confinement.

« J’en rêvais depuis l’enfance! Après un DEC en génie civil, j’ai fait un DEP en charpenterie menuiserie. J’ai travaillé 8 mois à la Romaine pour ramasser des sous et j’ai parti ma compagnie, associé avec mon père. C’est un beau projet père fils, on pourrait pas être plus heureux ni plus fiers», dit Alexandre.

Si lancer une compagnie d’écoconstruction en pleine pandémie aurait pu être périlleux, l’exercice s’est avéré profitable pour le jeune homme. «Nous avons travaillé toute l’année pour des gens qui viennent de Montréal pour s’installer dans la région. Notre entreprise a eu un départ fulgurant! On ne pouvait pas s’y attendre au moment du confinement mais nous avons voulu prendre le risque quand même !»

2021 sera l’année de la concrétisation d’un autre rêve. Alexandre Girard a mis la main sur une grande terre à Saint-Aimé-des-Lacs et y construira sa propre maison écologique. Il y a ajoutera même une serre adjacente. «J’ai acheté un moulin portatif. Tout le bois viendra de ma terre. Au final, je vise l’autonomie alimentaire et énergétique! »

 

Chaque jour plus près d’un second souffle

Amélie Tremblay

Amélie Tremblay est atteinte de fibrose kystique. Dans la dernière année, elle a multiplié les allers-retours entre Saint-Hilarion et Montréal où elle a subi une batterie de tests visant à évaluer sa capacité à recevoir de nouveaux poumons.

« Tous les tests sont arrivés à la conclusion que j’étais une receveuse potentielle. Il ne me reste plus qu’à attendre un donneur », explique la jeune femme.

En moyenne, cette attente pour son groupe sanguin 0 positif est de 2 ans. Amélie Tremblay Verreault sera prête. «Présentement, je suis 25e sur la liste. Quand je vais être 10e , il va falloir que je déménage à Montréal à temps plein pour être prête à recevoir la greffe rapidement quand il y aura un donneur compatible », rajoute-t-elle.

Chaque jour la rapproche donc de ce second souffle! D’ailleurs, elle profite de cette tribune pour inviter les Charlevoisiens à signer leur carte de dons d’organes pour sauver de vies. Comme la sienne.

 

Pour une culture vivante!

Lucie Tremblay

Benoît Levac

Même si la pandémie a mis un frein à plusieurs de ses élans en 2020, le moulin à projets Lucie Tremblay n’a pas chômé. Elle est prête à tout pour faire de 2021 une année inoubliable à Baie-Saint-Paul.

« Ce sera une bien belle et bonne année, je le sens! On va enfin aller de l’avant avec le festival sur l’environnement,  un 3 jours de films, d’ateliers, de rencontres et d’animation autour de notre belle planète! Évidemment, l’été prochain marquera la 2e saison du Ciné dans l’Pré, avec une programmation orientée « famille » et « gourmande », promet-elle.

« On va reprendre notre festival Cinéma, Cuisine et Confidences spécial Italie en d’échanges avec Portland et ailleurs pour une mise en valeur de notre région charlevoisienne et des gens qui y font la différence par leur créativité, travail et générosité ! »

 

Tout. TV

Maxime Jodoin

Maxime Jodoin est passionné de télé. Il est à sa place devant comme derrière la caméra. Et il espère que 2021 sera à la hauteur de ses ambitions!

« J’espère avoir une bonne année! Du côté de TVCO, mon émission Le vestiaire reprend du service en janvier pour la 2e saison avec une petite surprise. J’élabore de nouveaux concepts d’émissions… J’ai aussi toujours la réalisation du show Ça se passe chez vous! Coté personnel, j’espère que cette année, je pourrai enfin tourner mon projet de film qui se passe en partie dans Charlevoix. J’ai aussi une série en développement qui s’inspire de ma vie de coloc que j’ai eu ici pendant 3 ans… Après de la figuration sur Barkskins et un 3e rôle muet dans la série Toute la vie à Radio-Canada, j’ai des offres sur des projets professionnels. J’attends des nouvelles pour des seconds et troisièmes rôles sur deux séries télés québécoises et une publicité! Ça, ce serait vraiment génial en 2021! »

 

Plaisir potager

Valère Sabatier

Originaire de Polynésie française, Valère Sabatier est jardinier au Germain Charlevoix.

