Jour du Souvenir : 33 ans de service pour Bernard Gagnon

Par Karine Dufour-Cauchon 8:00 AM - 11 novembre 2020
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Bernard Gagnon, 51 ans, de Saint-Aimé-des-Lacs, sert depuis 33 ans dans les Forces armées canadiennes. On le voit ici devant le monument de commémoration de l’effort canadien lors de la Première guerre mondiale, à Vimy en France.

Bernard Gagnon sert fièrement les Forces armées canadiennes depuis 33 ans. À l’occasion du jour du Souvenir, l’homme originaire de Saint-Aimé-des-Lacs partage le récit de son engagement et veut encourager d’autres à suivre ses pas et s’investir à la défense de son pays.

Comme plusieurs l’on fait avant lui, Bernard Gagnon s’est engagé dans l’armée canadienne à ses 18 ans. Contrairement aux anciens combattants, il n’a pas servi dans des conflits armés, mais il a toutefois vécu
son lot d’épreuves et d’émotions. Les champs de bataille ne sont qu’une façon de servir la fédération et le Charlevoisien aujourd’hui posté à Halifax veut mettre en lumière d’autres corps de métiers peu connus au sein des Forces canadiennes.

Jeune adulte, M. Gagnon avait choisi de «se lancer dans  une grande aventure » avec certains de ses amis,  Aimélacois comme lui. En 1988, il faisait ses débuts dans l’infanterie du Royal 22e régiment.

En 1990, ses habiletés en parachutisme lui garantissent une place au sein d’un régiment aéroporté à Petawawa. Un compagnon l’ayant marqué à cette époque n’est nul autre que Mario Tessier, aujourd’hui connu en tant qu’humoriste.

Ce régiment ferme en 1993. Le Charlevoisien se reconvertit alors dans un rôle que peu imaginent en pensant à l’armée nationale. C’est en tant que magasinier qu’il se démarquera pour le reste de sa carrière. Il joint alors la Marine où sa tâche sera d’approvisionner les troupes sur les océans du globe. Il voguera notamment jusqu’en mer Adriatique et vers l’Angleterre.

Les sous-marins n’auront alors plus de secrets pour lui. Jusqu’en 2018,  il participera entre autres à plusieurs missions de surveillance des eaux territoriales.

«Ça arrive souvent que des pêcheurs espagnols entrent dans nos eaux pour voler notre poisson. Au lieu d’envoyer la garde côtière, on y allait en dessous avec nos sous-marins pour prendre des photos avec nos périscopes. On les envoyait ensuite à la garde côtière comme preuve. Ça peut être des opérations plus tactiques aussi, comme suivre des bateaux suspects et faire de la surveillance. C’étaient de belles années», raconte-t-il.

Bien qu’il soit fixé à Halifax, il revient faire son tour à Saint-Aimé-des-Lacs annuellement. Avec son oncle Elzear, il perpétue une tradition qui date de son enfance et aide à faire les foins. Il revient aussi pour rendre visite à ses enfants, toujours résidents de Charlevoix.

L’Aimé-Lacois a quitter le Québec depuis les années 1990, mais revient faire son tour annuellement dans sa région natale. Sur la photo : à l’Ile au Sable

Se rappeler de la tragédie d’octobre 2004

Bernard Gagnon se souvient de la tragédie qui a emporté la vie de l’un de ses camarades de mer. Le 5 octobre 2004, lui et l’équipage du submersible NCSM Chicoutimi reviennent d’Écosse avec le tout nouvel appareil maritime acheté aux Anglais. «On était en pleine mer. On était dans les préparatifs pour faire de la plongée et aller réparer une valve défectueuse. L’eau a rentré, et a créé un court-circuit dans la cabine du commandant. Ça a déclenché un feu. On a un ami qui a perdu la vie. C’était irréel. J’étais alors avec un autre gars de Saint-Aimé-des-Lacs, Christian Tremblay. Ça a été un coup dur de nos carrières, cet accident», se rappelle-t-il.

Honorer les Vétérans

«Moi, quand je suis rentré dans les Forces, c’était pour vivre l’aventure. Je suis très content de ma carrière. Ce n’est pas aussi pire que ce que le monde croit. Oui, ça demande des sacrifices, des voyages à l’étranger couramment. C’est vivre une aventure. J’en ai vécu, des voyages et des événements», dit l’homme pour qui chaque 11 novembre rappelle l’importance de la mission des Forces armées canadiennes.

«Notre vie à un sens, car on sert notre pays. On connaît beaucoup de gens qui quittent les Forces après quelques années de service et qui reviennent, car ils se rendent compte que la vie de civil ne les intéresse pas. C’est plus structuré pour certains. Vivez l’aventure, n’hésitez pas de l’essayer», lance-t-il en terminant.

Bernard Gagnon entend prendre sa retraite en 2024.

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