L’exploitation sexuelle sur les mineurs fait des victimes dans Charlevoix

Ce n’est pas seulement à la télévision ou dans les grandes villes que des histoires d’horreur d’exploitation sexuelle sur mineurs surviennent. Le phénomène existe bel et bien dans Charlevoix.

C’est ce que témoigne Émilie Foster, députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré qui vient de terminer un travail lourd en émotion. Avec ses collègues des deux côtés du Salon bleu, elle vient de déposer les résultats de leur enquête sur le fléau national de l’exploitation sexuelle des mineurs.

Elle déclare que Charlevoix ne fait pas exception. Alors que des enquêteurs ont été questionnés sur le sujet concernant le territoire de Charlevoix, leur réponse a été affirmative. Des cas de proxénétisme et d’exploitation de mineurs à des fins sexuelles ont été déclarés à La Malbaie comme à Baie-Saint-Paul.

Pour la députée, cela indique l’urgence d’agir sur la question. «Avec Internet, le phénomène prend de l’ampleur et aucun territoire n’est épargné. Le recrutement est là en ligne. Ça commence avec un ami, qui peut devenir un amoureux, une personne de confiance. Les victimes sont tenues souvent dans la pauvreté et il est très difficile de s’en sortir», rapporte la députée, qui aura entendu des témoignages troublants.

C’est pourquoi le groupe parlementaire a travaillé durant un an et demi pour amener des changements. 58 pistes de solutions sont proposées. Ce rapport est «trop important» pour finir sur une tablette, indique Mme Foster. Elle invite tous à ouvrir la discussion et  mise sur la sensibilisation des jeunes et des proches de futures victimes.

«L’exploitation sexuelle des mineurs est un sujet encore tabou et encore trop peu discuté sur la place publique. Si les comportements criminels des proxénètes sont mieux connus, une prise de conscience s’impose sur le rôle des clients-abuseurs qui, trop souvent, agissent en toute impunité. On croit toujours que ça arrive juste aux autres. Non, ça n’arrive pas qu’aux autres. Les témoignages que nous avons entendus au cours de nos travaux étaient troublants et nous ont émus», termine-t-elle.

Le rapport expose plusieurs demandes. Les victimes d’exploitation bénéficieraient de l’élimination des enquêtes préliminaires lors de processus judiciaires, estime le collectif. Parmi les nombreuses pistes, on insiste sur la prévention en milieu scolaire et sur l’éducation sexuelle de la population à risque.