En 2021, ça fera 10 ans qu’il a quitté ses îles paradisiaques pour s’installer au Québec. Cette année marquera, il l’espère, un retour à la normale pour la petite équipe de jardiniers de l’hôtel charlevoisien.

« L’été dernier, on a  dû annuler la commande de plants et les trois contrats des jardiniers. Je me suis retrouvé seul à faire de l’entretien paysager, des fleurs et des fines herbes, un minimum. J’ai fait un petit projet de cerises et on s’est fait un jardin communautaire sur le site avec 4 employés de l’hôtel en échange de cerises de terre. »

« J’ai hâte à la saison prochaine,  car on va reprendre notre rythme de croisière!  On va recultiver nos 6000 mètres carrés en production maraîchère biologique et j’ai le projet de produire nos décorations de Halloween pour une première fois! »

« J’ai hâte de retrouver l’équipe, parce qu’on fait beaucoup de choses : énormément de fleurs pour des bouquets, des fines herbes, des légumes, des petits fruits et aussi de la cueillette sauvage de bleuets, de têtes de violon et de pousses de sapin baumier! Reprendre tout ça, c’est tout ce que j’espère! »

 

Un 4e bébé et un retour en nature

Nina Séguin

Nina Séguin est infirmière et maman de 4 enfants, dont un tout petit poupon, Akim,  né en décembre. L’année 2021 en sera une de famille et de cocooning, mais un grand projet anime le couple qu’elle compose avec son amoureux Jimmy Paradis!

« On retourne dans le bois », rigole la pétillante Nina. Après quelques années à vivre dans le village de Saint-Aimé-des-Lacs, la famille souhaite construire une maison en forêt et retrouver un mode de vie intimement lié à la nature. «Quand on est déménagé au village, on savait qu’on voudrait retourner dans le bois. Maintenant que la famille est complète, on est prêt », lance Nina Séguin, son petit dernier bien collé contre elle dans son écharpe de portage.

La fin d’année 2020 lui aura permis de reprendre son souffle avec sa marmaille. Elle s’émerveille au quotidien devant l’implication de ses trois « grands » Matis, Solianne,  et Loïc, qui l’aident avec bébé Akim! «! Quand ça se chicane pour prendre le bébé, c’est quand même un beau problème! »

Évidemment, elle retournera au chevet des patients du centre hospitalier Saint Joseph, mais d’ici là, elle entend bien profiter de son congé de maternité…

 

Un avenir de verre

Jean-Pierre Léger

Depuis 40 ans,  Jean-Pierre Léger se passionne pour le travail du verre. Ses œuvres lumineuses ravissent tous ceux qui s’arrêtent dans son petit atelier des Éboulements, ouvert il y a 8 ans.  En 2020, M. Léger prendra officiellement sa retraite de Postes Canada, où il travaille depuis 13 ans,  et pourra passer toutes les heures souhaitées dans son petit atelier des Éboulements à jouer avec les plaques de verre coloré.

«À 65 ans bien sonnés, je vais enfin pouvoir me consacrer à ma passion des 40 dernières années », lance le sympathique artiste. Et le carnet de commande est bien garni. «J’ai plein de projets sur la table, de beaux contrats de création! Je suis très content. Je vais aussi recommencer à donner des cours et ouvrir la boutique à temps plein, ce qui n’était pas possible avec mon emploi. Sincèrement, me remettre à temps plein dans le travail du verre m’anime beaucoup! », se réjouit-il. L’été prochain, il aura aussi tout le temps voulu pour bichonner le grand jardin derrière la maison qu’il partage avec son amoureuse.

 

C’est le bouquet!

Nicky Thomas

Nicky Thomas est d’origine antillaise. Elle habite Charlevoix depuis plusieurs années et depuis l’été 2020, elle a lancé sa petite entreprise de bouquets de fleurs,  Flè-r.

« Ça vient du créole flè, qui veut dire fleur, et Flè-r, ça se prononce comme le mot flair!», explique-t-elle. Ses bouquets marient les récoltes sauvages et les fleurs qu’elle cultive aux champs. Nicky est ravie car L’été prochain, elle pourra regarder ses fleurs s’épanouir sur une belle terre des Éboulements, dans un environnement sain, sans pesticide. «J’aime que mes fleurs poussent à leur rythme,  sans les forcer pour qu’elles soient plus vite à maturité,  plus grosses, plus spectaculaires! Leur beauté naturelle est parfaite! »

En 2021 glaïeuls, renoncules, dahlias, scabiosas et autres merveilles pousseront donc paisiblement aux Éboulements. D’ici là, la fleuriste entend profiter de l’hiver pour développer des partenariats avec d’autres femmes créatives. Papeterie et autres objets du quotidien porteront l’empreinte florale de Flè-r.  Elle souhaite de plus proposer la possibilité de prendre des abonnements afin de recevoir chez soi ou dans son entreprise des bouquets de fleurs fraîches de façon régulière. Parce qu’on a tous besoin de beauté!

