Passage de Charlevoix en zone rouge: les restaurateurs déçus, mais pas surpris

Par Emelie Bernier 2:50 PM - 13 octobre 2020
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Les propriétaires du Bistro Local 245, France Dufour et Patrick Émond.

France Dufour et Patrick Emond.

Toutes les salles à manger devront être fermées, aussitôt que le passage en zone rouge sera officialisé soit ce vendredi 16 octobre. Les restaurateurs consultés, bien que déçus,  ne sont pas surpris.

«J’étais en plein service quand quelqu’un m’a appelé pour me dire qu’on passait en zone rouge. Comme tout le monde, je pense que ce n’est pas une bonne nouvelle, mais on s’y attendait. C’est pas plaisant, surtout qu’on a fait attention tout l’été et qu’on n’a pas eu de problèmes », indique Manon Otis, co-propriétaire avec son mari Bernard Bouchard du restaurant Le Petit Régal, à Baie-Saint-Paul. Le service de prêt à emporter sera maintenu, comme lors de la première vague.  «  On va rester ouvert pour les commandes au comptoir. On n’a jamais fermé. On veut donner des heures à nos employés le plus possible », indique Mme Otis.

Au Restaurant Belles et Bum de La Malbaie, on compte aussi se retrousser les manches, bien que la première vague ait laissé des séquelles.

« C’est pas parce qu’on s’y attendait que ça fait moins mal. On encaisse le coup, on va rebondir. On a déjà pris la décision de continuer take out et livraison. Selon quel horaire? Pour l’instant,  ça me dépasse », indique la copropriétaire Julie Tremblay.

Le fait de passer au rouge permettra cependant aux restaurateurs d’être éligibles à certains programmes d’aide, comme l’aide au loyer par exemple, mais plusieurs questions demeurent sans réponse. « Est-ce qu’ils vont nous rouvrir le 1er novembre ou c’est parti pour plus longtemps? Il y a beaucoup de question en suspens », renchérit la restauratrice.

Elle croit que plusieurs restaurateurs tenteront le coup du prêt à emporter et de la livraison, davantage qu’au printemps. « Et les gens seront moins captifs à la maison, puisque l’économie continue à rouler. Comment vais-je réussir à les atteindre par notre offre? Quels seront les besoins? Combien de restaurants vont offrir un service? On était une poignée de restaurant à se partager une tarte. Là, j’ai l’impression qu’on va être plusieurs à se partager un muffin. Est-ce que les Charlevoisiens vont être là? Il est clair que le Belles et Bum ne fermera pas », ajoute Mme Tremblay.

France Dufour et Patrick Émond, du Bistro Local 245 et de l’Orchidée, bonifieront leur service de « take out ». « A la première vague, on offrait le service seulement à L’Orchidée, mais là, les deux restaurants vont l’offrir. On est en train de monter quelque chose de bien», précise M. Émond qui n’est pas surpris de la nouvelle du jour. « On s’y attendait, on savait bien qu’après la Capitale Nationale, ça viendrait vers chez nous. On trouve ça correct, même si c’est vraiment plate. Il y a beaucoup de cas dans Charlevoix. Si on veut s’en sortir un jour, on n’a pas le choix », conclut-il.

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