 

Une galerie père et fille

Geneviève Bédard 

En 2021, Geneviève Bédard ouvrira une galerie d’art conjointement avec son père Gilles. Le duo aura pignon sur la rue Saint-Jean-Baptiste, un rêve pour Geneviève qui se réjouit de pouvoir compter sur l’expérience de son père.

«Ça fait un moment que je voulais me partir, mais toute seule, je n’avais pas la confiance ni le courage de plonger», explique celle qui est enchantée de pouvoir compter sur l’expérience de son père. «C’est un amoureux de Charlevoix, mais on n’a jamais vraiment vécu ici en même temps. Là, après plusieurs années à Québec, il revient à ses premières amours. Il a toujours eu sa propre galerie et pour moi, c’est très rassurant de me lancer avec lui. C’est mon mentor! Je suis vraiment contente de pouvoir compter sur son expérience», indique Geneviève Bédard.

Les artistes peintres sont ravis par le local qu’ils ont pu dénicher, juste à côté du Café des artistes, justement. « On aura le local en février, on va faire des petits travaux et ouvrir la galerie en mars. On aura un petit atelier commun pour peindre sur place. Mon objectif serait de vivre de mon art! J’ai 44 ans, c’est le temps! », rigole Geneviève Bédard dont les tableaux vibrants sauront sans doute attirer le regard des nombreux passants de la « main » de Baie-Saint-Paul.

 

Le choix de Charlevoix

Kim Chartier

La chiropraticienne Kim Chartier a grandi à Sept-Iles avant de déménager à Québec puis à Trois-Rivières pour compléter ses études.

Son diplôme en poche, en 2017, elle a suivi son conjoint à Matagami où elle a ouvert sa première clinique. Le duo a Charlevoix dans sa mire depuis longtemps et les astres se sont alignés cet automne.

Le 7 décembre, en pleine pandémie, Kim Chartier ouvrait sa clinique à Baie-Saint-Paul.

« On aimait le nord du Québec mais on visait Charlevoix et Baie-Saint-Paul pour le long terme! », dit la maman d’un petit Jacob de 10 mois qui a choisi la région pour le plein-air et l’esprit de convivialité.

À la clinique, la clientèle est déjà au rendez-vous. Le téléphone ne cesse de sonner et elle a même dû ajouter des plages horaire pour satisfaire à la demande! Pour 2021, elle souhaite poursuivre sur cette belle lancée. «J’espère que ça va continuer comme ça! »

Bienvenue dans Charlevoix!

 

Baie St-Pomme en bouteille

Nicolas Filion

Crédit: Donald Lavoie

 

Après quelques «pépins», Nicolas Filion mettra enfin en bouteille ses premiers cidres sous la bannière Vergers et Cidrerie Baie St-Pomme.  « On a commencé à y penser en 2006, en visitant les vieux vergers, mais c’est un projet que j’ai officiellement depuis 2015. Enfin, en 2021, on est enfin rendu à l’étape de production», lance l’entrepreneur.

La divine matière première des cidres de Baie St-Pommes provient des pommiers ancestraux de la terre familiale dans le bas de la baie. « Les arbres productifs sont issus de vieilles plantations. Ils ne sont pas « boostés »! On s’en va sur le cidre sec et semi sec, selon la méthode traditionnelle normande », dit Nicolas Filion qui peut compter sur l’expertise d’une sommité en la matière,  Claude Jolicoeur.

«Je m’inspire beaucoup de Claude Jolicoeur, qui me prête main forte. C’est un passionné! Il fait des tests avec les pommes de notre vieux verger, parce qu’on veut essayer de reproduire les variétés les plus intéressantes », explique Nicolas.  Les premiers cidres devraient être prêts à déguster cet été. « On travaille avec les pommes qu’on a cueillies cet automne et qui sont conservées! C’est beaucoup de travail, mais ça va porter fruits !

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